ROME, Lundi 19 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le « père de Dolly », la première brebis clonée, Ian Wilmut, renonce au clonage et se penche sur les cellules souches adultes : les journaux télévisés italiens ont souligné ce revirement spectaculaire à contre courant des financements européens.
La synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune revient sur la décision du chercheur britannique (cf. http://www.genethique.org ) qui rejoint la recherche d’un chercheur japonais. En France, cette recherche japonaise est saluée par cette affirmation d’un chercheur : « on ne peut plus dire : ‘il n’y a pas moyen de faire autrement’ ».
Le professeur Ian Wilmut du « Roslin Institute » d’Edimbourg et « père » scientifique de la brebis clonée Dolly, vient d’annoncer qu’il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans embryon, a indiqué le « Daily Telegraph » du week-end dernier.
Il renonce donc à exploiter la licence qu’il a obtenue, il y a 2 ans, pour cloner des embryons humains et souhaite désormais se rallier aux recherches du professeur Shinya Yamanaka, de l’université de Tokyo qui, en août 2006, avait réussi à créer des cellules souches adultes, dites « pluripotentes », à partir de cellules de la peau de souris auxquelles il avait ajouté 4 gènes (cf. synthèse de presse du 08/06/07). Un choix éthique et scientifique à la fois.
Ces cellules dites « IPS », aux pouvoirs similaires à ceux des cellules souches embryonnaires, évitent le recours à des ovules et la destruction des embryons. Elles pourraient également déboucher sur la mise au point de thérapies cellulaires.
Depuis, ce travail a été confirmé par 3 équipes américaines et des essais auraient été réalisés avec des cellules humaines par le professeur Yamanaka. Mardi 20 novembre, une nouvelle étude sur ces travaux sera publiée dans le journal scientifique américain « Cell ».
A l’annonce de ces résultats, l’équipe de Ian Wilmut a estimé que ces recherches avaient plus d’avenir que l’utilisation d’embryons. Ian Wilmut lui-même explique que « le travail qui nous est décrit du Japon utilise une technique de modifications des cellules directement d’un malade, en cellules souches, sans passer par un embryon cloné ».
Pour sa part, Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale, en France (INSERM, cf. http://www.inserm.fr/fr/ ), déclare que « le travail de Yamanaka, véritable révolution scientifique, prouve qu’il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu’on ne le pensait ». « Avec cette technique, on ne peut plus dire : ‘il n’y a pas moyen de faire autrement’ », déclare le chercheur.
Sources : Le Figaro (Jean-Michel Bader) 19/11/07 – La Croix (Denis Sergent) 19/11/07 – BBC News 17/11/07