ROME, Lundi 20 octobre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la suite des rapports des carrefours qui ont été présentés le vendredi 17 octobre dans la salle du synode, lors de la dix-huitième congrégation générale. (Pour la première partie cf. Zenit du 17 octobre).
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RAPPORTS DES CARREFOURS
– RAPPORT DU CARREFOUR GERMANICUS: S.Exc. Mgr Friedhelm HOFMANN, Évêque de Wurtzbourg
– RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS C: S.Exc. Mgr Patrick Altham KELLY, Archevêque de Liverpool
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS A: R.P. Julián CARRÓN, Président de la Fraternité « Communion et Libération »
– RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS A: S.Exc. Mgr Salvatore FISICHELLA, Évêque titulaire de Voghenza, Président de l’Académie Pontificale pour la Vie; Recteur Magnifique de l’Université Pontificale du Latran à Rome
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS C: S.Exc. Mgr Víctor Hugo PALMA PAÚL, Évêque d’Escuintla
– RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS B: S.Exc. Mgr Gerald Frederick KICANAS, Évêque de Tucson, Vice-Président de la Conference Episcopale
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS B: S.Exc. Mgr Freddy Antonio de Jesús BRETÓN MARTÍNEZ, Évêque de Baní
– RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS B: S.Exc. Mgr Joseph Luc André BOUCHARD, Évêque de Saint Paul in Alberta
– RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS B: S.Exc. Mgr Vincenzo PAGLIA, Évêque de Terni-Narni-Amelia, President de la Féderation Biblique Catholique
– RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS A: S.Exc. Mgr Fidèle AGBATCHI, Archevêque de Parakou
Nous publions, ci-dessous, les résumés des Rapports des Carrefours (Traduction non officielle, de travail, distribuée par la secrétairerie générale du synode)
RAPPORT DU CARREFOUR GERMANICUS: S.Exc. Mgr Friedhelm HOFMANN, Évêque de Wurtzbourg
Au sein du groupe linguistique allemand, dont faisaient également partie des Évêques de pays de l’Europe orientale et de pays hors de l’Europe, quatre thèmes ont surtout été discutés:
1) Le rapport entre Exégèse biblique et Théologie. Dans certaines interventions en Salle du Synode, il semble qu’il existe, sur la méthode historique et critique, une certaine crainte, crainte qui menace de réduire les mérites et les fruits de l’Exégèse scientifique. L’exégèse spirituelle, qui se fonde sur la Lectio divina dans le contexte de la liturgie au sein de la communauté de l’Église exige, pour sa part, l’Exégèse scientifique comme prémisse. En outre, il est essentiel de séparer le fondamentalisme dans la lecture de la Bible des courants modernistes qui risquent d’entraîner une démythification idéologique. Ces deux attitudes sont en contradiction avec le sensum ecclesiae.
De plus, il a également été question de l’ordre des lectures au cours de la Messe. Dans ce contexte, est également ressorti le problème de la corrélation entre la lecture de l’Ancien Testament et de l’Évangile.
2) À propos du rapport entre le Christianisme et le Judaïsme, l’estime qui s’est manifestée vis-à-vis du Judaïsme, en référence à la Nostra Aetate, doit être ultérieurement renforcée. Malgré toutes les différences, on a toujours retiré un enseignement de la lecture judaïque de la Bible en vue de sa compréhension de base. Considérer les juifs comme nos « frères aînés dans la foi » représente un défi pastoral.
Certaines Conférences Épiscopales ont fait des expériences positives à travers des commissions de dialogue christiano-judaïque, expériences qui peuvent être amplifiées.
La figure d’Edith Stein (Thérèse Benoîte de la Croix), Patronne d’Europe, peut – justement grâce à son expérience de vie particulière – représenter un lien dans le cadre du dialogue entre chrétiens et juifs.
3) En ce qui concerne le domaine thématique de la Pastorale biblique, différents points de vue ont émergé: parmi ceux-ci, le grand nombre de petites communautés chrétiennes, qui sont considérées comme idéales mais qui, dans le même temps, doivent être traitées de manière objective dans leur interchangeabilité pratique.
