ROME, Mardi 13 décembre 2005 (ZENIT.org) – L’Eglise catholique condamne l’usage de la torture, rappelle le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, qui a présenté ce matin le message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix (1er janvier 2006).
Répondant aux questions des journalistes, le cardinal Martino a rappelé la condamnation par l’Eglise de la torture comme moyen pour « arracher » la vérité: « La torture, disait-il, est une humiliation de la personne humaine, quelle qu’elle soit. Et donc l’Eglise n’admet pas ce moyen pour arracher la vérité ».
A une question sur la demande du pape de respecter la convention de Genève sur les prisonniers de guerre, le cardinal Martino rappelle (comme le fait le message) le respect de la parole donnée pour les pays signataires: ils ont une « obligation » de l’observer.
Le cardinal Martino a également rappelé que le Message est adressé aux chefs d’Etats par les nonciatures.
« Eliminer le terrorisme par la guerre ? » interrogeait le cardinal en réponse à une question dans ce sens. Mais il évoquait la Guerre froide comme la « troisième guerre mondiale » et le terrorisme comme la « quatrième guerre mondiale » parce qu’il peut frapper partout dans le monde.
Mais pour le combattre, il faut, disait le cardinal Martino des « moyens appropriés » comme ceux déjà mis en place de façon à « identifier qui s’apprête à faire un acte terroriste ».
Il évoquait aussi les « sanctions » adoptées par l’ONU pour prévenir les conflits et maintenir la paix.
Pour ce qui est de la « guerre préventive », le cardinal Martino soulignait qu’elle pouvait se transformer en « guerre contre les intentions » plus que contre les « faits ». Mais il se déclarait en faveur des initiatives de la communauté internationale et de l’ONU.
« Les opérations de l’ONU pour la prévention des conflits ont augmenté, ajoutait le cardinal Martino, pour le maintien de la paix, et aussi le système des sanctions envers les Etats qui ne se soumettent pas aux exigences de la paix internationale ou régionale. Ces méthodes ont réussi aussi à faire diminuer le nombre des conflits en acte dont parle Benoît XVI ».
Pour ce qui est de la prolifération des armes, le cardinal Martino citait le passage de 50 milliards de dollars à 80 milliards ces dernières années, dans le monde, soit 160 euro pour chaque habitant de la planète.
Pour ce qui est des objectifs du millénaire pour l’aide au développement des pays pauvres, le cardinal faisait observer: « Si tous les pays riches donnaient 0,7 % on serait au-delà des 100 milliards de dollars qui s’ajouteraient aux 80 déjà cités, et de nombreux problèmes seraient résolus. Les pays riches doivent le comprendre. L’aide doit être effective, et pas seulement des mots ».
La paix au Moyen Orient tient très à cœur à Benoît XVI a déclaré par ailleurs le cardinal Martino, qui déplorait pourtant que l’opinion publique ne soit pas assez « sensible » à cette question.