ROME, Mardi 15 janvier 2008 (ZENIT.org) – Après divers attentats perpétrés contre leurs églises, les chrétiens irakiens craignent un véritable « nettoyage religieux », rapporte l’« Aide à l’Eglise en détresse » (AED).
L’AED affirme dans un communiqué que « ces attaques visent à effrayer les chrétiens pour qu’ils quittent la région, et à dissuader les chrétiens irakiens émigrés qui attendent de pouvoir regagner leur pays, de vouloir rentrer chez eux ».
« Compte tenu du peu de dégâts matériels provoqués par les bombes », l’AED ne pense pas que « l’objectif des attentats soit de faire des victimes ou de provoquer des dommages plus graves ».
Dans son communiqué, l’organisation signale que les sources ecclésiastiques laissent comprendre « clairement » que « tout est possible à chaque instant ».
Les premiers attentats ont eu lieu le 6 janvier, contre au moins six églises chrétiennes à Bagdad et à Mossoul, cette date coïncidant avec la veillée de Noël pour différentes églises orthodoxes, la fête de l’Epiphanie pour les catholiques et la célébration de nombreux baptêmes. Le 9 janvier, deux autres attentats à la voiture piégée ont eu lieu contre des temples chrétiens à Kirkuk.
Pour l’archevêque de Kirkuk, Mgr Louis Sako, ces attentats renferment un message politique visant à effrayer la communauté chrétienne locale, qui n’avait jusqu’à présent subi que quelques actes de violence et d’intimidation.
Marie-Ange Siebrecht, spécialiste du Moyen-Orient à l’AED, déplore que la presse parle si peu de la situation de ces chrétiens, qui font pourtant partie de la société irakienne et « cohabitent avec tous ceux qui professent une autre foi ».
« Ce serait une catastrophe que ces chrétiens, qui ont vécu, intégrés dans cette société pendant si longtemps, se séparent du reste de la population », a-t-elle déclaré.
Bien qu’il soit impossible de déterminer le nombre exact de chrétiens présents aujourd’hui en Irak, l’AED affirme qu’en 2003 leur nombre total s’élevait à 1,2 millions de personnes.
Selon certaines sources non officielles rapportées par l’agence « Fides », en octobre 2004 le nombre d’exilés irakiens, dont la plupart sont réfugiés en Jordanie et en Syrie, s’élevait à 400.000. Alors que des sources plus récentes font état de 150.000 chrétiens irakiens réfugiés à l’étranger.