Pour ce qui est de la diffusion des pentecôtistes et des autres sectes, nous devons nous demander quelle est la genèse de leur succès. Ceci représente un défi pour la pastorale de l’Église vis-à-vis de ceux qu’il est convenu d’appeler les « cathécumènes baptisés ».
La Bible en tant que Parole de Dieu sert de ligne de démarcation entre la pastorale missionnaire et l’engagement cathéchètique. C’est pourquoi, il est nécessaire de former, de manière incisive et adaptée, les laïcs en vue de leur importante mission de l’annonce de la Parole. En particulier, on insistera sur l’importance du rôle de la famille comme lieu d’initiation à la lecture de l’Écriture et, dans le même temps, de sa lecture en commun. Les efforts des familles trouvent leur continuité à l’intérieur de l’instruction et dans le témoignage religieux qui ne peut faire abstraction d’une introduction approfondie aux Écritures Saintes.
On s’est, en outre, demandé si, dans un monde sécularisé où les hommes ressentent la nostalgie de la vérité, l’Église ne devrait pas être plus décisive dans son approche envers les agnostiques. Dans ce cas, il faut faire les propositions qui toujours plus fréquemment émergent de la base afin d’atteindre ceux qui se trouvent en marge de la société. Dans ce sens, des expériences positives ont été faites dans les territoires communistes, qui constituaient naguère la RDA. Il faut nous demander encore, quel doit être, entre autres, le rôle de la Bible dans les festivités préliturgiques, dans le domaine de l’art et de la culture, et en vue de la dimension spirituelle.
Dans les sacrements, a lieu une annonce performative de la Parole de Dieu qui atteint son sommet dans la célébration de l’Eucharistie. Lorsqu’il n’est pas possible de célébrer l’Eucharistie et qu’à sa place se célèbre la Parole de Dieu, celle-ci ne doit pas être considérée comme une substitution de caractère mineur, mais bien dans sa valeur intrinsèque de rencontre avec le Seigneur qui se manifeste. 4) Le thème de la Bible et de l’oecuménisme a également été largement traité. La Sainte Écriture représente non seulement le point de départ de l’oecuménisme mais également un lieu de rencontre important pour les confessions chrétiennes. Il s’agit, d’une part, de souligner son propre point de vue mais, d’autre part, d’arriver à une position frontale. Enfin, l’exégèse en tant que science tire profit du dialogue oecuménique.
Dans toutes nos réflexions, la parole de l’Apôtre Paul est présente: « Car ce n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus » (2 Co 4, 5).
[00313-03.09] [CM001] [Texte original: allemand]
– RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS C: S.Exc. Mgr Patrick Altham KELLY, Archevêque de Liverpool
Notre discussion concerne six thèmes:
1. La Parole de Dieu reçue, comprise et vécue au sein de l’Église. En particulier, la Parole trouve sa place privilégiée dans la liturgie eucharistique. La qualité ecclésiale de notre fidélité à la Parole est une bénédiction spécifique non seulement pour nous, mais est aussi un don que les autres Églises et communautés ecclésiales, qui suivent ce Synode avec un intérêt riche de prières, s’attendent à ce que nous montrions à partir d’aujourd’hui.
2. Formation: elle doit être appropriée pour tous ceux qui sont appelés à être des ministres de la Parole de Dieu selon la mission spécifique qui leur est confiée. Nous reconnaissons également combien la fidélité à la Bible, dans son plein cadre ecclésial, affecte toute la formation sacerdotale.
3. Traduction et transmission de la Bible: nombreux sont ceux qui n’ont pas encore accès à la Bible dans leur propre langue. Le travail de traduction et d’interprétation de la Bible de la part des Sociétés bibliques et de la Fédération biblique catholique
a été entrepris. Nous avons été informés des problèmes existants là où des zones linguistiques ou culturelles distinctes utilisent des versions différentes, notamment pour la Liturgie. Un accès plus large à l’ensemble des Écritures soulève des questions à propos du Lectionnaire actuel et la proclamation effective ne doit pas ignorer le cadre et la forme de la proclamation.
Nous sommes tous conscients de l’importance de l’homélie lors de chaque célébration eucharistique.
