« La véritable paix est bien plus que l’absence de guerre; à présent, nous avons besoin de prières et d’efforts individuels et collectifs », affirment les évêques.
Se référant à l’accord signé à Nairobi (Kenya) pour mettre fin au conflit entre nord et sud déclenché en 1983 et soldé par environ 2 millions de morts, surtout de faim et de maladies, les évêques expliquent: « La paix que nous cherchons à bâtir est un ordre et une harmonie dans la communauté pour que les personnes et les communautés puissent se développer pleinement et librement. Cette opération de construction de la paix a des aspects sociaux, économiques, politiques, culturels et religieux. Nous demandons à tout le monde d’y contribuer en tant que citoyens responsables pour construire la paix selon les capacités et les talents donnés par Dieu ».
Dans un pays divisé entre le nord, en majorité arabe et musulman, et le sud en majorité animiste et chrétien, les prélats encouragent « à respecter les pratiques et les croyances religieuses de tous » et exhortent les catholiques à « collaborer avec d’autres groupes religieux à des initiatives communes au bénéfice du peuple »; mais ils rappellent également qu’il faut « vivre la foi avec orgueil et sans peur ».
Enfin, ils demandent aux catholiques d’être actifs dans le processus de reconstruction de la société civile, en prenant la responsabilité d’aider à protéger et à promouvoir les droits fondamentaux des autres, en pendant en particulier aux infirmes, aux personnes âgées et à tous les autres groupes plus faibles ».
L’entente signée au Kenya après d’exténuantes négociations lancées en octobre 2002 sous la forte pression de la communauté internationale prévoit pour le nord du Soudan le maintien de la loi islamique, la « charia », alors que le sud aura droit à 6 ans d’autonomie, avec son propre gouvernement et son armée, suivis d’un référendum sur l’indépendance. Le pacte prévoit également la répartition des recettes du pétrole, la formation d’une nouvelle force armée et la participation des ex-rebelles du SPLA à l’exécutif de Khartoum.