ROME, Mardi 30 juin 2009 (ZENIT.org) – Les sondages faits dans le sarcophage de l’apôtre Paul seront présentés à la presse vendredi prochain, 3 juillet, au Vatican, par le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
Benoît XVI a annoncé ces sondages, dimanche soir, dans la basilique papale Saint-Paul-hors-les-Murs, en clôturant l’Année Saint-Paul, par les premières vêpres de la solennité des saints patrons de l’Eglise de Rome, Pierre et Paul (cf. ZENIT du 28 juin 2009).
Dans son homélie, Benoît XVI a confirmé ce que la rumeur annonçait déjà en mai 2007 : une ouverture a été effectuée dans le sarcophage de pierre, qui se trouve sous l’autel et son baldaquin.
« Nous sommes rassemblés auprès de la tombe de l’apôtre dont le sarcophage, conservé sous l’autel papal, a récemment fait l’objet d’une analyse scientifique attentive », a annoncé le pape.
Benoît XVI a décrit ainsi l’enquête et son résultat : « Dans le sarcophage, qui n’a jamais été ouvert depuis tant de siècles, a été pratiquée une toute petite perforation pour introduire une sonde spéciale, grâce à laquelle ont été relevées des traces d’un tissu précieux en lin coloré de pourpre, tissé d’or fin, et d’un tissu de couleur bleu avec des filaments de lin ».
Mais ce n’est pas tout. Le pape a ajouté que l’on a relevé « la présence de grains d’encens rouge », de « substances protéiques et calcaires » et de « fragments d’os », qui ont été soumis à l’examen du carbone 14 effectué « par des experts ignorant leur provenance » : ils ont conclu qu’il s’agissait d’ossements appartenant à « une personne ayant vécu entre le 1er et le 2e siècle ».
Pour Benoît XVI, « cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu’il s’agisse des restes mortels de l’apôtre Paul ».
« Tout ceci, a confié le pape, remplit notre esprit d’une émotion profonde. Beaucoup de personnes ont, au cours de ces mois, suivi les voies – extérieures et intérieures plus encore – que l’apôtre a parcourues pendant sa vie : la voie de Damas, à la rencontre du Ressuscité, les voies du monde méditerranéen, qu’il a traversé, avec le flambeau de l’Evangile, rencontrant contradictions et adhésions, jusqu’au martyre, par lequel il appartient pour toujours à l’Eglise de Rome ».
Rappelons que le sarcophage a été mis à jour en décembre 2006, à la suite d’une campagne de quatre ans de fouilles conduites par des archéologues du Vatican sous la direction de Giorgio Filippi. Elles avaient permis de révéler au jour cette inscription en latin : « Paul apôtre martyr » (« Paulo Apostolo Mart »). Mais le sarcophage, en pierre, de quelque 25 cm d’épaisseur n’a pas été ouvert.
Le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique papale, a indiqué, vendredi dernier, que les travaux impliqueraient le déplacement de l’autel et du baldaquin, et qu’elles n’étaient donc pas possibles pendant l’Année Saint-Paul.
« Nous avons effectué des radiographies, mais les parois du sarcophage étaient trop épaisses pour que l’on puisse voir quelque chose », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse faisant le bilan de l’Année Saint-Paul, laissant à Benoît XVI l’annonce du résultat, ce dimanche, des sondages plus précis effectués en mai 2007.
La plaque de marbre indiquant le nom de l’apôtre est percée de trois trous qui servaient peut-être à faire passer des mouchoirs ou des linges, selon la pratique – du vivant de Paul – décrite dans les Actes des Apôtres: « Dieu faisait par les mains de Paul des miracles peu ordinaires, à tel point même qu’on appliquait sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient touché son corps : les maladies les quittaient alors et les esprits mauvais s’en allaient » (Actes 19, 11-12).
Anita S. Bourdin