ROME, Mardi 16 janvier 2007 (ZENIT.org) – Le Vice-président de la Conférence épiscopale vénézuélienne, Mgr Roberto Lückert, archevêque de Coro, a accusé ces derniers jours le président Hugo Chavez de vouloir mettre sur pied « un processus autocratique, à la Fidel Castro, et militariste ».
Pour l’archevêque de Coro, qui s’exprimait aux micros de « Unionradio », ce que veut le président Chavez c’est que tout le monde « soit à genoux devant lui et applaudisse à tout ce qu’il dit ».
Le Vice-président de la Conférence épiscopale a essuyé, le 10 janvier dernier, une salve d’insultes de la part du président Chavez qui prononçait son discours d’investiture devant le Parlement avant d’entamer son troisième mandat à la tête du pays.
Après avoir annoncé le chemin « irréversible » du pays vers le socialisme, le président a défini Jésus comme « un des grands socialistes de l’histoire » et déclaré vouloir rechercher une réélection sans limite pour ne pas abandonner le gouvernement.
« L’Etat respecte l’Eglise, l’Eglise doit respecter l’Etat, et je ne voudrais pas revenir aux temps de la confrontation avec les évêques, mais cela ne dépend pas de moi, cela dépend des évêques vénézuéliens ; moi je serai là, prêt à défendre avec passion l’Etat vénézuélien », a déclaré Hugo Chavez.
Par la suite, il a critiqué durement Mgr Lückert, le définissant comme « un exemple de l’oligarchie dans l’Eglise catholique vénézuélienne ».
« Mgr Lückert m’attendra en enfer, il n’ira pas au ciel, il ira en enfer ; je suis sûr qu’il n’ira pas au ciel », a-t-il affirmé.
Pour l’archevêque de Coro, la stratégie du président Chavez consiste à « insulter, rabaisser les personnes qui ne pensent pas comme lui ».
Hugo Chavez doit comprendre, a-t-il ajouté, qu’il « n’est pas seulement le président des sept millions d’électeurs qui ont voté pour lui en décembre dernier » mais qu’il « est aussi le président des quatre autres millions qui n’ont pas voté en faveur de sa réélection et de cette poignée de gens qui n’ont pas voulu voter du tout ».
Les tensions entre Hugo Chavez et les évêques se poursuivent pratiquement depuis le début de son premier mandat, en février 1999. Celles-ci s’étaient dissipées l’an dernier mais sont à nouveau montées d’un cran ces derniers jours, suite à la décision des autorités de ne pas renouveler l’autorisation d’émettre à une télévision privée qui refuse de suivre la ligne de pensée politique du président. Une décision fortement critiquée par les évêques.
Les évêques ont également demandé au président Chavez de clarifier son projet « Le socialisme au XXIème siècle au Venezuela » ; le chef de l’Etat les a alors renvoyés étudier Marx et Lénine.