4. Dieu parle au coeur et à la conscience, au sein de la création, dans les événements et les catastrophes, et l’on a souligné que la plupart des gens ne sont pas prêts à tout ce que nous voudrions leur faire partager et auraient besoin d’une introduction pour commencer à goûter la Parole de Dieu.
5. Les richesses de la Parole: la Parole est accueillie de nombreuses façons : dans la vie contemplative et dans la vie des agents de Son royaume qui s’engagent aux côtés des plus indigents. D’un côté les exégètes assurent leur service de la Parole, de l’autre, dans de nombreux endroits, là où le prêtre ne peut pas être présent tous les dimanches aux côtés du peuple de Dieu, on trouve ceux qui font en sorte que la Parole soit reçue, interprétée et faite source de communion des uns avec les autres et que l’Église tout entière soit affirmée. La Parole est reçue dans de nombreux contextes, pèlerinages et fêtes. Elle forme le Missel, le bréviaire et le Rosaire. Enfin, nous disposons de nombreux et riches moyens, de l’art aux MP3, pour communiquer et présenter la Parole.
6. Le dialogue, notamment avec les musulmans, et la question du Coran, le livre que l’on ne peut reconnaître, semble-t-il, sans reconnaître le prophète.
[00305-03.03] [CM003] [Texte original: anglais]
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS A: R.P. Julián CARRÓN, Président de la Fraternité « Communion et Libération »
Le Carrefour espagnol A débute en exprimant les attentes des participants par rapport à ce synode dédié à la Parole de Dieu dans la vie de l’Église. Tous espèrent qu’il puisse constituer une impulsion à la mission évangélisatrice de l’Église de manière à ce que la Parole de Dieu arrive à tous, dans les différentes situations que chaque Église particulière se trouve à affronter, de façon à ce que les hommes puissent rencontrer Jésus Christ vivant.
Nos propositions sont les suivantes:
On constate parmi les catholiques peu de familiarité avec l’Ancien Testament et même une certaine gêne et une certaine résistance par rapport à certains passages difficilement compréhensibles, posant la question très polémique de la violence divine et humaine, de l’amoralité de certaines figures bibliques et d’une théologie insuffisante par rapport à l’au-delà. Nous proposons d’offrir aux fidèles une formation biblique adéquate qui non seulement aide à la compréhension des textes de l’Ancien Testament dans son contexte historique et littéraire, mais qui, par dessus tout, favorise sa lecture chrétienne comme principale clef herméneutique, puisque c’est le Nouveau Testament qui donne à ces textes et en montre la plénitude de leur sens (cf. DV 16).
Nous proposons de passer d’une « pastorale biblique » à une animation biblique de toute action pastorale, ce qui revient à placer la Parole de Dieu comme « rocher » qui soutient, comme fontaine vivifiante et comme aliment inspirant toute la vie et la mission de l’Église » (cf. DV 21, 24).
Nous avons souligné que, parmi les diverses formes d’annonce et de transmission de la Parole de Dieu, il faut donner une importance particulière au kérygme.
La tâche d’annoncer le Christ revient à tout baptisé. En plus de l’homélie, prédication propre de la célébration liturgique, il est nécessaire de rappeler la valeur de la prédication de tout chrétien à la lumière du Baptême et de la Confirmation.
En ce qui concerne la célébration de la Parole, on constate que de nombreuses communautés ecclésiales, en particulier celles qui se trouvent dans les périphéries urbaines et en zones rurales et n’ont pas de célébration eucharistique dominicale, trouvent dans la célébration de la Parole l’aliment de leur foi et de leur témoignage chrétien.
Au sein de la formation des candidats au sacerdoce ministériel, la Parole de Dieu est indispensable afin de former le coeur d’un bon pasteur, futur ministre de la Parole.
Concernant la vie consacrée, nous avons proposé de remercier les institutions académiques chargée d’étudier la Sainte Écriture, en particulier celles de Rome et de Jérusalem, pour leur grand apport à la formation d’exégètes et de biblistes, et de demander aux instituts de vie consacrée qui contribuent à l’étude de la Sainte Écriture au travers de ces institutions et d’autres, de pourvoir à la diffusion de la connaissance biblique. De plus, il nous semble indispensable d’évaluer et de nous occuper de manière spécifique de la vie contemplative (cf. Benoît XVI, Angélus du 18 novembre 2007). Dans la vie contemplative, on accueille la Parole, on prie avec elle et on la célèbre.
