Une interprétation correcte des indulgences favorisera l’oecuménisme

Le cardinal Kasper évoque les indulgences pour l’année paulinienne

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ROME, Mardi 10 mars 2009 (ZENIT.org) – La concession des indulgences pour l’année paulinienne peut être l’occasion de clarifier la doctrine catholique sur ce point qui continue à diviser les chrétiens. Le cardinal Walter Kasper, pour qui il n’existe pas de contradiction entre les indulgences et le dialogue œcuménique, a invité à une compréhension correcte de ce sujet.

Dans un article publié par L’Osservatore Romano, le 7 mars, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a répondu aux commentaires de certains représentants de communautés issues de la Réforme, qui ont critiqué le décret de la Pénitencerie apostolique annonçant la concession d’indulgences durant l’année paulinienne.

Tout en reconnaissant que la critique des protestants est « compréhensible » étant donné le « traumatisme » que cela a représenté à l’époque de Luther, le cardinal Kasper a rappelé que « les indulgences d’aujourd’hui, au moins dans la pratique, ne sont plus celles du 16e siècle ».

Dans son exposé, le cardinal a notamment rappelé que la question des indulgences, loin d’être secondaire, représente un thème fondamental parce qu’elle est liée à la doctrine sur les sacrements, surtout à celui de la pénitence, et à des questions ecclésiologiques.

« Le fait que des malentendus et des polémiques surgissent toujours est dû au lien étroit entre théologie de la pénitence et de l’indulgence et questions ecclésiologiques, dans lesquelles persistent entre les différentes confessions des différences qui n’ont pas encore été dépassées », a-t-il expliqué.

La principale objection des protestants s’adresse « non seulement à l’indulgence mais aussi à l’interprétation catholique du ministère en général », qui affirme que le ministre agit  in persona Christi, ce qui n’est pas admis par les communautés réformées.

Par ailleurs, le cardinal Kasper a rappelé que dans le cas de l’indulgence, « il ne s’agit pas seulement du pardon des péchés mais de l’affaiblissement de la peine temporelle des péchés ». « La pratique des indulgences ne devient compréhensible que si on la relie au sacrement de pénitence », a-t-il ajouté. « De fait, l’indulgence présuppose le repenti personnel et la réception des sacrements de la pénitence et de l’eucharistie ».

C’est pourquoi « les vieilles polémiques sur les anciens abus n’ont plus lieu d’être et les stéréotypes mis à jour ne correspondent plus à la réalité d’aujourd’hui ». « L’interprétation actuelle de l’indulgence ne correspond pas à celle de la justification », a poursuivi le cardinal Kasper. « Il s’agit d’une offre d’aide pastorale et de miséricorde de l’Eglise pour la pénitence de tout chrétien ».

Cette idée de pénitence est difficile à accepter, « même pour beaucoup de chrétiens catholiques », parce qu’elle contraste « avec l’embourgeoisement des chrétiens, avec une vie chrétienne soft, qui ne prend pas au sérieux la réalité des péchés et de leurs conséquences », a-t-il ajouté.

Si l’on comprend bien la doctrine des indulgences, celle-ci met en évidence « beaucoup plus d’éléments communs qu’il ne semble » entre les chrétiens séparés, a conclu le cardinal Kasper, souhaitant que la question ne soit pas banalisée.

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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