ROME, Lundi 30 mars 2009 (ZENIT.org) – En évoquant la « profonde crise financière » actuelle, le cardinal Renato Raffaele Martino a invité à repenser l’économie sur le primat de la personne et du travail.
Dans un article publié dans L’Osservatore Romano du 29 mars, le président du Conseil pontifical justice et paix souligne l’importance de « repartir de la personne » pour créer de « nouvelles opportunités de travail ».
A l’occasion du sommet social du G8 qui s’est ouvert le 29 mars à Rome sur le thème « La dimension humaine de la crise : subvenir à la personne, repartir de la personne », le cardinal Martino a souligné combien il est encore « difficile d’évaluer la gravité des développements économiques et sociaux » de « la profonde crise financière qui s’est manifestée à l’automne dernier ».
Il a notamment mis en avant l’importance de « repartir de la personne en créant les conditions pour la naissance de nouvelles opportunités de travail ». « A la racine de la doctrine sociale, nous trouvons le principe de la dignité de la personne », a-t-il ajouté. « Celui-ci dérive du fait que la personne humaine en tant que centre et sommet de tout ce qui existe sur la terre est la fin de toutes les institutions sociales ».
« En temps de turbulences économiques, les systèmes de protection sociale de la personne humaine sont donc renforcés et renouvelés, afin que cette dernière puisse jouir de ses droits fondamentaux mis en danger par les turbulences mêmes », a ajouté le haut prélat.
« A cette fin, la confrontation entre les différentes mesures mises en place par les différents systèmes de sécurité sociale sera sans aucun doute de grande utilité et pourra devenir source de politiques sociales nationales plus efficaces, adaptées aux circonstances actuelles difficiles, sans tomber dans des formes détériorée d’assistanat ».
Le cardinal Martino a aussi souligné combien « le travail reconnu et apprécié, est la clé pour que la personne puisse sortir de manière durable de la pauvreté ». « Le travail est la cause efficace du développement ». « En définitive, l’homme est protagoniste du développement et non pas l’argent et la technique, et ce n’est que par l’engagement dans le travail que l’économie peut se remettre en marche », a-t-il estimé.
« La crise (…) peut être une occasion de repenser l’organisation du système économique et financier mondial, de mener cette révision de la gouvernance mondiale sur laquelle on réfléchit depuis des années et à différents niveaux », a-t-il encore ajouté. « Du reste, la nécessité de cette révision est rendue explicite par l’émergence de questions apparues avec la mondialisation, dont celles des migrations, la question environnementale, celle fiscale (…) ».
Dans cet article, le cardinal Martino a enfin rappelé l’importance « d’un devoir de solidarité » car cette dernière « est centrale dans la réorganisation du tissu d’une économie mondiale ».