Nous ressentons une forte préoccupation concernant l’influence des sectes et des nouveaux groupes religieux sur les fidèles catholiques qui les portent même à abandonner l’Église. Ce phénomène affecte notre manière de vivre la foi au sein de l’Église et nous la fait percevoir comme un appel au témoignage afin que la vie nouvelle que le Christ nous a transmis puisse resplendir sur le visage de nos communautés. Il serait fortement utile de pouvoir compter sur une étude très approfondie concernant les sectes et ce nouveau genre de manifestations afin de pouvoir affronter ce phénomène de façon adéquate.
Islam. Dans les relations avec l’Islam et le dialogue avec ses représentants, il faut considérer sa conception de l’ordre socio-politique et juridique – qui ne se différencie pas toujours dûment de l’ordre religieux – et sa conception du mariage et de la famille dans laquelle le rôle et les droits de la femme ne sont pas traités comme le prévoit la doctrine des droits fondamentaux de l’homme et de l’institution de la famille tel que le précise la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
[00309-03.04] [CM004] [Texte original: espagnol]
– RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS A: S.Exc. Mgr Salvatore FISICHELLA, Évêque titulaire de Voghenza, Président de l’Académie Pontificale pour la Vie; Recteur Magnifique de l’Université Pontificale du Latran à Rome
Nous avons réfléchi, de manière particulière, aux quatre premières questions posées par le Rapport après le débat général, et sommes parvenus à formuler à titre d’orientation certaines Propositions que je résumerais ainsi :
– Il est nécessaire de clarifier le sens de la dimension dialogique de la révélation : elle est en effet liée à différentes dimensions telles que le « dialogue interreligieux », le « dialogue oecuménique », le « dialogue avec les cultures »… Quand elle s’applique à la Révélation, elle assume un sens très particulier: il comporte le primat de l’action de Dieu qui, librement, vient à la rencontre de l’homme; cela implique qu’il ne pourra jamais y avoir de parité entre les sujets.
– Il est à notre avis très important d’ôter toute ambiguïté à l’expression « Parole de Dieu ». Le chemin n’est pas facile, mais il est nécessaire. Une des considérations importantes produites par ce Synode montre que la Parole de Dieu ne peut pas simplement s’identifier à la Bible. La Parole de Dieu est le Christ, le Verbe du Père. Sa prédication comme ses actes ont été remis à l’Église qui reste le sujet premier et qui, sous l’action de l’Esprit Saint, transmet le Christ en tant qu’annonce de salut (DV).
– L’annonce de la Parole de Dieu est la première tâche de l’Église. Une annonce explicite, qui se fait toujours et partout, et qui s’accompagne du témoignage cohérent de la vie qui en rend le contenu évident et le renforce. Ce que la Dei Verbum affirme pour la révélation, qui a
lieu gestis verbisque intrinsice se connexis (DV 2), est appliqué par analogie à l’Église qui accomplit sa mission évangélisatrice par l’annonce du Christ et par le témoignage d’un style de vie cohérent.
– On a estimé nécessaire d’observer que, dans un contexte généralisé de sécularisation – qui s’étend bien au-delà des pays occidentaux – , l’on prête une attention particulière: avant tout, à créer des formes d’écoute afin que quiconque se pose devant les Saintes Écritures sache qu’il est devant Dieu qui parle. Cela demande, en outre, une formation qui permettre de découvrir comment la lecture de la Parole convertit le coeur, ouvre à la Pénitence et introduit à un chemin de vie nouvelle. Dans ce contexte, on souligne l’importance d’une éducation permanente, notamment pour les catéchistes, qui permette de dépasser le lourd obstacle représenté par le manque de connaissance des contenus de base de la foi, qui doit fortement alarmer notre action pastorale.
– La liturgie demeure le lieu privilégié dans lequel la Parole de Dieu s’exprime pleinement elle-même. Il est nécessaire de dépasser le hiatus entre la Bible et la Liturgie, la Parole et le Sacrement. Cela peut se faire dans la mesure où l’on renforce l’idée que la Parole de Dieu est le Christ lui-même dans sa présence diversifiée au sein de la vie de son Église ; avant tout dans la présence réelle du sacrifice eucharistique ; ensuite, quand les sacrements sont célébrés ; enfin, quand « Il est là présent dans sa parole, car c’est Lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures » (SC 7). Par conséquent, il faut approfondir la conscience d’une unité profonde qui culmine dans la Sainte Eucharistie.
