ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT.org) – Les sept évêques délégués par la Conférence épiscopale nationale du Congo sont rentrés vendredi à Kinshasa après une semaine de mission de solidarité et de réconfort auprès des populations du nord Kivu et de la province orientale, victimes d’un drame humanitaire dû à des affrontements incessants entre rebelles, troupes insurgées et forces gouvernementales, ayant suscité de nouvelles vagues de déplacements. .
Conduite par le vice-président de la Conférence épiscopale, Mgr Joseph Banga, évêque de Buta, la délégation a été accueillie à Kisangani le 13 mars dernier. Dès le lendemain, elle s’est rendue dans les diocèses de Dungu-Doruma (province orientale) et Goma (province du nord Kivu), avant de regagner Kinshasa, vendredi dernier, 20 mars.
.Par leur présence, souligne le père Jean-Baptiste Malenge, secrétaire de la Commission épiscopale des communications sociales, « les évêques mandatés par le Comité permanent de l’épiscopat sont allés apporter le soutien de toute l’Eglise de la RDC aux frères et sœurs des régions frappées par la guerre et les exactions des rebelles ougandais du LRA et des rebelles rwandais des FDLR ».
Le 15 mars dernier, une grande messe a été célébrée à la cathédrale de Dungu, présidée par Mgr Joseph Banga qui, dans son homélie, a mis en garde les fidèles contre l’attrait de l’argent et du pouvoir, alors que Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani a exhorté l’assemblée « à la persévérance », tandis que Mgr Joseph Kumuondala, archevêque de Mbandaka, a mobilisé le peuple de Dieu rappelant que « toute l’Eglise universelle est solidaire à la souffrance qu’il éprouve ».
Selon l’agence catholique congolaise DIA, l’objectif général du voyage des évêques consistait à obtenir le retour effectif des déplacés sur leurs terres et leur insertion socio-économique. Leur objectif spécifique était de « s’imprégner de la situation de détresse de ces populations, de promouvoir la solidarité agissante avec ces populations et apporter le soutien aux initiatives locales de réconciliation intercommunautaire pour la paix durable dans la région ».
Autre objectif : « Mobiliser les acteurs nationaux, régionaux et internationaux afin qu’ils apportent leur appui pour la réinsertion socio-économique de tous les déplacés ».
La situation humanitaire dramatique qui sévit au nord Kivu et dans la province orientale avait conduit la Cenco à publier, en octobre et novembre 2008 deux déclarations : l’une intitulée « Encore le sang des innocents en RDC », et l’autre : « La RDC pleure ses enfants, elle est inconsolable ».
L’agence Dia rappelle que dans ces deux déclarations, les évêques ont attiré l’attention des acteurs nationaux, régionaux et internationaux sur ce drame humanitaire proche d’un « génocide silencieux » en touchant le fond de la question, à savoir l’exploitation des ressources sur fond de balkanisation du pays.
Toujours à la fin de l’année dernière, rappelle l’agence, une délégation des évêques s’est rendue au Canada, aux Etats-Unis, en Belgique et en France, pour présenter de vive voix ce drame et les enjeux de ce conflit.
Selon l’ONU, le nombre de déplacés de guerre s’élève à 800 000. Ces populations sont victimes d’une insécurité perpétuelle causée par des groupes armés étrangers et nationaux : pillages, viols, tueries en totale impunité, ces populations bénéficient rarement d’assistance humanitaire.
Au début du mois de mars, la communauté humanitaire a lancé un nouvel appel à tous les belligérants sur le terrain, leur rappelant qu’ils sont tenus au respect et à la protection des populations civiles et de leurs biens, ainsi que des personnels humanitaires, de leurs équipements et de leurs installations.
Isabelle Cousturié