ROME, Vendredi 27 mars 2009 (ZENIT.org) – Le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples a invité les pays riches à « respecter les besoins réels des Africains » et à cesser de leur « vendre des armes ».
Mgr Robert Sarah, interviewé par L’Osservatore Romano, a aussi invité les chefs d’Etat africains à « exploiter » les « richesses » de l’Afrique « pour le bien du peuple » et non « pour s’enrichir eux-mêmes ».
« Les pays riches doivent arrêter de vendre des armes, de contribuer à alimenter les conflits », a souligné l’archevêque originaire de Guinée Conakry. « Ils doivent apprendre à respecter de plus près la culture et les besoins réels des Africains ».
« Le problème est que celui qui vend des armes à l’Afrique vend aussi une protection en échange de l’exploitation des richesses de la terre », a-t-il ajouté.
Mgr Sarah a également reconnu que dans ce domaine, « certains Africains sont coupables », et particulièrement « les chefs d’Etat et leurs collaborateurs (…) qui ne voient pas la misère du peuple et acceptent donc ce commerce des armes ». « Ils doivent commencer à exploiter nos richesses pour le bien du peuple, et pas seulement pour s’enrichir eux-mêmes et leurs familles », a-t-il poursuivi.
Le pape a dit « clairement que l’Afrique est riche, est forte, et qu’elle ne doit donc pas céder au plus fort », a encore expliqué Mgr Sarah. « Ce sont les Africains qui doivent veiller à ce que cela n’arrive plus » et pour que les ressources soient utilisées « pour vaincre la misère, pour créer des hôpitaux, des écoles, des routes ».
Dans cet entretien, le haut prélat africain s’est aussi exprimé sur l’importance de pointer sur la qualité des vocations plutôt que sur la quantité. « Il ne suffit pas d’avoir beaucoup de prêtres : il faut plutôt avoir des prêtres motivés et qualifiés », a-t-il ajouté.
« Le prêtre doit réellement être celui qui guide ; mais s’il n’est pas un exemple dans sa vie morale, s’il n’est pas un exemple dans son travail pastoral, il ne peut guider le peuple de Dieu », a-t-il expliqué. « Ils doivent être en mesure de faire comprendre aux gens que la misère est causée par ceux qui exploitent, mais aussi que chacun peut et doit lutter pour sortir de la misère ».
Mgr Sarah a enfin évoqué la seconde assemblée synodale du continent qui sera « un pas en avant sur cette route ». Pour lui, il serait « important (…) d’impliquer non seulement les chrétiens mais aussi les chefs d’Etat ». « Ils sont les responsables, les référents politiques, même s’ils ne sont pas chrétiens ». « Il faut semer l’Evangile sur la terre africaine, là où sont les chrétiens et les non chrétiens », a-t-il ajouté.
Marine Soreau