– Les différentes modalités par lesquelles on célèbre la Lectio Divina posent la question de savoir si nous ne devons pas clarifier en priorité l’intention réelle de cette action pour ne pas laisser dans l’ombre la richesse de la tradition des Pères et des maîtres médiévaux. La valeur grandissante qui est donnée à la Lectio, nous oblige à rappeler qu’elle n’est pas la seule forme de rencontre avec la Parole de Dieu.
[00306-03.04] [CM005] [Texte original: italien]
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS C: S.Exc. Mgr Víctor Hugo PALMA PAÚL, Évêque d’Escuintla
Outre les auxiliaires, les auditeurs et les assistants correspondants, le Carrefour C est formé par 18 évêques. Le Modérateur en est S. Exc. Mgr Ricardo Básquez Pérez, Évêque de Bilbao, Espagne.
Si déjà dans notre réunion initiale il y a eu un échange d’expériences sur le Synode actuel et sur le Rapport avant le débat général (Relatio ante disceptationem), dans la journée d’hier, dédiée à l’élaboration des Propositions (Propositiones), on a procédé de la façon suivante:
a. Nous avons repris les 19 questions (questiones) proposées à la fin du Rapport après le débat général (Relatio post disceptationem) et nous avons noté les autres questions libres (questiones libere) prévues pour la conclusion de ce même questionnaire.
b. De cette façon, se sont ajoutées aux 19 questions du questionnaire, d’autres questions proposées par les Pères synodaux, parmi lesquelles certaines ont été enregistrées dans cette même Salle à la fin du Rapport après le débat général.
c. Nous avons continué ensemble à travailler sur les cinq thèmes suivants:
1) La lecture de la Bible dans l’Église (Question 1)
2) Les sectes et le fondamentalisme (thème adopté librement)
3) Formation biblique au service de la Parole de Dieu, en particulier la formation des futurs prêtres (thème également adopté librement)
4) La vérité biblique (correspondant en partie à la question 15)
5) Parole de Dieu et liturgie (correspondant aux questions 5, 6 et 7)
6) La Parole de Dieu et la Liturgie des Heures (affrontée comme proposition libre)
[00307-03.03] [CM006] [Texte original: espagnol]
– RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS B: S.Exc. Mgr Gerald Frederick KICANAS, Évêque de Tucson, Vice-Président de la Conference Episcopale
Le Carrefour a suggéré que le ton de l’exhortation puisse faire naître l’espoir, dynamise l’Église autour de la Parole de Dieu et soit pastoral et missionnaire.
Le Carrefour a identifié des domaines critiques en faveur desquels il faudrait développer des propositions. De nombreux domaines ont été mis en évidence. Premièrement, le besoin de donner une plus grande importance aux catéchistes laïcs, aux professeurs de l’école catholique, aux ministres de la jeunesse et aux animateurs bibliques laïcs. Ils devraient être mieux formés et préparés. Deuxièmement, la nécessité de comprendre ce qui attire les personnes vers les Sectes et la compréhension de ces expériences. Troisièmement, comment améliorer la prédication et la rendre plus vibrante. Quatrièmement, le besoin d’insister et de mettre l’accent sur la dimension contemplative. Cinquièmement, la nécessité de trouver des structures qui réunissent exégètes, liturgistes, théologiens et évêques. Sixièmement, le besoin de donner plus d’importance à la vie consacrée, à la pneumatologie, à la guérison et au Sacrement de la Pénitence, ainsi qu’à l’usage des médias.
Le groupe s’est ensuite concentré sur les questions posées par le Cardinal Marc Ouellet.
La nature dialogique de la Parole de Dieu doit faire l’objet d’une plus grande emphase. Il y a peu d’opportunités dans les paroisses pour enseigner la théologie nécessaire. Créer une approche dialogique est encore plus important qu’enseigner.Le Carrefour a discuté du besoin de mettre en valeur la manière dont nous lisons la Parole. Les personnes doivent être mieux formées à la Parole par le biais de la Lectio divina, de la dramatisation, du travail avec les parents qui sont les premiers éducateurs de leurs enfants.
