ROME, Vendredi 27 janvier 2006 (ZENIT.org) – Comment surmonter la douleur de la Shoah ? Le rabbin Toaff, qui évoque son amitié avec Jean-Paul II, répond : « La foi ! La foi en Dieu ! ».

A cette occasion, Radio Vatican a donné la parole au rabbin Elio Toaff qui a reçu Jean-Paul II à la grande synagogue de Rome il y a dix ans.

« J’ai été dans les partisans et j’ai fait mon devoir sur les monts de la Versilia, dit le rabbin. J’ai assisté au massacre de Sant’Anna de Stazzema où furent tués des enfants et des femmes qui furent ensuite brûlés sur la place du village arrosés d’essence, que les SS avait jetée sur eux. Ce sont des souvenirs qui ne s’effacent pas. Les siècles peuvent passer : cela ne s’oublie pas. Et donc, faire mémoire de choses de ce genre fait du bien, à mon avis, parce que cela nous éloigne d’une mentalité et d’une façon de vivre qui pour nous est absolument inconcevable ».

Le grand rabbin avouait vivre « mal » avec ces souvenirs: « Pendant de nombreuses années, ajoute-t-il, je me suis réveillé la nuit parce que je revivais ce qui s’était passé sur les monts de la Versilia. J’étais vraiment angoissé parce que je ne voulais pas me souvenir ».

Comment surmonter cette douleur ? Le rabbin répond : « La foi ! La foi en Dieu ! Je m’adressais à Dieu pour qu’il me donne la force de surmonter cette épreuve qui était très forte ».

Pour l’avenir ? Le rabbin affirme : « Je crois qu’il faut regarder vers l’avenir en ne cachant rien de ce qui est arrivé, parce que c’est seulement ainsi, en vivant la réalité de ce qu’ont été les faits, de ce qui s’est passé, que nous pouvons écarter le danger qu’ils se reproduisent ».

Aux jeunes, il recommande « d’étudier ce qui s’est passé, de chercher à aller sur les lieux où ces choses se sont produites, pour qu’ils comprennent qu’on parle de choses réelles et pas de choses inventées ou exagérées ».

Comment les chrétiens peuvent-ils faire mémoire avec les juifs ? « A mon avis, répond le rabbin Toaff, c’est très simple. Je peux dire mon expérience personnelle avec Jean-Paul II. Nous avons dû faire face à tant de choses, ensemble, et je peux vous dire que nous les avons surmontées en ayant confiance l’un dans l’autre, et surtout en se fondant que la forte amitié qui nous liait ».

Après Vatican II, explique le rabbin Toaff, « il n’y a plus eu d’obstacles, de soupçons, nous nous sommes vraiment reconnus comme des amis et collaborateurs dans notre action pour le bien ».

Arménie: Le cardinal Kasper à Etchmiadzine

ROME, Jeudi 26 janvier 2006 (ZENIT.org) – La troisième réunion de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Eglises orientales orthodoxes et l’Eglise catholique se déroule du 26 au 30 janvier, au catholicossat d’Echmiadzine, en Arménie, avec la participation du cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens.