ROME, Vendredi 13 mars 2009 (ZENIT.org) – L’Eglise et l’université sont appelées, avec une spécificité de présence et d’action différente, à encourager une culture qui soit capable de répondre aux attentes véritables et authentiques de l’homme contemporain, a estimé le cardinal Bertone.
Le secrétaire d’Etat est intervenu, le 12 mars, à l’ouverture du Forum international des universités, au Capitole, à Rome. Des extraits de son discours ont été publiés dans L’Osservatore Romano, le 13 mars.
« De l’an 2000 à aujourd’hui, dans cette période courte de 9 ans, beaucoup de choses ont changé », a affirmé le cardinal Bertone. « Il reste toutefois, et elle se fait toujours plus urgente, la question des possibilités de l’homme contemporain de vivre pleinement son existence, dans une situation d’accélération importante de l’histoire et dans un contexte d’interdépendance toujours plus exigeant ».
« L’Evangile s’adresse à l’homme situé historiquement et non pas abstraitement, et la culture représente la voie pour chercher la vérité afin que l’homme puisse se construire lui et la famille humaine », a-t-il ajouté. « Ce dynamisme intrinsèque de l’Evangile et de la culture (…) est encore à découvrir et à actualiser, surtout à la lumière de la crise de la modernité ».
Car pour le secrétaire d’Etat, « si par le passé la culture était l’expression de la civilisation d’un peuple ou d’une communauté, avec ses valeurs et ses coutumes, dans la société contemporaine, émerge toujours plus le primat de la culture comme connaissance, jusqu’à assumer le rôle génétique d’une civilisation ». Cela « crée beaucoup de difficultés dans la compréhension du concept de culture qui prend une signification toujours plus ambiguë et indéfinie, favorisant la manifestation de cloisons entre les cultures, puisque chacune d’elle tend à être auto référentielle ».
« Pour éviter les dangers et les affrontements imprévisibles de civilisation, il est nécessaire de s’engager dans la culture-connaissance pour purifier et, en même temps, respecter et encourager les différentes formes de civilisation », a-t-il poursuivi. « Sans la recherche d’un véritable noyau générateur de la culture, qui est la recherche de la vérité, chacune de ses manifestations risque de perdre le contact avec l’histoire et de provoquer des processus de destruction de l’homme, de sa naissance à sa mort ».
Le cardinal Bertone a enfin estimé que « la crise spirituelle et socio-économique, qui tenaille les peuples et les nations en ces premières années du troisième millénaire, nous sollicite à être des travailleurs infatigables pour que l’Eglise et l’université puissent se rencontrer, pour que l’université puisse répondre aux nouvelles attentes de la société et que l’Eglise puisse poursuivre l’annonce de la présence de Dieu dans l’histoire ».
Marine Soreau