Une réaction hétérogène concernant le compendium sur la prédication a été enregistrée. Nous devons faire quelque chose, mais le carrefour n’a pas trouvé d’accord sur ce qui pourrait être utile. Il a été suggéré de réaliser un compendium qui pourrait aider les personnes dans la lecture de la Parole de Dieu.
Une forte sensibilité concernant le besoin d’une révision du Lectionnaire n’a pas été enregistrée. Même si certains textes de l’Ancien Testament sont difficiles, ils ne devraient pas être évités. Peut-être des alternatives pourraient-elles être disponibles.
Il y a eu une certaine préoccupation concernant la question de la relation entre les exégètes et les théologiens qui pourrait impliquer une rupture entre eux. Nous devrions en revanche encourager la coopération. Les experts devraient avoir la possibilité de travailler au sein de structures pastorales.
Enfin, le Carrefour a exploré les relations avec les autres chrétiens et avec les juifs. Une préoccupation a été exprimée à propos des juifs qui ont parfois tendance à penser que les catholiques minimisent leurs positions en vue du dialogue. Ils ne le veulent pas. Apporter l’expérience du Synode aux autres Églises chrétiennes pourrait encourager la communion.
[00304-03.03] [CM008] [Texte original: anglais]
– RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS B: S.Exc. Mgr Freddy Antonio de Jesús BRETÓN MARTÍNEZ, Évêque de Baní
Parmi les thèmes traités se trouvent, au sein des Propositions approuvées, la Parole et l’amour miséricordieux de Dieu: … Il faut souligner l’annonce de la Parole de Dieu et la réalisation de sa miséricorde et de son pardon. Lire la Parole de Dieu en dialogue avec le monde: dans notre monde, il existe de nombreux signes au moyen desquels Dieu nous parle. De nombreuses personnes et organisations se dédient, avec un effort généreux, à la promotion des droits de l’homme, expriment concrètement leur solidarité avec ces groupes humains qui ont subi des catastrophes naturelles ou vivent dans des situations scandaleuses de pauvreté et d’exclusion, ou encore qui cherchent à construire un monde plus fraternel et solidaire en suivant
des choix religieux ou des philosophies humanistes différentes.
Il est important de reconnaître ces réalités et de dialoguer avec elles. Nous devons être disposés à offrir à ces personnes et à ces mouvements la lumière de la Parole qui leur ouvre de nouveaux horizons et leur donne une dimension humaine de plus grande consistance et profondeur. Et nous devons également être disposés à accueillir la lumière qu’ils nous offrent et qui nous permet de découvrir de nouveaux échos dans le texte de l’Écriture, et d’écouter avec plus d’urgence l’appel de Jésus à vivre au service du Royaume.
Les personnes consacrées se sentent appelées, en communion avec toute l’Église, à suivre la Parole en lui ouvrant des espaces personnels et communautaires, à faire de la Parole de Dieu l’aliment quotidien de leur vie et de leur mission, en particulier à travers la pratique de la lecture orante de la Parole (Lectio divina) et à promouvoir des écoles de prière biblique ouvertes aux laïcs. Le Synode remercie la vie contemplative pour son apport à la Lectio divina ou lecture orante de la Parole et l’invite à transmettre cette pratique aux fidèles.
Deux autres thèmes se réfèrent respectivement au Lectionnaire dominical et à la promotion de la Bible :
Parmi les propositions qui demeurent à approuver, certaines traitent également du thème de la diffusion de la Bible. Une autre se réfère à la Liturgie des Heures et en particulier à l’Office des Lectures. Plusieurs s’intéressent à la formation sacerdotale, à la catéchèse, aux moyens de communication sociale, d’autres invitent à ce que différentes formes de proclamation de la Parole soient reconnues et valorisées. Certaines se réfèrent, de différentes façons, à la Lectio divina et à certaines formes de Lecture orante de l’Écriture Sainte. D’autres traitent de l’Étude systématique de l’Écriture Sainte et de comment obtenir que la Parole de Dieu entre comme levain au sein d’un monde pluraliste et sécularisé. Ou aussi, sur la Tradition biblique.
