ROME, Mercredi 21 janvier 2009 (ZENIT.org) – Comme c’est la tradition chaque année en la fête de sainte Agnès, vierge et martyre, le 21 janvier, Benoît XVI a béni ce matin, au terme de l’audience du mercredi, deux agneaux dont la laine servira à tisser les pallium que le pape remet le 29 juin aux archevêques métropolites nommés dans l’année, en signe de leur communion avec le Successeur de Pierre. Mais aussi en signe de la sollicitude pastorale du bon pasteur qui porte la brebis sur ses épaules.
La cérémonie a eu lieu dans la petite salle « auletta » à l’intérieur de la salle Paul VI.
Traditionnellement, ces deux agneaux sont élevés par les religieuses de San Lorenzo in Panisperna et ils sont présentés au pape par les Chanoines réguliers du Latran qui desservent la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs.
Symbole de la brebis perdue, recherchée, sauvée et placée par le Bon Pasteur sur ses épaules, l’agneau est aussi celui du Christ crucifié, selon le titre donné au Christ par saint Jean Baptiste, comme le rappelait l’Evangile de ce dimanche.
Leur laine sera utilisée par les Bénédictines du monastère romain de Sainte-Cécile pour tisser les palliums de 5 centimètres de large, qui seront ornés de 6 petites croix de soie noire, symbole des plaies du Christ, et de ganses portant des épingles d’or gemmé, autrefois utilisées pour fermer le pallium sur le cœur, le dos et l’épaule droite.
Benoît XVI attache une importance particulière au symbole du pallium : il a remis à l’honneur cette force symbolique en incorporant le pallium à son blason pontifical. Il a fait l’objet d’une catéchèse lors de son intronisation, le 24 avril 2005.
« Le premier signe, disait notamment le pape en commentant les gestes liturgiques, est le pallium, tissu en pure laine, qui est placé sur mes épaules. Ce signe très ancien, que les Évêques de Rome portent depuis la fin du IVe siècle, peut être considéré comme une image du joug du Christ, que l’Évêque de cette ville, le Serviteur des Serviteurs de Dieu, prend sur ses épaules. Le joug de Dieu est la volonté de Dieu, que nous accueillons. Et cette volonté n’est pas pour moi un poids extérieur, qui nous opprime et qui nous enlève notre liberté. Connaître ce que Dieu veut, connaître quel est le chemin de la vie – telle était la joie d’Israël, tel était son grand privilège. Telle est aussi notre joie: la volonté de Dieu ne nous aliène pas, elle nous purifie – parfois même de manière douloureuse – et nous conduit ainsi à nous-mêmes. De cette manière, nous ne le servons pas seulement lui-même, mais nous servons aussi le salut de tout le monde, de toute l’histoire ».
Anciennement, le mot « pallium » désignait un manteau de laine exclusivement attribué au souverain pontife, puis il devint un signe liturgique d’honneur, symbole d’un lien de communion particulier avec le successeur de Pierre pour les évêques à la tête de juridictions métropolitaines.
Une fois terminés, les palliums sont placés dans une urne de bronze, don de Benoît XVI, placée dans une niche, sous l’autel de la « confession de Pierre », au plus près de la tombe de l’apôtre, jusqu’au 29 juin, en la solennité des saints Pierre et Paul, saints patrons de l’Eglise de Rome.
Le récit le plus ancien de la remise du pallium par le pape à un évêque est le récit de la remise du pallium à Saint Césaire d’Arles par le pape Symmaque, il y a plus de 1500 ans.
Anita S. Bourdin