L´école d´évangélisation de Paray-le-Monial fête ses 25 ans

Entretien avec le directeur de l´EIFE

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ROME, Vendredi 17 juillet 2009 (ZENIT.org) – « Donner un an de sa vie pour une école d’évangélisation n’est pas une parenthèse, mais c’est réellement un tremplin pour la vie », explique Michel Bronstun, directeur de l’Ecole internationale de formation et d’évangélisation (EIFE) située à Paray-le-Monial, qui fête ses 25 ans, dans cet entretien à ZENIT.

ZENIT – L’EIFE fête ses 25 ans. Rappelez-nous l’objectif de cette école.

M. Bronstun – Avant de rappeler l’objectif pour lui-même, un peu d’histoire…

En juin 1984, Pierre Goursat, fondateur de la communauté de l’Emmanuel, téléphona à Francis Kohn, qui faisait ses études au séminaire de Rome, lui demandant de rentrer à Paris le plus tôt possible, parce qu’il avait besoin de lui. Séminariste depuis 4 ans, il terminait son baccalauréat de théologie à l’université Grégorienne, et il était prévu qu’il reste encore deux ans à Rome pour faire une licence de théologie. Il était donc étonné par la décision de Pierre, mais disponible pour ce qu’il lui demanderait, sans encore connaître ses intentions. Aussitôt arrivé à Paris, il alla rencontrer Pierre Goursat et c’est au cours de cette conversation que ce dernier lui fit part de sa décision : ouvrir une école d’évangélisation. Pierre lui en proposa la responsabilité. Les grandes orientations de l’Ecole furent établies : il s’agissait de former des jeunes missionnaires en leur proposant une formation de base sur le plan biblique, théologique, spirituel et pratique, dans le cadre d’une vie fraternelle, centrée sur la prière et la mission.

L’objectif de l’EIFE est de donner au monde des chrétiens déterminés pour le Christ, non seulement aptes à témoigner de leur foi mais aussi capables de rendre compte d’une joie et d’une espérance profonde d’être homme et femme heureux de vivre et de servir.

ZENIT – En 25 ans, combien de jeunes avez-vous accueilli ? De combien de pays différents ?

M. Bronstun –Aujourd’hui en 25 ans, nous avons accueilli près de 700 étudiants de plus de 50 nationalités.

De très nombreux jeunes se sont mariés, et nous avons même l’année passée accueilli la fille d’une ancienne étudiante.

D’autres ont reçu un appel à une vocation particulière : 33 prêtres, 3 diacres, 14 religieux, 29 sœurs consacrées, 1 frère consacré.

ZENIT – De quoi un jeune a-t-il le plus besoin aujourd’hui selon vous ?

M. Bronstun –Le jeune a besoin aujourd’hui de beaucoup, car les contextes familial et surtout institutionnel ne jouent plus leur rôle comme il y a quelques années. Nous observons d’une manière récurrente un déficit au plan humain, qui interroge la structuration de la personne. Le jeune a besoin d’éprouver ce qu’il est de manière concrète, il a besoin de faire l’expérience du monde, de la relation à l’autre, et de sa propre identité.

Nous avons depuis quatre ans développé ce volet de la formation humaine car il y a une réelle nécessité à former des jeunes capables de témoigner d’une unité de leur personne (dimensions psychologique, affective, intellectuelle, sexuelle).

Le propre de la Révélation chrétienne est l’incarnation, et nous nous devons de témoigner du Christ vivant au travers de toutes les dimensions de notre être.

L’exercice d’une bonne et juste liberté, l’expérience et l’ouverture à autrui au plan international, l’accès à une véritable identité (« Deviens ce que tu es, et sois ce que tu deviens » St Augustin) sont à mon sens des défis à relever dans l’ordre de l’éducation.

ZENIT – Que diriez-vous à un jeune qui est tenté par l’EIFE mais a peur de « perdre » un an ?

M. Bronstun – Plusieurs choses :

Donner un an de sa vie pour une école d’évangélisation n’est pas une parenthèse, un « break », mais c’est réellement un tremplin pour la vie. Tous les anciens en témoignent d’une manière forte : les 9 mois sont un enfantement, un tremplin pour toute la vie…

9 mois de sa vie, c’est finalement 1% de sa vie si nous devons vivre jusqu’à 80 ans… Nous sommes capables d’investir beaucoup pour notre formation professionnelle ou nos loisirs, nous sommes capables de consacrer du temps pour penser au bon investissement de notre argent et de nos biens, mais nous négligeons souvent considérablement notre formation philosophique et théologique. La situation actuelle ne nous permet plus d’être satisfait d’un catéchisme reçu à l’âge de 12 ans pour les plus gâtés… Notre crédibilité pour le monde en dépend… Nous ne pouvons plus négliger notre apprentissage de la parole de Dieu et de l’Eglise qui interroge tous les domaines de la vie…

La situation de l’emploi aujourd’hui est très favorable à ce genre d’expérience et les témoignages des anciens sont très encourageants. Les employeurs sont à la recherche non seulement de personnes qualifiées dans leur domaine, mais de personnes fiables et solides, des personnes de conviction, des personnes capables d’un discernement et d’une ouverture à autrui.

Bien souvent, les employeurs sont donc à la recherche des quelques CV qui promettent ce genre de qualité chez le candidat, et l’expérience d’une école internationale de formation et d’évangélisation devient réellement un atout aujourd’hui dans la recherche d’emploi ; de nombreux entretiens d’embauche ont montré l’intérêt croissant pour ce genre de formation même si l’interlocuteur n’est pas croyant. Donner une année pour la formation et l’évangélisation n’est donc pas une année perdue…

Je dirais donc : « Faites confiance à Dieu, et avancez… ». « Le Christ ne prend rien, il donne tout », comme nous le rappelle Benoît XVI.

Pour tout renseignement concernant l’EIFE (vidéo de présentation, programme, inscription, etc.), cliquer sur : http://www.emmanuel.info

Propos recueillis par Gisèle Plantec

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ZENIT Staff

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