ROME, Mardi 7 mars 2006 (ZENIT.org) – « C’est une famille en détresse déchirée », déclare le custode de Terre sainte, à l’issue de sa rencontre avec la famille à l’origine d’une panique dans la basilique de Nazareth.
La Custodie franciscaine de Terre sainte (CTS) explique comment le Père Pierbattista Pizzaballa s’est rendu à la prison de Nazareth pour comprendre le geste de trois personnes contre la basilique de l’Annonciation et offrir la compassion et le pardon de l’Eglise (cf. CTS).
Le père Custode Pierbattista Pizzaballa a en effet rencontré, lundi 6 mars, les trois personnes qui sont les auteurs de cet « attentat » dans la basilique de Nazareth de vendredi dernier, 3 mars, au soir.
Il s’agit d’une famille d’Israéliens Haïm Eliahou Habibi, juif de 43 ans, son épouse Violette, chrétienne de 40 ans, et leur fille Odetta, 20 ans, qui ont lancé des pétards dans la Basilique pendant un office, provoquant un début de panique parmi les fidèles, puis des manifestations et des heurts qui ont fait des blessés.
« Je me suis demandé ce qu’il fallait faire », dit le Custode. « J’ai hésité. La pression des mass media me gênait. Ils veulent faire de toute chose un spectacle. Mais je voulais rencontrer cette famille pour l’écouter, la comprendre et lui pardonner. Car je pense qu’en tant que responsables des lieux saints, nous avons la responsabilité également de montrer une attitude et un style chrétien. Et la voix de la paix est celle du pardon. Les lectures de la messe du jour dans le Lévitique (19, 11-18) « Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère » et dans l’évangile du jour (Mat 25.31-46) « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » m’ont conforté dans le fait que c’était bien ce que le Seigneur attentait que nous fassions. »
La rencontre s’est déroulée au poste de police de Nazareth où le couple et leur fille sont toujours maintenus en garde-à-vue.
La pression médiatique était telle que le père Custode n’a pu les voir que quelques minutes en privé. À la question pourquoi un attentat contre une église, et pour la seconde fois, le Custode ne peut pas davantage répondre « Ils ne l’expliquent pas. Elle (Violette Habibi) insiste sur le fait qu’elle est chrétienne. C’est une famille en détresse, déchirée qu’un de leurs enfants leur ait été retiré par les services sociaux. Ce sont vraiment de pauvres gens. Ils m’ont beaucoup touché. Ils ont demandé pardon pour ce qu’ils ont fait, et je leur ai accordé ce pardon.»
Propos recueillis par MAB.