ROME, Mardi 9 juin 2009 (ZENIT.org) – Après le vote pour le renouvellement du Parlement européen dans les 27 pays de l’Union européenne et la forte abstention qui l’a caractérisé, Mgr Aldo Giordano a regretté que l’Europe ait oublié sa « grande tradition » historique, culturelle, politique et chrétienne.
Sur les ondes de Radio Vatican, le 8 juin, l’observateur permanent du Saint-Siège au Conseil de l’Europe a invité à redonner un « idéal » à une Europe devenue « trop bureaucratique ».
« Il faudrait relancer l’idéal de l’Europe comme aux origines, c’est-à-dire relancer une Europe capable d’affronter les questions mondiales avec une vision, avec une perspective, et cela semble manquer », a affirmé Mgr Giordano. « Seule une Europe plus unie et plus stable peut affronter les grandes questions du monde ».
Ainsi, si l’Europe « apparaît trop bureaucratique » ou « comme quelque chose de trop confus, cela n’enthousiasmera certainement pas les peuples et encore moins les jeunes », a-t-il affirmé.
A ses yeux, l’abstention record de ce vote « dénonce aussi l’éloignement de fait entre les citoyens européens et les institutions ». Il y a « un manque d’information mais aussi un manque de confiance de ce qui se passe au niveau mondial, et qui semble peu contrôlable », a-t-il dénoncé.
Mgr Giordano a aussi regretté que l’Europe ait oublié « que nous venons d’une grande tradition historique, culturelle, politique (…) et chrétienne ». « Nous devons nous demander ce que nous avons fait de ce don que l’histoire nous a réservé et qui pourrait vraiment être une perspective capable de mettre l’Europe en dialogue avec le monde, et de montrer quelle est la vocation vraiment positive et (…) providentielle de l’Europe », a-t-il ajouté.
Il a enfin souligné combien l’Eglise catholique et « le christianisme en général » sont attentifs à l’Europe. « Par mon expérience européenne, je peux le confirmer : l’Eglise a une sensibilité, une sensibilité critique aussi, c’est-à-dire sur les défauts de l’Europe, mais elle a une énorme sensibilité et je ne sais pas si les institutions ont conscience de cette valeur, de cette potentialité de l’Eglise dans la construction européenne ».
Marine Soreau