ROME, Mardi 20 janvier 2009 (ZENIT.org) - A la rencontre mondiale des familles de Mexico, l'accent a été mis sur la question de la solution de fond à la crise actuelle car, si la famille est malade, la société l'est aussi, explique un des organisateurs de l'événement.

Dans un entretien accordé à ZENIT, le père Gianfranco Grieco, O.F.M. Conv., chef de bureau au Conseil pontifical pour la famille, explique pourquoi Benoît XVI et l'Eglise ont donné tant d'importance à la rencontre de Mexico, qui s'est achevée dimanche.

Le collaborateur du pape a confié ses espoirs concernant les résultats de cette rencontre: « Nous espérons qu'après la débandade de ces années la société civile ouvre les yeux sur ce bien immense qu'est la famille, car la famille est notre avenir ».

ZENIT - Aujourd'hui quand on parle de la famille, on a l'impression que tous ne se référent pas à la même réalité. Est-ce votre avis?

P. Gianfranco Grieco - L'Eglise parle de « la » famille, mais le monde d'aujourd'hui parle « des » familles. Nous, nous soutenons la thèse selon laquelle la famille constitue le cœur de la société. Si le cœur est malade, la société est malade ; si la société a un cœur qui vit, la famille est vivante ; si la famille est fondée sur le mariage chrétien, cela suppose des enfants, une éducation, croissance, responsabilité, partage... toutes ces valeurs appartenant à la famille chrétienne et à la famille humaine.

Tout ceci contribue à faire en sorte que la société aille dans le sens de ses responsabilités et du bien commun. Si la famille est malade, la société est malade ; si la société est saine, la famille engendre une société saine, sans précipices, sans vides, sans guerres, sans manque d'harmonie, sans rancœurs. Une société qui vit dans le progrès, dans la paix.

ZENIT - Pourquoi le pape et l'Eglise ont-ils fait de la rencontre mondiale des familles une « priorité pastorale » ?

P. Gianfranco Grieco - L'Eglise catholique est un orchestre qui essaie de bien jouer dans toutes les régions du monde. Avec Jean-Paul II, tout au long de son pontificat, l'Eglise a compris que la nouvelle stratégie, le nouvel engagement pour donner un nouveau visage à l'humanité est de penser à la famille.

En 40 ans, de 1968 à nos jours, la famille a été oubliée, offensée, marginalisée à travers tous les thèmes comme l'avortement, le divorce, l'euthanasie, à travers toutes ces lois étranges sur la bioéthique et tous ces thèmes qui portent atteinte à la famille, qui la désagrègent, la brisent en morceaux.

Nous devons tous œuvrer afin que dans toutes les forces, dans toutes les responsabilités, il y ait un orchestre qui sache bien jouer cet hymne à la famille, qui est l'hymne à la vie, l'hymne à l'amour. Nous pouvons dire que ceci n'est pas une utopie : c'est une lourde tâche, un engagement que l'Eglise doit réaliser de pair avec la société civile, car si la famille est saine, c'est la société civile qui y « gagne ».

<p>Dans une famille où il y a un drogué, il y a des problèmes. Une famille où il y a un enfant qui s'applique, qui obéit, qui étudie, qui grandit, qui devient coresponsable avec la société fait un grand bien à la société civile.

ZENIT - La rencontre mondiale des familles constitue, avec les Journées mondiales de la jeunesse, un des moments où l'Eglise réunit le plus grand nombre de personnes. Quel type de collaboration faut-il pour que les familles soutiennent les jeunes et vice-versa?

P. Gianfranco Grieco - Dans cet orchestre, dans cette symphonie, la famille soutient les enfants et les enfants soutiennent la famille. Nous ne saurions promouvoir des politiques où la famille et les enfants ne marchent pas ensemble. Malheureusement nous vivons dans un contexte social où l'on veut briser tout cela. Chacun suit sa route, mais de cette manière on va vers l'isolement, vers la mort, le désagrégation, la perte des sentiments. On marche sans cœur.

Nous espérons qu'après la débandade de ces années, la société civile ouvre les yeux sur ce bien immense qu'est la famille, car la famille est notre avenir.

Propos recueillis par Mercedes de la Torre