Le secret de la vie de Sr Emmanuelle et l’urgence du service des pauvres

« Yalla ! En avant ! C’est passionnant de vivre en aimant »

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ROME, Mercredi 22 octobre 2008 (ZENIT.org) – « Yalla ! En avant ! C’est passionnant de vivre en aimant », proclame sœur Emmanuelle, dans son Testament spirituel lu lors de la messe de requiem à Notre Dame de Paris : elle y révèle le secret de sa vie. Le cardinal Vingt-Trois rappelle avec elle « l’urgence du service des pauvres de ce monde ».

Cette messe d’hommage à sœur Emmanuelle qui a eu lieu cet après-midi à Notre-Dame en présence du président de la République, M. Nicolas Sarkozy, de sa femme, Carla Bruni-Sarkozy, et d’une foule nombreuse où se côtoyaient personnalités et inconnus, était en effet une messe de requiem, la messe de funérailles ayant été célébrée ce matin à Callian, où elle résidait.

Après le mot d’accueil du cardinal André Vingt-Trois, le président de l’association ASMAE, M. Trao Nguyen, a lu le testament spirituel de sœur Emmanuelle.

Le secret du bonheur de ma vie 

La religieuse de Sion y révèle le secret de son énergie, de sa persévérance au service des plus pauvres et de sa joie : « Dès mon entrée en religion, en 1931, je me suis confiée, corps et âme, à la Vierge pour qu’elle me garde fidèle. Elle l’a fait et comment ! Remerciez là avec moi ! Yalla ! En avant ! C’est passionnant de vivre en aimant ! »

Les lectures avaient été choisies par sœur Emmanuelle qui indique dans son Testament spirituel : « Je voudrais que cette chère rencontre se déroule dans une atmosphère de joie. J’ai choisi des cantiques pleins d’allégresse. Chantez les joyeusement à pleine voix ! »

La première lecture était « l’Hymne à la charité » de la Première Lettre de Saint Paul aux Corinthiens (1 Corinthiens 12.31-13.13) : elle a été lue en français par M. Jacques Delors, puis en arabe par le P. Atef Mouawad, prêtre étudiant libanais de la cathédrale Notre-Dame.

Pour le psaume, sœur Emmanuelle indique : « J’ai demandé que soit chanté comme psaume le Magnificat. Ce cantique contient en effet le secret du bonheur de ma vie ».

La lecture de l’Evangile a été tiré de l’évangile selon saint Jean  (chapitre 21, verset 1 à 19) : comme l’apôtre Pierre, sœur Emmanuelle a fait confiance au Christ pour se lancer dans une aventure au-delà des conventions et de son champ de compétence.

La puissance de l’amour

« Le premier trait qui se présente à nous dans la vie de sœur Emmanuelle, c’est la puissance de l’amour », a fait observer le cardinal Vingt-Trois dans son homélie, avant d’ajouter : « L’amour suppose un don total de soi ».

L’archevêque a indiqué jusqu’où va ce don en disant : « Nous ne sommes pas appelés seulement à donner de nos biens, nous sommes appelés à nous donner nous-mêmes ».

« L’amour, a insisté le cardinal Vingt-Trois, est un don définitif et sans retour, sinon il n’est que chimère et illusion. Comment les enfants du Caire auraient-ils pu faire confiance à Sœur Emmanuelle si sa présence au milieu d’eux avait été incertaine et épisodique ? Il n’y a pas d’alliance s’il y a une échappatoire ».

Mais il ajoutait aussi : « L’amour est contagieux. Il est une force d’attraction qui embarque des complices à tout moment ».

L’urgence du service des pauvres

Et à propos de sœur Emmanuelle, aujourd’hui, il a affirmé : « Elle jubile certainement de voir que sa mort est une occasion de rappeler à tous l’urgence du service des pauvres de ce monde, un temps d’antenne supplémentaire pour ceux dont on parle si peu ».

Il a conclu : « Elle voit certainement avec joie que nous n’essayons pas d’expliquer sa vie en oubliant Celui qui seul lui a donné sens : Jésus de Nazareth qui est passé parmi les hommes en faisant le bien et qui, à la veille de sa passion, nous a donné la clef d’interprétation absolue : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » C’est ce qu’il a fait et ce qu’il fait aujourd’hui dans cette Eucharistie. C’est ce que sœur Emmanuelle a vécu à la suite et en compagnie de tant de disciples du Christ. C’est ce que nous sommes tous appelés à vivre, car finalement sans l’amour nous ne sommes rien. L’amour seul est digne de foi ».

Les intentions de la prière universelle ont été lues par sœur Anne-Thérèse, de la congrégation Notre-Dame de Sion, communauté de Sœur Emmanuelle, M. Trao Nguyen, président de l’association ASMAE et Mme Marie-Thérèse Hermange, sénateur.

La célébration s’est achevée par la prière du « Salve Regina » à la Vierge Marie.

L’Eucharistie a été concélébrée notamment par Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique en France ; Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Pontoise ; Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque auxiliaire de Paris et Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame.

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ZENIT Staff

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