La Turquie chrétienne se prépare à célébrer l’année Saint-Paul

Les évêques soutiennent le dialogue avec les musulmans dans le respect de l

Share this Entry

ROME, Lundi 16 juin 2008 (ZENIT.org) – La Turquie chrétienne, et surtout les localités de Tarse et Antioche, se préparent à commémorer le début de l’année Saint-Paul, prévue le 28 juin, rapporte « L’Osservatore Romano » dans son édition de jeudi dernier.

 

En Turquie, l’ouverture de l’année sera anticipée au 22 juin, avec la célébration d’une messe présidée par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, à Tarse, ville natale de saint Paul. La ville accueillera un congrès sur la personnalité de l’apôtre des gentils.

L’Eglise turque prépare aussi un pèlerinage national à Tarse, Antioche et Ephèse, ainsi que d’autres initiatives conjointes avec les communautés orthodoxes et protestantes. A cette occasion, les évêques turcs ont demandé au gouvernement d’Erdogan l’autorisation de pouvoir rouvrir au culte l’ancienne basilique Saint-Paul à Tarse, aujourd’hui transformée en musée.

A l’occasion de l’ année dédiée à saint Paul, la conférence épiscopale de Turquie a rendu publique, en février dernier, une lettre pastorale intitulée: « Paul, témoin et apôtre de l’identité chrétienne », où ils demandent aux fidèles d’avoir « une vision plus claire » de leur identité.

« Frères et sœurs de Turquie, Paul est un patrimoine pour tous les disciples du Christ, mais il l’est particulièrement pour nous qui sommes les fils de cette terre qui l’a vu naître, qui l’a vu prêcher le Christ sans arrêt et être son témoin dans tant d’épreuves », lit-on dans le texte.

Les évêques rappellent que la situation des communautés chrétiennes en Turquie, là où elles représentent une minorité religieuse, renvoie à celle des premières communautés chrétiennes de l’époque de saint Paul. « Cette situation, dont certains aspects ressemblent à ceux des premières communautés vivant en diaspora, nous impose une conscience plus claire de notre identité ».

« Paul nous renvoie à l’élément fondateur de notre identité chrétienne qui ne concerne pas la foi en Dieu, que nous avons en commun avec nos frères musulmans et avec tant d’autres hommes, mais la foi en Jésus Christ qui est le ‘Seigneur’, celui que ‘Dieu a ressuscité d’entre les morts’ ».

Paul, affirment les évêques, « a connu la difficulté d’annoncer le Christ, Dieu fait homme qui nous a sauvés en s’incarnant et mourant sur la croix ».

« C’est aujourd’hui encore la vraie porte étroite dont parle l’Evangile. La porte étroite n’est donc pas l’acceptation des préceptes moraux de l’Eglise ni même la lourdeur humaine de ses structures, mais ce scandale de la croix qui apparaît encore aujourd’hui aux yeux des non chrétiens comme une ‘folie malsaine’, mais que Paul annonce comme étant un élément essentiel, incontournable, de la foi chrétienne ».

En même temps, comme l’apôtre, le chrétien est appelé à être « l’homme du dialogue »: « Habitué à rencontrer des hommes d’ethnies et de traditions religieuses différentes, Paul a compris que l’Esprit du Christ n’est pas seulement présent dans l’Eglise, mais qu’il la précède et agit également en dehors ».

« C’est sur cette base que nous sommes invités à renforcer le dialogue avec le monde musulman: le dialogue de la vie, une vie commune et de partage; le dialogue des œuvres, où chrétiens et musulmans œuvrent ensemble en vue du développement intégral et de la libération des peuples; le dialogue de l’expérience religieuse ».

Ce dialogue « ne signifie pas mettre de côté ses propres convictions religieuses ». Au contraire, « on ne dialogue vraiment qu’en restant soi-même, en préservant notre identité de foi, en ne nous taisant jamais, pour aucune raison, quand bien même cela pourrait paraître difficile à comprendre pour ceux qui ne sont pas chrétiens ».

D’un autre côté, les évêques voient l’année Saint Paul comme une belle occasion de dialogue œcuménique, et ils invitent les fidèles à promouvoir des initiatives en ce sens. La recherche d’unité chrétienne, expliquent-ils, « nous renvoie à notre responsabilité commune vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas chrétiens ».

« Nous sommes catholiques, orthodoxes, syriens, arméniens, chaldéens, protestants, mais nous sommes avant tout des chrétiens, déclarent-ils. C’est sur cette base que se fonde notre devoir d’être des témoins. Ne laissons pas nos différences engendrer la méfiance au détriment de l’unité de la foi ; ne permettons pas que ceux qui ne sont pas chrétiens restent éloignés du Christ en raison de nos divisions ».

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel