ROME, Lundi 19 janvier 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI se rendra au Capitole, au siège de l'administration de la ville de Rome, à l'invitation du maire de Rome, M. Gianni Alemanno, et du conseil municipal, le lundi 9 mars, confirme le Vatican : ce sera la quatrième visite d'un pape au Capitole, après Pie IX, Paul VI et Jean-Paul II, et la première de Benoît XVI depuis son élection.
Le pape, précise le communiqué, interviendra lors d'une session extraordinaire du conseil municipal, dédiée au thème de la « valeur universelle de Rome, capitale du catholicisme, et de ses valeurs ».
Le maire de Rome s'est dit « honoré et ému » à cette nouvelle communiquée par le substitut de la secrétairerie d'Etat, Mgr Fernando Filoni, indique pour sa part la ville de Rome.
« En tant que premier citoyen, je suis honoré et ému, a dit M. Alemanno. Au nom de toute la ville de Rome, je remercie le Saint-Père Benoît XVI, d'avoir accueilli notre invitation ».
Il a également fait observer que cette visite a lieu onze ans après celle de Jean-Paul II, et a pour but de « renforcer une fois encore la relation spéciale entre Rome et son évêque ».
« Pour cette occasion, nous voulons rassembler autour du pape la Rome engagée dans le bien qui ne fait pas la une des medias : paroisses, associations et mouvements, qui représentent une valeur ajoutée précieuse et indispensable de la Ville éternelle, pour soutenir qui se trouve en difficulté et pour donner la parole à qui ne l'a pas », a ajouté le maire.
Jean-Paul II s'était rendu, pour la première fois depuis le début de son pontificat, au Capitole, où le conseil municipal de Rome était réuni en séance extraordinaire, le 15 janvier 1998.
Il avait été accueilli solennellement dans la « Salle Jules César » par le maire de l'époque, M. Francesco Rutelli. Il avait évoqué la Rome civile et la Rome chrétienne, après avoir mentionné deux visites papales : en 1870 déjà, Pie IX s'était rendu au Capitole, au moment où les troupes piémontaises s'apprêtaient à donner le dernier assaut aux Etats pontificaux, et où ces palais allaient être abandonnés définitivement par les papes (événement « providentiel » dira en 1962 le cardinal Montini).
L'autre visite était celle de son prédécesseur Paul VI, le 16 avril 1966, pour remercier la ville de l'accueil réservé aux pères conciliaires.
« Ici, disait Jean-Paul II, se retrouvent la Rome civile et la Rome chrétienne, non pas opposées, non pas alternatives, mais unies ensemble, dans le respect des différents compétences, par la passion pour cette ville et par le désir de rendre son visage exemplaire pour le monde entier ». Il reconnaît dans cette visite qu'il qualifie lui-même d' « historique », l'émergence d'un « nouveau style de dialogue » de l'Eglise avec la ville et ses représentants.
Pour Jean-Paul II, Rome était reconnue à la fois comme la « patrie du droit » et comme celle « de la civilisation latine et chrétienne ». Son souci de la ville se manifestait en particulier lors de ses visites régulières aux paroisses de son diocèse (265 sur 328) ou, symboliquement, par sa visite annuelle aux éboueurs.
Mais l'événement qui devait alors réunir les deux Rome, c'était le Grand Jubilé, avec ses 600 chantiers : « Rome et Jubilé, avait dit le pape: deux réalités qui s'appellent mutuellement et qui s'illustrent réciproquement ».
A l'issue de la cérémonie, il avait salué la foule depuis le balcon du Capitole : « C'est la maison de tous les Romains, avait-il dit, et donc aussi du pape, car le Seigneur l'a fait ‘Romain', ‘civis romanus'... Aimez votre ville !... La grandeur de Rome, c'est une mémoire de liberté, de fidélité, de civilisation ».
Anita S. Bourdin