Le site du Vatican affiche toujours comme « béatifications prochaines » celles des serviteurs de Dieu qui auraient dû être béatifiés le 24 avril dernier par Jean-Paul II : María De Los Ángeles Ginard Martí (1894-1936), Léon Dehon (1843-1925), Rita Amada De Jesus (1848-1913), Maria Crocifissa Curcio (1877-1957), Eurosia Fabris (1866-1932).
Il faudra leur ajouter les noms de Charles de Foucauld (qui pourrait être béatifié le 13 novembre) et de August von Galen.
Le pape Benoît XVI a mentionné cette dernière béatification « dans l’année » le 29 juin dernier, dans une lettre adressée à l’évêque de Münster, Mgr Reinhard Lettmann, à l’occasion du Jubilé du diocèse qui fête ses 1200 ans de fondation par saint Liudger.
Le diocèse annonce cette béatification à Rome, en la basilique Saint-Pierre, le 9 octobre prochain, par décret du pape qui sera lu lors d’une célébration présidée par le préfet de la congrégation romaine pour les causes des saints, le cardinal José Saraiva Martins. Cette béatification est rendue possible par la reconnaissance d’un miracle dû à son intercession, en décembre 2004 (cf. Zenit, 20 décembre 2004).
L’archevêque a été surnommé « le lion de Münster » pour son opposition courageuse au régime hitlérien en faveur des persécutés, en particulier les personnes handicapées, éliminées systématiquement par euthanasie, et les Juifs.
Pour cela, Pie XII le créa cardinal en 1945: il mourut peu après des suites d’une péritonite.
Selon le postulateur de sa cause de béatification, l’avocat Andrea Ambrosi, le cardinal von Galen a subi de nombreuses intimidations de la part du régime : il a été en pratique une épine dans le flanc de Hitler, mais Hitler n’a pas pu le faire assassiner, comme lui et les autres autorités l’auraient voulu, parce qu’il était une personne trop en vue et parce qu’il avait de son côté les catholiques de Westphalie, la région la plus riche et importante d’Allemagne.
Pie XII l’a suivi et admiré et finalement, il a voulu le récompenser pour tout ce qu’il avait fait sous le régime national-socialiste, en le faisant cardinal. En effet, Münster n’était pas et n’est toujours pas aujourd’hui, un siège cardinalice, mais c’est justement parce qu’il s’est opposé avec tant de rigueur et tellement de succès à Hitler, au moins en cherchant à bloquer comme il le pouvait les assassinats, les persécutions, que Pie XII l’a créé cardinal. En le recevant à Rome, il a dit publiquement, en la basilique Saint-Pierre, qu’il embrassait en lui un héros.
Pour ce qui est de la spiritualité de von Galen, il voyait dans l’aspiration à une vie sainte, la fin la plus haute que l’homme puisse poursuivre sur la terre, et sa vie ait été une lutte contre les abus et contre tous les persécuteurs de l’Eglise.
Aujourd’hui, le cardinal von Galen, est toujours considéré, cinquante ans après sa mort, comme l’un des plus grands évêques et l’un des plus grands hommes d’Allemagne. Il occupe un poste irremplaçable dans la conscience historique de la Nation.
On se souvient que le 14 mai, le préfet de la congrégation pour les causes des saints, le cardinal José Saraiva Martins a présidé pour la première fois la messe au cours de laquelle a été lue la formule latine par laquelle le pape Benoît XVI béatifiait deux religieuses, Mère Marianne Cope (1838-1918), membre des Sœurs de saint François de Syracuse, évangélisatrice des lépreux à Molokai, et Mère Ascension du Cœur de Jésus (1868-1940), co-fondatrice des Missionnaires dominicaines du Rosaire, qui se consacrent à l’évangélisation des tribus d’Amazonie.
Trois prêtres polonais ont également été béatifiés par le pape Benoît XVI : la formule de béatification, en latin, et en date du 4 juin 2005, a été lue dimanche 19 juin, à Varsovie, lors de la messe de conclusion du congrès eucharistique national polonais, présidée par le cardinal Joseph Glemp, archevêque de Varsovie : Ladislas Findysz (1907-1964), Bronislas Markiewicz (1842-1912), Ignace Klopotwoski (1866-1931).
La canonisation de cinq bienheureux est en revanche maintenue au 23 octobre : la messe sera présidée à Rome par Benoît XVI. Il s’agit de Joseph Bilczewski, Gaétan Catanoso, Sigismond Gorazdowski, Albert Hurtado Cruchaga et Félix de Nicosie, comme prévu à la suite du consistoire du 24 février dernier.