Energies alternatives : encouragements du pape Benoît XVI

Académie pontificale des sciences

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ROME, Mardi 7 novembre 2006 (ZENIT.org) – Les énergies alternatives ont été encouragées par le pape Benoît XVI dans son discours du 6 novembre aux membre de l’académie pontificale pour les Sciences.

L’Académie pontificale des Sciences, présidée par le prof. Nicola Cabibbo, compte 80 membres, dont une trentaine de Prix Nobel. Elle se réunit en assemblée plénière tous les deux ans. Le thème de l’assemblée de cette année est : « La prévisibilité dans la science : précision et limites ».

Benoît XVI a en effet souligné l’importance des progrès de la science dans le domaine de la prévention, en particulier pour les phénomènes naturels.

Il a souligné que le monde attend beaucoup des chercheurs « pour mieux comprendre les éventuelles conséquences de nombreux et importants phénomènes naturels ».

Le pape citait en particulier « les constants défis de l’environnement qui affectent des populations entières et l’urgent besoin de découvrir des sources d’énergie alternative, sûres et accessibles à tous ».

Benoît XVI insistait sur l’alliance entre la foi et la science en disant : « Les scientifiques trouveront l’aide de l’Eglise pour affronter ces thèmes car elle a reçu de son fondateur la charge de guider les consciences vers le bien, la solidarité et la paix. C’est justement pour cette raison qu’elle se sent le droit d’insister pour que les capacités de la science à prévoir et contrôler ne soient jamais utilisées contre la vie humaine et sa dignité, mais toujours à son service et à celui des générations futures ».

Ainsi, Benoît XVI évoquait aussi les « dérives » possible de la science : « Il advient parfois que le progrès de la science et de la technologie cause des dérives sécularistes et matérialistes. Ainsi certains se demandent pourquoi invoquer la puissance divine alors que la science se montre capable des mêmes phénomènes? ».

Le pape insistait sur le fait qu’il n’y a pas d’opposition entre foi et science, affirmant que le christianisme « n’oppose pas inévitablement foi surnaturelle et progrès scientifique ».

Pour appuyer son affirmation, le pape rappelait que « Dieu a créé l’homme en le dotant de raison et de pouvoir sur les créatures, en faisant de lui son collaborateur dans la création ».

« On peut dire, ajoutait le pape à propos du thème de l’assemblée, que prévoir, contrôler et gouverner la nature, ce que la science favorise par rapport au passé, fait partie du projet du Créateur ».

Pourtant, toujours en accord avec le thème de l’assemblée, Benoît XVI faisait observer les limites de la science en disant : « L’homme ne saurait mettre dans la science et la technologie une confiance totale et sans condition, ce qui reviendrait à croire que le progrès expliquerait tout et répondrait à tous les besoins existentiels et spirituels. La science ne peut se substituer à la révélation, et répondre de manière exhaustive aux questions fondamentales que l’homme se pose, du sens de la vie et de la mort aux fins dernières ou à la nature du progrès ».

Mais le pape n’en évoquait pas moins la responsabilité éthique du monde de la science en recommandant que leurs conclusions « suivent le respect de la vérité en reconnaissant simplement les limites de l’approche scientifique ».

« Ceci signifie, précisait le pape, qu’ils doivent éviter toute prédiction alarmiste qui ne serait pas suffisamment étayée ou qui dépasserait la capacité actuelle de prévoyance de la science. Il faut aussi éviter l’affaiblissement du rôle des scientifiques dans la formation de l’opinion publique devant les problèmes réels, car elle est fondamentale, à condition qu’elle soit fondée sur la connaissance et non pas minée par la précipitation ou la superficialité ».

Pour ce qui est des limites de la « prédiction scientifique à des contextes et des approches spécifiques », le pape ajoutait : « La science ne peut prétendre fournir une représentation complète, déterminée de notre avenir et du développement de chaque phénomène qu’elle étudie ».

Mais Benoît XVI évoquait l’articulation possible entre science, philosophie et théologie : « La philosophie et la théologie peuvent apporter une importante contribution à ce problème épistémologique fondamental, en aidant par exemple les sciences empiriques à reconnaître la différence entre l’incapacité mathématique à prévoir certains évènements et la validité du principe du hasard (…) ou plus radicalement, entre l’évolution comme l’origine d’une succession dans l’espace et le temps, et la création comme ultime origine de la participation de l’être dans l’Etre essentiel ».

Evolution et création, un thème qui a fait l’objet d’un symposium à Castelgandolfo en septembre dernier.

Benoît XVI concluait sur cette affirmation de la liberté humaine qui dépasse le hasard et la nécessité : « En même temps, il existe un niveau supérieur transcendant nécessairement toutes prédictions scientifiques : le monde humain de liberté et l’histoire. Alors que le cosmos physique a son propre développement spatial et temporel, seule l’humanité, au sens strict, a son histoire, l’histoire de la liberté. La liberté, comme la raison, est une part précieuse de l’image de Dieu qui est en nous et ne peut être réduite à une analyse déterministe ».

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ZENIT Staff

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