ROME, Mercredi 15 novembre 2006 (ZENIT.org) – « Développement et Paix » présente le plaidoyer du cardinal Rodriguez en faveur d'une plus grande responsabilité des entreprises minières (www.devp.org), annonce la conférence des évêques du Canada (www.cecc.ca).

Le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, a demandé à « Développement et Paix » de présenter aux participants des Tables rondes sur la responsabilité sociale des entreprises (dont la quatrième vient de commencer à Montréal), une lettre dans laquelle il demande au gouvernement canadien de réglementer l'activité de ses compagnies minières travaillant à l'étranger, souligne « développement et Paix ».

« Les affrontements toujours plus fréquents dans différentes parties du monde entre les compagnies minières et les communautés côtoyant les zones d'extraction sont des signes que nous ne pouvons plus suivre une logique d'exclusion adoptée par le marché des entreprises dont le slogan dit: Investis le moins possible, tire le plus de profit possible ». Ce sont là les mots du cardinal présents dans la lettre qu'Hélène Gobeil de Développement et Paix doit présenter au gouvernement aujourd'hui même.

Le cardinal ajoute : « Nous devons également adopter les mécanismes de régulation qui garantissent que les industries de ce type soient tenues responsables de leurs actions et comportements non seulement dans les pays où elles travaillent, mais également dans leur pays d'origine ».

Le théologien a été à l'avant-garde du mouvement hondurien poussant les compagnies canadiennes et les autres compagnies étrangères à agir de façon plus responsable. Le partenaire de Développement et Paix, Caritas Honduras, a joué un rôle central dans l'élaboration des réformes proposées à la Loi des mines de 1998, qui accordait aux compagnies étrangères d'importants congés de taxes et comportait une faible réglementation en matière environnementale et sociale.

Les réformes proposées, que le Congrès hondurien doit débattre au cours des deux prochains mois, haussent la responsabilité fiscale des compagnies et resserre la réglementation environnementale et sociale. Entre autres réformes proposées, les compagnies ne peuvent exploiter une mine que dans les zones où les besoins en eau potable des populations sont déjà assurés, et doivent mener des consultations sérieuses avec les communautés affectées avant d'entrer en opération.

La campagne hondurienne, appuyée par Développement et Paix, a mis l'accent sur les actions de Entremares S.A., filiale de la compagnie canado-étasunienne Goldcorp (autrefois Glamis Gold) qui exploite un gisement à ciel ouvert dans la région de la vallée Siria au Centre du pays. Les communautés locales ont accusé la compagnie d'assécher les réserves d'eau potable, de contaminer l'environnement, et de ne pas octroyer de titres légaux aux familles délocalisées pour permettre l'exploitation minière.

Le cardinal Rodriguez a fait ressortir que souvent les transgressions environnementales des compagnies minières contreviennent aux politiques de durabilité environnementale de nombreuses nations industrialisées; il a demandé que ces nations repensent les règles du marché. Et le cardinal de conclure « Nous ne pouvons pas continuer à suivre des politiques environnementales où on détruit immédiatement d'une main ce que l'on construit de l'autre. Le temps est venu de réviser les règles du marché afin de les parfaire à la lumière des valeurs de solidarité, de justice, de subsidiarité et de responsabilité dans les actions et pour l'avenir de l'humanité. »