ROME, Mardi 9 janvier 2007 (ZENIT.org) – Le président du conseil pontifical pour la Pastorale de la Santé, le cardinal mexicain Javier Lozano Barragan, a exprimé ses encouragements à la suite de la découverte par une équipe italo-américaine de la présence de cellules souches dans le lliquide amniotique (cf. Zenit du 8 janvier). Mais non sans s’en remettre à l’avis autorisé des experts dans ce domaine. Il rappelle que ce qui est « bon » ce qui « construit » l’homme au lieu de le « détruire ». Une réaction recueillie par Radio Vatican.
« Lorsqu’il s’agit qu’une transplantation de quelque catégorie que ce soit, microscopique ou macroscopique, les principes sont clairs, disait l’archevêque : elle ne doit pas procurer de gêne, pas de gêne importante, ni causer un dommage insurmontable, et celui qui la reçoit doit pouvoir la recevoir sans danger, et avec une bonne réussite. Si, pour extraire une quantité de liquide amniotique, on ne met pas en difficulté ou en danger le donneur et si on peut l’introduire in vitro et dans l’organisme du récepteur, et si tout au niveau médical n’a pas de conséquence négative, alors je pense qu’il n’y a aucun problème. Mias n’étant pas moi-même un scientifique, et n’étant pas un spécialiste en génétique ni en embryologie, je dis ces choses au conditionnel. Si l’on respecte le principe que nous avons toujours tenu de ne pas nuire, de ne pas juger, de ne pas condamner, je pense alors qu’il n’y a pas de problème éthique. Auparavant, le problème ne concernait pas les cellules souches adultes, mais les cellules embryonnaires, parce que leur extraction cause la mort de l’embryon ».
Répétant qu’il s’en remettait à l’avis des experts médicaux dans ce nouveau domaine, le cardinal ajoutait : « Dans la Genèse, le Seigneur a dit à l’homme, en le mettant sur la terre, de la dominer, non comme un maître absolu, mais comme ‘seigneur’, c’est-à-dire en faisant en sorte que la création progresse grâce à lui, et ne régresse pas. Qu’elle ne fasse pas une régression mais un progrès. Alors, tout ce qui signifie un progrès authentique, tout ce qui construit l’homme, dans toute sa complexité, nous devons dire que c’est bon. Quelle est la notion la plus simple d’une chose bonne ? Une chose bonne est ce qui nous convient, non pas de façon égoïste, mais qui nous convient parce que nous sommes des êtres en évolution, que nous nous construisons continuellement. Ce qui nous aide à nous construire est bon. Mais ce qui nous détruit est mauvais ».
Rappelons, avec la Fondation Jérôme Lejeune, que la publication des Pr de Paoli et Atala (Institut de médecine régénératrice de l’université Wake Forest, Caroline du Nord) sur l’identification de cellules souches dans le liquide amniotique ouvre de nouvelles pistes de recherche en matière de cellules souches.
L’équipe américaine a mis près de 7 ans à montrer qu’1% des cellules du liquide amniotique sont porteuses d’un récepteur des cellules souches.
Les chercheurs ont appelé ces cellules souches les AFS pour « Amniotic Fluid-derived Stem ». Ils ont réussi à générer in vitro des muscles, de la graisse, des os, des vaisseaux sanguins, des cellules nerveuses et des cellules du foie.
Anthony Atala a déclaré : « notre espoir est que ces cellules offriront une ressource précieuse pour la réparation des tissus, ainsi que pour les organes de synthèse ». Laure Collombet, spécialiste Inserm des cellules souches à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif) estime que « les travaux d’Anthony Atala semblent convaincants ». Des stratégies de recueil du liquide amniotique restent à mettre au point.
Dans un entretien au quotidien italien « La Stampa », le cardinal Lozano Barragan s’est réjoui de ce « pas en avant très significatif et éthiquement admissible » constitué par cette découverte « qui ne porte pas atteinte à la vie ». Il a rappelé que l’Eglise « est toujours prête à accueillir les vrais progrès scientifiques, c’est-à-dire ceux qui ne menacent pas ni ne manipulent la vie ».