ROME, Jeudi 7 juillet 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a pris plusieurs dispositions pour alléger le travail du synode des évêques qui aura lieu en octobre au Vatican sur l’Eucharistie et favoriser la « collégialité ».
Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du synode, a en effet souligné quelques nouveautés introduites dans la méthode lors de la présentation ce matin à la presse de « l’Instrument de travail », « Instrumentum laboris » qui servira de base aux échanges des évêques pour la rédaction de « propositions finales » à partir desquelles le pape rédige d’habitude une « exhortation apostolique post-synodale ».
Cette XIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques aura pour thème, dans le cadre de l’année de l’Eucharistie: « L’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise ». Elle a été annoncée le 12 février 2004 et confirmée le 12 mai 2005.
Mgr Eterovic soulignait que le pape « a tenu à apporter des modifications au déroulement du synode de manière à mieux concentrer les travaux et à favoriser l’aspect collégial et synodal ».
Première nouveauté, la durée du synode est réduite d’une semaine, passant de 4 à 3 semaines. Il aura donc lieu au Vatican du 2 au 23 octobre 2005.
Autre nouveauté, chaque jour entre 18 h et 19 h une heure sera réservée à « un échange ouvert d’opinions et d’expérience sur les questions d’actualité majeure relatives au mystère de l’Eucharistie ». Cet échange aura lieu après la « congrégation générale ».
En conséquence, les évêques devront être plus concis dans leurs interventions en assemblée générale : ils auront droit à 6 minutes au lieu de 8.
Après la durée du synode et des interventions des évêques, le pape a également décidé d’alléger les sessions en cercles linguistiques les « circuli minores », qui seront au nombre de 12 de 5 langues différentes.
Les participants seront au nombre d’environ 250, dont « un bon nombre d’auditeurs hommes et femmes », et des « experts dont les compétences aideront les Pères synodaux ».
En outre, Mgr Eterovic soulignait un geste œcuménique voulu par Benoît XVI : le nombre des « délégués fraternels » d’autres confessions chrétiennes est augmenté. Ils seront 12, soit le double de l’assemblée de 2001, pour représenter les Eglises orthodoxes, les anciennes Eglises orientales, et les communautés issues de la Réforme.
« En parlant avec le Saint-Père, confiait Mgr Eterovic, il a cité immédiatement la proposition d’augmenter ce nombre comme un signe d’œcuménisme concret pour ce dialogue. Lorsqu’il s’agit de l’Eucharistie, nous avons des positions très proches avec les Eglises orthodoxes et avec les anciennes Eglises d’Orient ».
Dernière nouveauté : le synode sera aussi l’occasion de commémorer les 40 ans de cette institution voulue par Paul VI, le 15 septembre 1965. Ce sera en effet la XXIe assemblée synodale : 15 ont eu lieu pendant le pontificat de Jean-Paul II. En 40 ans, les évêques du monde se sont rassemblées autour du pape pour 11 assemblées générales « ordinaires », 2 assemblées générales « extraordinaires », 8 assemblées « spéciales » (1980, Pays Bas; 1991, l’Europe; 1994 l’Afrique ; 1995 le Liban ; 1997 l’Amérique ; 1998 l’Asie ; 1998, l’Océanie ; 1999, l’Europa). Et Benoît XVI vient d’annoncer un nouveau synode pour l’Afrique.
Un travail collégial en amont
Signe de collégialité lui-même, « l’instrument de travail » du prochain synode des évêques sur l’Eucharistie a été rédigé par secrétariat du synode après consultation de 113 conférences épiscopales ; 11 synodes des Eglises catholiques orientales ; 25 dicastères de la curie romaine; et pour les religieux, de l’Union des Supérieurs majeurs. Ces institutions ont répondu à plus de 90 %, a indiqué Mgr Eterovic.
L’instrument de travail constitue ainsi « une synthèse de l’énorme quantité d’informations recueillies » auprès de quelque 4 500 évêques, soulignait pour sa part le sous-secrétaire du synode, Mgr Fortunato Frezza, ajoutant qu’il serait « difficile de trouver un autre organisme capable de traiter une pareille masse de documents ».
Dans l’avant propos du document, Mgr Eterovic souligne : « L’Instrumentum laboris est destiné aux Pères synodaux comme document de travail et de réflexion ultérieure sur l’Eucharistie qui, en tant que cœur de l’Église, l’incite dans la communion à renouveler son élan missionnaire. Indubitablement, la réflexion sera fructueuse car l’esprit de collégialité, propre aux réunions synodales, favorisera le consensus sur les propositions destinées au Saint-Père. En outre, on pourra recueillir en abondance des fruits de la réforme liturgique, des recherches exégétiques et de l’approfondissement théologique qui ont caractérisé la période successive au Concile Vatican II ».
