ROME, Vendredi 18 juillet 2008 (ZENIT.org) – La route de l’œcumanisme part du baptême de tous les chrétiens pour marcher vers la célébration commune de l’Eucharistie, affirme Benoît XVI.
Benoît XVI a en effet rencontré des représentants de différentes confessions chrétiennes, jeudi 18 juillet, en la crypte de la cathédrale de Sydney, en présence du cardinal archevêque, Georges Pell, et de l’évêque anglican Robert Charles Forsyth.
Rappelant la « diversité ethnique et religieuse » de l’Australie, le pape a également insisté sur l’attachement du pays à la « liberté religieuse ».
Ce qui est en jeu, a souligné le pape, c’est « la dignité humaine » et « l’amitié entre les nations ». « C’est un droit fondamental qui, lorsqu’il est respecté, permet aux habitants d’agir en s’appuyant sur des valeurs enracinées dans leurs convictions les plus profondes, contribuant ainsi au bien-être de la société tout entière. De cette manière, les chrétiens coopèrent, conjointement avec les membres des autres religions, à la promotion de la dignité humaine et à l’amitié entre les nations », a affirmé le pape.
Il saluait la signature, en 2004, d’une « Convention » par les membres du Conseil national des Églises en Australie : elle « reconnaît un engagement commun, expose des objectifs, admet des points de convergence, sans dissimuler les différences ».
Le pape encourage ces « résolutions concrètes en vue d’une coopération fructueuse » et la « discussion » sur les « divergences théologiques ».
Benoît XVI a aussi souligné l’importance œcuménique de l’Année Saint-Paul, « inlassable bâtisseur de l’unité au sein de l’Église primitive ».
Le baptême, a rappelé le pape, en citant Paul et le concile, « est la porte qui nous fait entrer dans l’Église, ainsi que le « lien de l’unité » pour ceux qui, grâce à lui, sont nés de nouveau » et « par conséquent, le point de départ du mouvement œcuménique tout entier ».
Mais le sacrement vers lequel l’œcuménisme conduit, c’est l’Eucharistie, a ajouté le pape en disant : « La route de l’œcuménisme, en fin de compte, conduit vers une célébration commune de l’Eucharistie (cf. Ut unum sint, 23-24 ; 45), que le Christ a confiée à ses Apôtres comme le Sacrement, par excellence, de l’unité de l’Église ».
Il affirmait cette espérance en citant le récit évangélique du Lavement des pieds : « Nous pouvons être sûrs qu’un jour une Eucharistie commune ne fera que renforcer notre volonté de nous aimer et de nous servir les uns les autres, à l’exemple de notre Seigneur ».
Le pape a encouragé « un dialogue sincère au sujet de la place de l’Eucharistie – stimulé par une étude renouvelée et attentive de l’Écriture, des écrits des Pères de l’Église et des documents des deux millénaires de l’histoire chrétienne (cf. Unum sint, 69-70) », de façon à « faire progresser le mouvement et à unifier notre témoignage au monde ».
Rejoignant le thème de la JMJ, le pape a insisté sur la nécessité d’un renouveau des esprits « par la grâce de l’Esprit Saint », qui parle « à travers les Écritures » et « conduit à la vérité tout entière ».
Le pape a fait observer que la doctrine ne doit pas être considérée « comme une cause de division », avant d’expliquer qu’« une compréhension commune des mystères divins » fera que les « œuvres de charité parlent avec éloquence de l’immense bonté de Dieu et de son amour pour tous les hommes ».
Pour le pape en effet, vérité et charité marchent de pair : « le dialogue œcuménique progresse non seulement à travers un échange d’idées, mais en partageant des dons qui nous enrichissent mutuellement », et s’ouvrir pour « accepter les dons spirituels des autres chrétiens » ne fait qu’accélérer la « capacité de discerner la lumière de la vérité qui vient de l’Esprit Saint ».
Le pape rappelle, toujours selon l’image de saint Paul, que l’Eglise se fonde sur le Christ, pierre angulaire, et que « les chrétiens doivent travailler ensemble pour s’assurer que l’édifice soit solide afin que d’autres personnes aient envie d’y entrer et de découvrir les nombreux trésors de grâce qui s’y trouvent ».
« En promouvant les valeurs chrétiennes, précisait le pape, nous ne devons pas négliger de proclamer leur source, en donnant un témoignage commun de Jésus Christ le Seigneur ».
Le pape concluait sur cette espérance : « Je suis sûr que l’Esprit ouvrira nos yeux pour voir les dons des autres, nos cœurs pour recevoir sa force et nos esprits pour percevoir la lumière de la vérité du Christ ».
Benoît XVI a adressé « une salutation particulière au cardinal Edward Cassidy, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens », absent pour raison de santé.
« Avec gratitude, a dit le pape, j’évoque son constant dévouement à promouvoir la compréhension réciproque entre tous les chrétiens, et je vous invite tous à vous unir à moi dans la prière pour son prompt rétablissement ».
Anita S. Bourdin