Qui est l’Esprit Saint ?

Catéchèse de Mgr Michele Pennisi aux JMJ de Sydney

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ROME, Jeudi 17 juillet 2008 (ZENIT.org) – « Qui est l’Esprit Saint? ». Cette question fondamentale a été soulevée par Mgr Michele Pennisi, évêque de Piazza Aremerina (Italie) lors de sa catéchèse, mercredi, durant les Journées mondiales de la jeunesse en cours à Sydney (Australie).

« Pour que cette question devienne intéressante pour nous, a-t-il affirmé, nous devons nous poser une autre question : que vient faire l’Esprit Saint dans ma vie, qu’a-t-il à voir avec mon désir d’être heureux, d’être aimé ou d’aimer ? »

Au jour d’aujourd’hui, a-t-il relevé, « l’écart est immense entre l’annonce de l’Esprit Saint et les pensées qui agitent notre société frénétique de consommation où l’on vend et achète, et parmi les jeunes qui s’entassent dans les discothèques, pris par le mouvement de leurs corps, les lumières et le bruit ».

L’embarras à parler de l’Esprit Saint, a expliqué Mgr Pennisi, « n’apparaît pas seulement chez ceux que l’on dit ‘éloignés’, mais également chez tant de jeunes qui fréquentent nos paroisses ou mouvements d’Eglise » où l’on perçoit un manque « d’expérience personnelle avec Dieu ».

Tant de jeunes gens, a-t-il relevé, « sentent le besoin extrême d’une sagesse pratique qui leur donne le goût de vivre, une vérité ‘chaude’ qui éclaire leur chemin, un amour qui éveille la puissance de leur cœur et les ouvre à un avenir d’espérance ».

Hélas, des milliers de baptisés ne vivent pas l’expérience de l’action de l’Esprit et n’ont même jamais invoqué son nom ; « ils ne jouissent pas entièrement des effets de la Pentecôte, car ils n’ont pas instauré de relation personnelle avec l’Esprit Saint et vivent une existence chrétienne insipide et résignée ».

L’Esprit leur apparaît donc comme « un grand inconnu, un dieu ignoré », « un concept abstrait, fumeux, vague ».

S’il est en effet « plus facile de voir en Jésus un ami, il est plus difficile de côtoyer l’Esprit Saint, ce don mystérieux, apparemment impalpable, sans corps et inconsistant, qui renvoie directement à un autre mystère immense : la Trinité ».

Selon Mgr Pennisi, l’œuvre de l’Esprit Saint consiste à « rendre continuellement présent le Christ dans la vie des hommes ».

Le côtoyer signifie donc « s’introduire dans la relation entre le Père et le Fils et permettre que cette relation donne du sens à sa vie et aux relations qui l’animent, avec soi-même, avec ses frères, avec la création ».

Mais s’il est nécessaire de connaître personnellement l’Esprit, a poursuivi Mgr Pennisi, cela ne suffit pas : il faut en effet l’accueillir, pour qu’il « guide nos âmes, soit notre ‘Maître intérieur’ ».

« L’Esprit Saint est un grand, unique, et immense Don, un cadeau gratuit du Père qui, à travers l’Eglise, se réfracte en tant de dons différents que sont les charismes, comme la lumière qui, selon les corps qu’elle éclaire, suscite différentes couleurs. Un don unique qui se divise en tant de dons pour ensuite se recomposer en unité dans l’Eglise, pour laquelle tous les dons sont offerts ». « Sans l’Esprit Saint en nous, nous ne pourrions rien faire, a-t-il poursuivi. Une personne sans l’Esprit Saint c’est comme une voiture sans essence ».

Dans sa catéchèse, l’évêque a aussi rappelé l’importance de la sainteté, « nécessaire au monde comme l’air à l’homme pour respirer » et qui « vient de ce choix qui chaque jour traverse notre conscience et notre volonté : trans-formé en Jésus Christ ou con-formé au monde ? »

« Sommes-nous capables de pratiquer une sainteté de pensée, une sainteté de paroles, une sainteté d’action qui témoignent que l’Esprit – qui est saint et nous rend saints, agit en nous ? », s’est-il interrogé. « L’effusion de l’Esprit, grâce à laquelle nous avons pris conscience de notre ‘saint destin’, nous a-t-elle vraiment mis sur cette « voie de sainteté » que l’Eglise propose avant toute chose ? »

Ce siècle, où la Providence a voulu nous placés, a-t-il relevé, « réclame des ‘chrétiens vraiment chrétiens’, heureux de ‘se reconnaître saints’ dans la réalité idéologique et sociale qui nous entoure et nous bouleverse ».

C’est pourquoi il faut nous laisser guider par l’Esprit qui « ôte du cœur des croyants tristesses, polémiques, préoccupations, indolence, tout lien avec le péché, maladies physiques et morales, et n’importe quelle angoisse qui puisse alourdir notre ‘vue’ du Seigneur , au point de rendre parfois nos ‘yeux incapables de le reconnaître’ (Lc 24, 17) ».

« L’Esprit est le secret de l’Eglise d’aujourd’hui comme cela le fut pour l’Eglise des origines », « c’est l’amour, c’est celui qui remplit nos fragilités d’héroïsme, de continuités quotidiennes. C’est l’hôte d’un cœur qui ne se sent jamais seul, d’un amour qui n’est jamais stérile, d’une affectivité qui s’élargit à l’amour de tous, mais surtout de ceux qui vivent l’expérience de la solitude ».

« C’est le feu qui brûle nos trahisons et purifie nos pensées, mais c’est surtout le feu qui fait battre notre cœur pour Jésus, ce pasteur que nous voudrions être pour notre peuple », a-t-il conclu.

Traduction française : Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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