ROME, Mardi 10 mars 2009 (ZENIT.org) – « On continue de bafouer la liberté d’expression et d’interdire les manifestations, de terroriser par les armes la population, de persécuter et d’arrêter ceux qui veulent s’exprimer » dénonce Mgr Odon Arsène Razanakolona, archevêque d’Antananarivo, président en exercice du FFKM, le Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar.
C’est la deuxième fois depuis que le FFKM joue un rôle de médiateur dans la crise politique qui oppose le président malgache, Marc Ravalomanana, au maire déchu de la capitale Andry Rajoelin, que Mgr Razanakolona interpelle ouvertement le pouvoir en place, commente la presse malgache.
L’archevêque, qui représente tous les évêques catholiques au sein du FFKM, déplore entre autres que « les conditions qu’il a posées à son retour à la table de la médiation ne soient pas respectées ».
Seul face à la presse, commente le quotidien national Midi Madagascar, Mgr Razanakolona a fait état d’une aggravation de la crise politique et déploré la poursuite de certaines « provocations et incitations aux affrontements » par certains médias, alors que d’autres « sont malmenés », et que « ceux qui veulent s’exprimer » continuent d’être « persécutés et arrêtés».
Malgré cela l’archevêque d’Antananarivo, qui a accepté de reprendre les rênes de la médiation du FFKM, quelque jours après avoir décidé de ne plus y participer, a réaffirmé qu’il restait aux côtés des trois autres chefs d’Eglises du FFKM pour trouver une issue à la crise politique actuelle.
« Quoi qu’il en soit et malgré tout, je suis prêt à jouer jusqu’au bout la médiation », a-t-il fait savoir à la presse, affirmant que « les négociations se poursuivent » et que l’on cherche actuellement « les moyens pour parvenir à un dialogue élargi.», rapporte le quotidien national Midi Madagascar.
Mgr Odon Razanakolona n’a cependant pas manqué de renouveler son appel aux forces de l’ordre pour que celles-ci « prennent leurs responsabilités en protégeant les personnes et leurs biens ».
L’archevêque a tenu également à préciser que « l’ONU, l’Union africaine et la SADC encouragent le FFKM à poursuivre la médiation ».
Isabelle Cousturié