[00308-03.03] [CM009] [Texte original: espagnol]
– RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS B: S.Exc. Mgr Joseph Luc André BOUCHARD, Évêque de Saint Paul in Alberta
UN MOT SUR LA RELATIO
Si l’on peut espérer une exhortation post-synodale, qu’il y ait comme une trame de fond qui soit un texte des Saintes Ecritures (par exemple: Jn 6). Ce texte permettrait de souligner l’unité profonde de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie.
Que l’on renouvelle l’actualité de Dei Verbum mais dans le contexte d’aujourd’hui en évoquant quelques problèmes qui ne sont pas résolus (par exemple, le débat du « Livre », du fondamentalisme, de l’interprétation individuelle, de l’interprétation cum Ecclesia.)
EN CE QUI CONCERNE LES PROPOSITIONS D’ORDRE INSTITUTIONNEL
– Les Congrès. Il faudrait non pas imaginer un congrès spécifique sur la Parole de Dieu, mais insister sur la mise en valeur de l’aspect scripturaire dans les congrès déjà existants.
– Que l’on redonne pleine valeur à la Fédération biblique catholique mondiale.
PROCLAMATION LITURGIQUE DE LA PAROLE DE DIEU
a) LECTEURS
– Peut-on penser à un renouveau, du ministère du lectorat, ou d’un mandat pour les lecteurs un peu à la manière des ministres extraordinaires de la communion ?
– Il serait bon d’établir des écoles diocésaines de lecteurs.
b) L’HOMÉLIE
– Il faut préparer les jeunes prêtres à l’art de l’homélie. Ce n’est pas un discours public, ou une conférence, et il y a des limites de temps. Peut-être qu’un Directoire sur l’homélie serait d’usage, ou plutat des points de repère communs sur l’homélie.
– Il faut connaitre la communauté à laquelle on s’adresse, sachant bien que l’homélie est un appel à la conversion, et pour le prédicateur, et pour l’assemblée.
c) LA CATÉCHÈSE
– Nous voulons souligner l’oeuvre des catéchètes – et la majorité des catéchètes sont des femmes qui jouent un grand rôle dans la transmission de la Parole de Dieu.
LECTIO DIVINA
Mais en ce qui concerne la Lectio divina, il faudrait préciser le vocable ; la Lectio divina n’est pas une technique : le but de cette Lectio, c’est de faire une lecture priante de l’Ecriture et donc la lire, la méditer, la contempler pour mieux en vivre et la partager.
EN CE QUI CONCERNE LA FORMATION DES PRÊTRES
– D’abord toute la formation au séminaire doit etre axée sur la Parole de Dieu ; on doit avoir un enthousiasme pour la Parole de Dieu, puisqu’on va y consacrer sa vie. Il a été dit d’une façon positive que la vocation de l’exégète c’est d’aider à faire mûrir le jugement de l’Église. La méthode pédagogique mériterait d’être revue.
[00311-03.04] [CM010] [Texte original: français]
– RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS B: S.Exc. Mgr Vincenzo PAGLIA, Évêque de Terni-Narni-Amelia, President de la Féderation Biblique Catholique
Dans l’insécurité et dans le vide de paroles dans la vie de tant de personnes, le Synode apparaît comme un événement de grâce pour proposer de nouveau la rencontre avec Jésus, Parole qui s’est fait chair. Cette assemblée doit susciter une saison d’amour plus profond pour les Écritures, pour accueillir et écouter la Parole du Seigneur.
Aussi faudrait-il exhorter tous les chrétiens, quelle que soit leur condition, à avoir leur Bible personnelle à lire tous les jours, sur les genoux de l’Église, comme disait saint Augustin, pour se nourrir quotidiennement du « pain de la vie ». On a rappelé, et recommandé avec insistance, la pratique de la Lectio Divina, afin qu’elle soit pratiquée le plus largement possible. Et on a également rappelé, à de nombreuses reprises, le lien indissoluble entre Bible et prière.
L’harmonie entre ce Synode et celui sur l’Eucharistie met encore plus clairement en évidence le lien vital entre la Parole de Dieu et l’Eucharistie, comme l’enseigne la Dei Verbum.
Et c’est dans la célébration de l’Eucharistie que l’on reconnaît clairement que c’est Jésus lui-même qui parle dans les Saintes Écritures.
Il faut encourager d’une manière décisive une nouvelle pratique pastorale d’annonce de la Parole. Les Évêques et les prêtres sont donc appelés à se nourrir avec assiduité de la Parole de Dieu. Et cette nourriture est à la base d’une prédication plus efficace de l’Évangile, clarifiant la tâche première de l’homélie: communiquer la Parole afin qu’elle « transperce » le coeur des auditeurs (Ac 2,37).
Nombreux sont ceux qui ont demandé une attention particulière à la formation des prêtres, pour qu’ils « tombent amoureux » de la Parole de Dieu. Selon les indications de la Dei Verbum (24) qui exhorte à faire de la Sainte Écriture l’âme de la théologie, et reprenant l’intervention du Saint-Père, de nombreux pères ont souligné l’indispensable circularité entre exégèse, théologie et spiritualité, pour que la Bible ne se limite pas à un livre du passé, exclusivement humain.
La Parole de Dieu donne, comme fruit de l’Esprit, la charité qui s’exprime dans l’Église et, aujourd’hui, d’une manière particulière dans le dialogue oecuménique et entre les religions.
[00312-03.05] [CM011] [Texte original: italien]
– RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS A: S.Exc. Mgr Fidèle AGBATCHI, Archevêque de Parakou
L’essentiel des interventions vont dans le sens de l’approfondissement de la dimension dialogale en faisant ressortir (sans négliger l’évidence de la communication de Dieu aux hommes qui caractérise la Bible) la logique des psaumes dans lesquels Dieu enseigne à son peuple à lui parler. La Bible cesse donc d’être un monologue, ou pire encore le livre par lequel Dieu impose sa volonté aux hommes. Dieu parle à son peuple et écoute ce que ce dernier lui répond. Cela a permis de pencher dans le sens d’un contact direct entre les hommes de notre temps et la parole de Dieu qui n’enlève rien à la liberté de l’homme et à son épanouissement; tout au contraire, elle lui montre le chemin à suivre pour vivre pleinement son humanité. En a
bondant dans ce sens pratique, il est important de ne plus parler de Dieu comme d’un dieu quelconque. Mais plutôt, devons-nous parler de lui comme du Dieu qui s’est incarné dans la personne du Christ et qui s’engage dans l’histoire du salut en appelant l’homme (non plus seulement considéré comme sa créature mais comme un interlocuteur) à s’engager dans l’histoire de son propre salut. Il s’agit donc de mettre en évidence, sur la base des textes scripturaires, comment Dieu s’incarne et se manifeste dans la vie quotidienne des hommes de notre temps.
Cet impératif de rapprochement passe par la nécessité de mettre la Bible entre les mains des fidèles dans un premier temps. C’est ce que certains ont appelé le contact direct. Mais un contact bien préparé et progressif. Et ensuite, travailler comme pasteurs, à intensifier une pastorale d’explication des textes sacrés. Ceci passe par la présence constante de la Parole de Dieu au coeur de tous les moments forts de la pastorale: récollections, confessions, accompagnement, préparations aux sacrements etc …
Avec une certaine insistance, certains avis vont dans le sens d’une adéquation entre ce que nous annonçons et ce que nous vivons. C’est la dimension du témoignage. Comment annoncer efficacement une parole que nous, ne connaissions nous-mêmes pas très bien. Il s’agit pour nous de devenir chaque jour un peu plus des familiers de la Parole de Dieu et d’éviter de délivrer notre enseignement sur la Parole de Dieu comme des leçons sur Dieu.
Il s’agit aussi pour ceux qui ont la tâche d’annoncer la Parole de Dieu d’entrer plus en dialogue avec les fidèles et de tenir compte de leurs préoccupations. La crédibilité de notre enseignement sur la Parole de Dieu passe par là. Comment annoncer l’amour de Dieu aux hommes qui souffrent et meurent de faim?
[00310-03.04] [CM012] [Texte original: français]
Traduction non officielle, de travail, distribuée par la secrétairerie générale du synode