Timor oriental : Catholiques et protestants ont célébré Noël ensemble

Début janvier 2008…

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ROME, Jeudi 31 janvier 2008 (ZENIT.org) – Catholiques et protestants du Timor oriental ont célébré ensemble la fête de Noël, mais seulement début 2008,  rapporte aujourd’hui Eglises d’Asie (EDA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris.

Pour la première fois dans le pays, catholiques et protestants ont célébré ensemble la fête de Noël lors d’une grande cérémonie présidée par Mgr Alberto Da Silva, évêque du diocèse catholique de Dili, et par le Rév. Fransisco de Vasconcelhos, président du Synode protestant pour le Timor-Oriental. Elle a rassemblé 500 chrétiens à l’église Hosanna, le 4 janvier dernier, avec un objectif, celui d’apaiser les tensions entre chrétiens, palpables depuis des années.

EDA rappelle en effet que, malgré la bonne volonté de s’entendre, perceptible lors de la célébration, le Timor-Oriental, pays à très forte majorité catholique (1), connaît des tensions inter-dénominationnelles. Historiquement, ces tensions remontent à la période précédant le référendum de 1999 sur l’indépendance, les protestants formant une partie significative des partisans de l’intégration à l’Indonésie. Aujourd’hui, les tensions ont trait au fait que certaines dénominations protestantes, et notamment la plus importante et la plus active d’entre elles, les Assemblées de Dieu, « recrutent » leurs fidèles parmi les catholiques. Le poids respectifs des uns et des autres est lui-même sujet à dispute : selon les statistiques 2006 de l’Eglise catholique, 95,4 % des 906 139 Est-Timorais sont catholiques, et, selon le Rév. de Vasconcelhos, les protestants sont au nombre de 100 000.

Les attitudes de l’une ou l’autre des religions alimentent les tensions, relève EDA en citant cet exemple : un laïc catholique, qui a préféré taire son identité à l’agence Ucanews, a dénoncé  la manière d’évangéliser des missionnaires protestants. Ils essayaient de les attirer à eux en distribuant de l’argent, des vivres, des vêtements aux habitants pauvres de certaines régions, a-t-il expliqué. La plupart d’entre eux sont des catholiques. « Tous les chrétiens croient en Jésus et la Bible, alors pourquoi veulent-ils [les protestants] évangéliser des gens qui connaissaient déjà le Christ ? », s’est-il interrogé.

Selon le Rév. de Vasconcelhos, le rôle d’un missionnaire n’est pas nécessairement de ramener de nouvelles âmes dans son Eglise ; il est « d’aider les gens, sans espérer quelque chose en retour ». Il a insisté sur le fait que « les missionnaires doivent respecter les croyances et les religions de chacun de sorte que leurs activités ne créent pas de conflit entre catholiques et protestants, qui ont vécu en harmonie pendant des années », avant de préciser que leur travail n’était pas toujours facile. Présents dans les montagnes, des missionnaires ont été menacés et même agressés ; des catholiques devenus protestants sont harcelés par leur entourage, a-t-il affirmé. Le pasteur a néanmoins souligné que l’Eglise catholique et les autorités avaient toujours été présentes pour l’aider à désamorcer les conflits. Il a ajouté qu’il n’avait pas de chiffres sur le nombre de catholiques devenus protestants, mais qu’il était d’accord avec les responsables catholiques pour dire que ce nombre était assez important.

Le 4 janvier, pour cette célébration tardive de Noël, responsables catholiques et protestants ont affiché leur volonté de vivre ensemble un moment fort et de partager dans la joie la naissance du Christ. « Nous devons montrer notre unité, le respect que nous avons les uns pour les autres et, de cette façon, vivre dans la paix et la prospérité », a déclaré Mgr Da Silva. Selon le P. Martinho Gusmao, coordinateur de la cérémonie, le but était simplement de renforcer le respect que chacune des deux confessions se doit. Une cérémonie à laquelle ont assisté le Premier ministre ‘Xanana’ Gusmao, le vice-président du Parlement Vicente Guterres et l’inspecteur en chef de la police nationale Alfonso de Jesus. En référence aux événements qui ont déchiré le pays l’année dernier, le Premier ministre a souhaité qu’il n’y ait plus « d’incendie, de pillage et d’émeute à l’avenir, mais de la tolérance, du respect, du pardon, tels que nous l’enseigne Jésus-Christ ».

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ZENIT Staff

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