ROME, Mercredi 11 janvier 2006 (ZENIT.org) – Le corps de sœur Lucie dos Santos, la dernière des trois jeunes voyants des apparitions de Fatima, devenue carmélite à Coimbra, au Portugal, et décédée le 13 février 2005, sera transféré du carmel de Coimbra à Fatima le 19 février prochain. Elle reposera aux côtés de ses petits cousins, les bienheureux pastoureaux Jacinthe et François Marto.
Rappelons que Sr Lucie a participé à la célébration eucharistique au cours de laquelle Jean-Paul II a béatifié Jacinthe et François, le 13 mai 2000, à Fatima, dans le cadre de son pèlerinage jubilaire. Leur fête liturgique se célèbre le 20 février, c’est une des raisons du choix du 19 février pour la translation : les enfants des écoles portugaises feront ce jour-là un pèlerinage à Fatima.
Sœur Lucie avait elle même exprimé sa gratitude « envers Dieu et Notre Dame » qui voulait lui « faire cette grâce » de la faire « dormir » de son « dernier sommeil » sur « la terre de Son Sanctuaire ».
Ce sera, au sanctuaire, l’occasion de grandes célébrations liturgiques : procession à la chapelle des apparitions, prière du rosaire, procession eucharistique, translation, célébration eucharistique, etc.
C’est le cardinal Tarcisio Bertone, archevêque de Gênes, qui a présidé le 15 février 2005, au nom de Jean-Paul II, les obsèques de sœur Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé, à Coimbra, elle qui fut « témoin du mystère de Fatima ».
Sœur Lucie est morte à 17 h 25, dimanche 13 février 2005, au carmel Sainte-Thérèse de Coimbra. Elle aurait eu 98 ans en mars 2005. Avec ses petits cousins François et Jacinthe Marto Lucie « a eu le privilège de voir la Vierge et de parler avec Elle, à partir du 13 mai 1917 ».
Le pape Paul VI avait rencontré la carmélite portugaise le 13 mai 1967, et Jean-Paul II trois fois, en 1982, en1991, dix ans après l’attentat de 1981, et le 13 mai 2000.
Le 13 mai 1917, en plein cœur de la première Guerre mondiale qui moissonnait ses victimes par centaines de milliers, la Vierge Marie est apparue, sous l’apparence d’une » femme revêtue de soleil » à la » Cova da Irìa « , près de Fatima, à trois pastoureaux, cousins: Lucie dos Santos et Jacinthe et François Marto. La Vierge Marie leur recommandait de prier intensément pour la conversion des pécheurs.
Lucie avait dix ans. Les apparitions se renouvelèrent 6 fois en 1917, la dernière, le 13 octobre. Jacinthe mourut en 1919 et François en 1920, année de la reconnaissance des apparitions par l’Eglise.
Lucie avait 14 ans lorsqu’elle fut admise au collège des Sœurs de Ste Dorothée, à Vilar. Et en 1948, elle entra au Carmel Sainte-Thérèse de Coimbra, où elle mena une vie retirée et silencieuse.
Elle a mis par écrit les différentes parties du Message de la Vierge Marie, la dernière partie, en janvier 1944 : elle sera révélée à Fatima le 13 mai 2000.
C’est après l’attentat du 13 mai 1981 que Jean-Paul II a demandé à prendre connaissance du contenu de cette troisième partie du message, dans le récit écrit par soeur Lucie : il a immédiatement pensé à la consécration de la Russie au cœur Immaculé de Marie.
Le 13 mai 1982, il s’est rendu en action de grâce à Fatima, reconnaissant qu’il devait la vie à l’intervention de la Vierge : il fait sertir la balle qui l’a frappé dans la couronne de la Vierge de Fatima. Il s’était reconnu dans » l’évêque vêtu de blanc » dont parlait le message.
Pendant la célébration de béatification des deux petits cousins de Lucie, en l’an 2000, devant quelque 500 000 pèlerins, le pape a de nouveau remercié la Vierge de sa protection. Ce fut l’occasion de révéler le contenu du troisième « secret », publié ensuite par la congrégation pour la Doctrine de la foi, avec un commentaire autorisé.
« La prière de sœur Lucie m’a toujours soutenu dans les moments durs de l’épreuve et de la souffrance », avait déclaré Jean-Paul II dans son message, en date du 14 février , adressé à l’évêque de Coimbra, Mgr Albino Mamede Cleto, à l’occasion des funérailles de la dernière voyante de Fatima.
Le pape expliquait: « La visite de la Vierge, que la petite Lucie a reçue à Fatima avec ses cousins François et Jacinthe en 1917, a été pour elle le début d’une mission singulière à laquelle elle est restée fidèle jusqu’à la fin de ses jours. Sœur Lucie nous laisse un exemple de grande fidélité au Seigneur et de joyeuse adhésion à sa divine volonté ».