ROME, Jeudi 17 juillet 2008 (ZENIT.org) – Les parlementaires donnent raison aux évêques congolais, souligne l’agence vaticane Fides : le pays n’est pas gouverné, estiment-ils, en réaction au message des évêques qui appellent à un « réveil » de toute la Nation (cf. Zenit du 15 juillet 2008).
Les difficultés que traverse la République Démocratique du Congo, dénoncées par les évêques dans le message publié au terme de leur assemblée plénière, ont en effet été analysées dans un rapport présenté par l’Assemblée Nationale.
Le document, qui synthétise le travail de 5 commissions spéciales, formées chacune de 12 députés, est fondé sur les rapports (plus de 500) élaborés par les parlementaires dans leurs collèges électoraux. Les différents députés ont recueilli des informations sur la situation locale et ont rédigé un rapport, qui avec les autres a servi à dresser un tableau général de la situation du pays.
Les conclusions de l’enquête ne sont pas encourageantes : dans toutes les provinces on note une faiblesse de l’autorité légitime de l’Etat, à laquelle fait contrepoids la volonté arbitraire des fonctionnaires gouvernementaux et locaux, qui souvent interprètent leur rôle de façon personnaliste. Le manque de règles précises pour délimiter les attributions de pouvoir entre l’Etat central et les organes locaux, l’absence de loi sur la décentralisation et le manque d’organisation des différentes administrations, la subsistance de territoires qui échappent encore au contrôle du gouvernement, sont des facteurs qui aggravent le sentiment d’une divergence entre la population et les institutions, au point que les congolais se sentent souvent abandonnés à eux-mêmes.
« La RDC n’est pas gouvernée : les députés donnent raison aux évêques » titre le quotidien « Le Phare », en en présentant les résultats du rapport parlementaire. Le journal souligne que pour les évêques comme pour les députés, la corruption est la principale cause des maux du pays. Au Congo, rappelle l’article, tout s’achète : souveraineté nationale, sentences de la magistratures, titres académiques, documents administratifs, concessions minières, jusqu’à la citoyenneté congolaise.
Le fait que ces maux soient dénoncés par les parlementaires eux-mêmes est cependant un premier pas dans la bonne direction : comme l’affirment les évêques dans leur message (intitulé, ce n’est pas un hasard, « il est temps que nous nous réveillions ») il est temps que tous les congolais, à commencer par ceux qui ont des charges publiques, fassent leur travail pour construire un Congo meilleur.