ROME, Vendredi 20 juin 2008 (ZENIT.org) – L’Eglise ne fait pas de politique mais elle a une doctrine sur la politique, de façon à pouvoir accomplir sa mission au service du bien commun, a affirmé le cardinal Renato R. Martino, président du Conseil pontifical justice et paix, qui a ouvert ce matin au Vatican un séminaire international sur « éthique et politique » qui a pour thème : « La politique, forme exigeante de la charité » qui réunit à Rome une soixantaine d’experts (cf. Zenit du 19 juin 2008).
Conserver et promouvoir dans la conscience commune le sens de la dignité transcendante de la personne humaine : telle est la contribution première et essentielle que l’Eglise offre à la communauté politique, a-t-il expliqué.
« Dans le message du Christ annoncé par l’Eglise, la communauté humaine peut trouver la force pour aimer le prochain comme un autre soi-même, pour combattre tout ce qui est contre la vie, pour admettre l’égalité fondamentale de tous, pour lutter contre toute forme de discrimination, pour dépasser une éthique purement individualiste », a expliqué le cardinal Martino.
Pour ce qui concerne la laïcité, parfois comprise comme l’exclusion de la religion de la vie publique, le président de Justice et Paix a exprimé sa conviction que le catholicisme ne pourra jamais renoncer à un rôle public de la foi, en distinguant cependant ce que les fidèles font en leur nom propre et ce qu’ils accomplissent au nom de l’Eglise, en union avec leurs pasteurs.
« Si la politique prétend agir comme si Dieu n’existait pas, à la fin, elle devient aride, et perd sa conscience du caractère intouchable de la dignité humaine », a-t-il précisé.
Pour ce qui est du pluralisme démocratique et des valeurs fondamentales, le cardinal Martino a rappelé que « les droits revendiqués de façon individualiste et égoïste, en-dehors d’un cadre de vérité, de solidarité et de responsabilité, corrodent la démocratie même et introduisent des éléments de fragmentation et d’opposition ».
A une époque comme la nôtre, marquée par des attitudes anti-politiques, le cardinal Martino a réaffirmé qu’une démocratie véritable a besoin d’un supplément d’âme, la valeur inconditionnelle de la personne humains, ouverte aux autres, et à Dieu, dans la vérité et le bien ».
Anita S. Bourdin