Rencontre en Jordanie : La Liberté religieuse, un bien social

Réunion à Amman du Comité scientifique du centre « Oasis »

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ROME, Vendredi 27 juin 2008 (ZENIT.org) – Le comité scientifique du Centre international d’études et de recherches « Oasis » s’est réuni pendant deux jours à Amman en Jordanie. Cette rencontre, qui a lieu chaque année en juin, depuis 2004, était centrée sur le thème « la liberté religieuse : un bien pour toute société ».

Le centre Oasis, fondé il y a cinq ans par le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise,  a son siège dans la cité lagunaire et est « un réseau de relations voué à promouvoir la rencontre et la connaissance mutuelle entre chrétiens et musulmans » dans le monde entier, selon la propre définition du centre.

Les travaux ont été ouverts par Mgr Gabriel Richi Alberti, directeur du centre. Parmi les autres interventions, à noter, entre autres, celle du cardinal Angelo Scola, celles du prof. Nikolaus Lobkowicz, directeur de l’institut Zimos pour les études sur l’Europe centrale et orientale à l’université catholique d’Eichstätt ; de Khaled al-Jaber, professeur à l’université de Petra et auteur de plusieurs monographies sur la littérature arabe moderne et d’éditions critiques de textes classiques ; de Madame Hanna Michael Salameh Numan, membre du Forum pour la transparence en Jordanie, de la Fondation pour les archives arabes et du Centre Amman pour la paix et la croissance.

La première journée a été marquée par la présentation, dans la soirée, du Centre Our Lady of Peace, dirigé par Majdi Dayyat et dont le siège se trouve à Amman. Il s’agit de l’une des plus importantes œuvres sociales du patriarcat latin en Jordanie, qui offre des cours de différentes natures et un soutien médical gratuit aux personnes invalides, collaborant par ailleurs avec différentes institutions musulmanes.

Le deuxième jour, Mgr Selim Sayegh, depuis 1981 Vicaire patriarcal des latins pour la Jordanie, a fait un exposé sur « L’Eglise latine en Jordanie », alors que l’ancien ambassadeur du royaume hachémite en Jordanie, en Belgique, en Italie et aux Nations unies, Hasan Abu Ni’mah, a présenté le Royal Institute for Inter-faith Studies d’Amman, dont il est le directeur.

Interrogé sur le thème des travaux de leur réunion, Mgr Gabriel Richi Alberti a dit : « Nous voulons, à travers l’échange réciproque de nos expériences, approfondir le bien de la liberté religieuse pour l’édification d’une ‘bonne vie’ personnelle et communautaire ».

La méthode choisie pour y arriver est « une méthode qu’Oasis pratique depuis le début, a-t-il ajouté : connaître l’expérience concrète des communautés chrétiennes dans les pays à majorité musulmane pour apprendre à dégager avec elles de nouvelles voies ».

Concernant la manière de concilier la liberté religieuse et le respect pour la tradition religieuse d’un peuple, le directeur du centre Oasis estime qu’il est important de « réfléchir sur ce délicat problème à partir des conditions concrètes de chaque peuple ».

« En occident nous assistons à une sorte de paradoxe. D’une part nous affirmons avec force la liberté de conscience et la liberté religieuse, relève-t-il, de l’autre, l’expérience religieuse risque d’être considérée comme quelque chose qui appartient à la sphère privée, personnelle, sans aucun intérêt public ».

« Le devoir de rechercher la vérité, qui caractérise la conscience, risque ainsi de n’avoir aucune influence sur l’édification de la vie publique », a-t-il expliqué.

« Alors que dans d’autres sociétés, la dimension publique de l’expérience religieuse est au contraire largement reconnue, a poursuivi Mgr Gabriel Richi Alberti… Mais l’on risque d’oublier que la vérité se propose, elle ne s’impose pas : la liberté est appelée à adhérer librement à l’annonce, elle ne peut absolument pas être contrainte ».

« Existe-t-il des alternatives ? Une route possible me paraît mettre en lumière le bien pratique de la cohabitation et donc, le bien-fondé du témoignage réciproque, a-t-il ajouté. La société civile est l’endroit où s’exprime ce témoignage réciproque , et cette pratique, qui est ‘une pratique de liberté’, il faut avant tout la mettre en œuvre ».

C’est en ce sens, a continué Mgr Richi Alberti, que « depuis que le centre Oasis est né, au Studium Generale Marcianum de Venise, nous voulons favoriser la création d’un réseau de relations avec des ecclésiastiques et des académiciens du monde ».

« Une chaîne de relations, a-t-il conclu, dont le contenu est l’élaboration culturelle autour de la question du métissage de cultures et de civilisations, de l’expérience réciproque, d’une bonne vie ».

Le centre Oasis forme un réseau qui réunit l’Orient et l’Occident dans un même travail commun de témoignage, réalisé notamment à travers une revue en quatre éditions (anglais-arabe, anglais-urdu, français-arabe, italien-arabe), distribuée en Europe et dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie (www.cisro.org) ; une page web (www.oasiscenter.eu) ; la newsletter du mois en trois langues que l’on peut recevoir gratuitement; et enfin la collection « Les livres d’ Oasis ».

Mirko Testa

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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