ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) – Les attaques antichrétiennes se poursuivent en Inde, au Karnataka, où les chrétiens représentent environ 2 % de la population, a indiqué le 14 janvier « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.
Le 7 janvier dernier, James Victor Menezes, enseignant à l’école catholique St Legory’s School de Merlapadavu, un village proche de Mangalore, dans l’Etat du Karnataka, a été attaqué par un groupe non identifié, alors qu’il se rendait à son travail. Les assaillants l’ont violemment frappé à coups de bâtons, avant de prendre la fuite à l’arrivée de témoins venus porter secours à la victime. J. V. Menezes a été hospitalisé avec de multiples blessures à la tête.
Le P. Charles Menezes, directeur de l’école, a déclaré à l’agence Ucanews le 11 janvier, que l’Eglise et l’enseignant agressé suspectaient des hommes qui s’étaient opposés aux professeurs ayant distribué des bibles à l’école le 2 janvier. L’établissement avait pourtant bien précisé qu’elles n’étaient destinées qu’aux chrétiens, mais quelques élèves non chrétiens avaient aussi emporté des exemplaires.
Des groupes hindous, dont le Srirama Sena (‘Armée du Seigneur Ram’) avaient manifesté devant l’école dès le lendemain 3 janvier, accusant les enseignants d’avoir donné des bibles aux hindous. Certains d’entre eux ont même prétendu que les élèves devraient se soumettre en classe à une interrogation sur la Bible.
Depuis son lit d’hôpital, James Menezes a dit à Ucanews le 11 janvier que ses attaquants n’avaient révélé aucun élément permettant de les identifier à un groupe particulier, mais qu’il avait reconnu certains de ceux qui étaient à la manifestation devant l’école.
« C’est un miracle que j’ai pu en réchapper », a reconnu le blessé auquel les médecins ont dû faire 22 points de suture à la tête. Il a expliqué que les assaillants lui avaient asséné méthodiquement et de façon répétée des coups de bâtons sur la tête, avec l’intention manifeste de le tuer. Mary Saldanha, qui enseigne à la même école, a suggéré que son collègue avait dû être choisi « pour son engagement actif au sein de l’Eglise », étant impliqué dans plusieurs projets chrétiens.
L’école St Legory’s School, fondée il y a 80 ans, dispense un enseignement en kannada, la langue locale, à quelque 600 enfants, pour la plupart hindous et musulmans, et ce jusqu’au grade 7, l’équivalent de la classe de cinquième dans le système scolaire français.
Les chrétiens du Karnataka sont victimes de violences de la part des hindouistes depuis que le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), pro-hindou radical, est arrivé au pouvoir en mai 2008. Plus de 24 églises et lieux de culte ont été attaqués ou incendiés depuis septembre dernier, la plupart à Mangalore et dans ses environs.
La dernière attaque s’est produite le 1er janvier à Davengere, où, selon les médias locaux, des groupes pro-hindous radicaux ont brûlé une église protestante sous prétexte que les chrétiens y auraient attiré des hindous pendant les fêtes de Noël.