ROME, Mercredi 12 novembre 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI a improvisé une prière pour la justice dans le monde au cours de sa catéchèse sur la venue glorieuse du Christ selon l’enseignement de saint Paul.
« Sans le Christ, il n’y aura pas de monde juste et renouvelé », titre à la une L’Oservatore Romano du 13 novembre. Radio Vatican titre : « Viens Seigneur Jésus et change les injustices qui se nichent dans le monde et dans le cœur des hommes ».
Le pape a tenu l’audience du mercredi Place Saint-Pierre, malgré le temps menaçant, en présence de quelque 15.000 visiteurs. A un certain moment de sa catéchèse sur la venue glorieuse du Christ à la fin des temps dans l’enseignement de saint Paul, le pape a tourné son regard vers le ciel pour improviser cette prière.
Pour Benoît XVI, cette « seconde » venue du Christ implique une « responsabilité » des chrétiens appelés à s’engager dans ce monde et à y témoigner de l’Evangile.
Mais cet engagement ne doit pas non plus étouffer l’aspiration que les premiers chrétiens traduisaient par l’invocation (en araméen) : « Marana Tha », « Viens, Seigneur Jésus ».
A ce moment, le pape a poursuivi l’invocation et a conclu sa catéchèse en disant : « Viens, Seigneur ! Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où il y a de l’injustice et de la violence. Viens dans les camps de réfugiés, au Darfour, au Nord-Kivu, dans de si nombreuses parties du monde. Viens où règne la drogue. Viens également parmi ces riches qui t’ont oublié, qui vivent seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n’es pas connu. Viens à ta manière et renouvelle le monde d’aujourd’hui. Viens également dans nos cœurs, viens et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul : Maranà, thà ! ‘Viens, Seigneur Jésus !’. Et prions pour que le Christ soit réellement présent aujourd’hui dans notre monde et le renouvelle ».
En franaçis, le pape a ensuite expliqué « Nous pouvons dégager quelques points de l’enseignement de saint Paul sur le thème de l’attente de la parousie, du retour du Seigneur ».
« D’abord, disait-il, l’Apôtre affirme que le Christ existe avant toute créature et qu’il est le premier-né de ceux qui ressuscitent d’entre les morts. Et nous, nous attendons une demeure éternelle, aspirant à être revêtus d’un corps céleste ».
Voilà donc la condition du chrétien dans ce monde : « Dans le temps présent, nous sommes dans l’attente de comparaître devant le Seigneur pour recevoir la récompense. Notre vraie patrie demeure toujours celle des cieux ».
Benoît XVI soulignait aussi l’enseignement de Paul sur le rapport entre le peuple juif et les « nations », les « gentils » : « Dans son enseignement concernant l’eschatologie, Paul souligne aussi l’universalité de l’appel à la foi, qui réunit Juifs et Gentils, comme signe et anticipation de la réalité future ».
« En résumé, nous pouvons dire que saint Paul a la préoccupation d’annoncer que notre salut est lié à l’événement pascal et à l’avenir eschatologique », a expliqué le pape.
Il a aussi cité cette phrase de Paul aux Romains qui lui a inspiré le titre de son encyclique sur l’espérance « Dans l’espérance nous avons été sauvés » (8, 24).
Benoît XVI a précisé le sens de cette espérance chrétienne : « Notre espérance se fonde non pas sur une utopie, mais sur une ‘nouveauté de vie’, qui est réelle et qui est en croissance. Avec saint Paul, disons nous aussi Maranà thà ! Notre Seigneur, viens ! »
« À tous, a-t-il conclu, je souhaite de prendre à nouveau conscience du fait que la foi chrétienne est aussi pour nous aujourd’hui une espérance qui transforme et soutient notre vie ».