Bilan de "Paris-Toussaint 2004" : "Tous les organisateurs sont dans l’émerveillement"

Entretien avec le secrétaire général de l’équipe internationale chargée du congrès

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CITE DU VATICAN, mercredi 17 novembre 2004 (ZENIT.org) – Du 23 octobre au 1 novembre dernier, Paris a accueilli le deuxième congrès international d’évangélisation (après Vienne l’an dernier). Zenit a demandé à Jean-Luc Moens, membre de la Communauté de l’Emmanuel et secrétaire général de l’équipe internationale chargée des Congrès de Vienne, Paris, Lisbonne, Bruxelles et Budapest de faire un bilan de ce congrès.

Zenit : Vous avez suivi de près la mission « Paris-Toussaint 2004 ». Pouvez-vous en faire un bilan ? Quelles sont vos impressions générales ?

J. L. Moens : Faire un bilan si peu de temps après la fin du congrès et de la semaine d’évangélisation Paris-Toussaint 2004 est très difficile parce qu’il s’est passé tant de choses et qu’il faut du temps pour que se dégagent les points forts, ceux qui porteront du fruit à long terme. On peut cependant dès maintenant dire que tous les organisateurs sont dans l’émerveillement comme, je pense, beaucoup de Parisiens qui ont participé à l’événement.

Zenit : Qu’est-ce qui selon vous a été le plus intéressant ou le plus positif dans cet événement ?

J. L. Moens : Je voudrais souligner deux points.
Le premier est sans conteste le formidable engagement des paroisses parisiennes dans la mission. Des milliers de personnes du « tissu paroissial ordinaire » de l’Église se sont mobilisées dans des activités missionnaires multiformes : accueil dans les églises, sur les parvis, évangélisation porte-à-porte, manifestations artistiques, services des plus pauvres… La liste est impressionnante et ne se limite pas à la période du congrès. La mission continue au-delà…
Deuxièmement le congrès proprement dit s’est attaché à réfléchir sur les fondements de l’évangélisation. C’est un point important. Il est nécessaire en effet que les chrétiens de base comprennent ce qu’est l’évangélisation, pourquoi le Christ et l’Église nous appellent à évangéliser… Cette compréhension est une des clefs de leur engagement dans la mission. Au fond, la clef de l’ensemble est l’amour : c’est l’amour du Christ qui nous brûle à annoncer la Bonne Nouvelle par amour de nos frères… Dans ce domaine, le congrès de Paris a apporté sa contribution à la réflexion et une capitalisation de l’expérience a été faite avec la publication pendant la semaine de mission de l’ensemble des conférences dans un livre intitulé « Vous serez mes témoins ».

Zenit : Pouvez-vous nous citer des fruits concrets de cette semaine d’évangélisation ?

J. L. Moens : Comme souvent dans le domaine de l’évangélisation, l’essentiel est invisible pour les yeux. Mais il y a eu de nombreux témoignages qui sont remontés ainsi que des demandes de baptêmes, par exemple.
Permettez-moi simplement de citer ce petit fait arrivé pendant la semaine. Deux missionnaires envoyés par une paroisse font du porte-à-porte. Ils sonnent. La jeune fille qui vient leur ouvrir leur avoue qu’elle était en train de se suicider et que leur arrivée a arrêté son projet. Inutile de dire qu’ils ont pu partager en profondeur avec elle…

Zenit : Certains ont peur que la tentative de reléguer la religion dans le domaine du privé, en France, ne paralyse l’Eglise. Partagez-vous cette crainte ?

J. L. Moens : Nous avons tous été frappés par l’accueil bienveillant des Parisiens et par la réceptivité à l’ensemble des propositions du congrès. Tout s’est passé comme si la ville attendait un tel événement. Je ne pense donc pas qu’il y ait un risque de paralyser l’Église par les conditions extérieures. Nous vivons déjà dans un monde où le religieux est relégué en majeure partie dans la sphère privée. Pour moi, le plus grand danger serait que les chrétiens arrêtent d’être des témoins, par leur vie d’abord, par leurs paroles ensuite… Quelles que soient les contraintes de la société, il est toujours possible de trouver un chemin pour l’Évangile car, comme le dit St Jean Chrysostome, il devrait être aussi impossible à un chrétien de ne pas témoigner qu’au soleil de ne pas rayonner !

Zenit : « Paris-Toussaint » a été organisé par le diocèse avec la participation de chrétiens de différents mouvements, communautés, paroisses, etc. Est-ce difficile de travailler tous ensemble ?

J. L. Moens : On peut dire que la collaboration entre paroisses et mouvements et communautés nouvelles a été un des points forts de ce congrès. C’est d’ailleurs un des objectifs que nous poursuivons depuis le début, de Vienne à Budapest, puisque, vous le savez, le Congrès de Paris se situe dans un ensemble qui a commencé à Vienne et continuera à Lisbonne, Bruxelles et Budapest.
Comme l’a souligné Mgr Jean-Yves Nahmias, responsable de Paris Toussaint 2004, à la fin de la semaine : « Le congrès a manifesté la capacité des communautés nouvelles et d’un diocèse à travailler ensemble. Il est une belle démonstration d’une mise au service d’un projet commun ».
Je suis pour ma part frappé par l’harmonie dans laquelle tout ceci s’est passé. C’est peut-être un des aspects de la spiritualité de communion que le Saint Père appelle de ses vœux dans sa lettre Novo Millenio Ineunte.

Zenit : Y a-t-il des initiatives concrètes maintenant à Paris pour donner suite à cette semaine ?

J. L. Moens : Comme je vous l’ai dit, Paris Toussaint 2004 a été conçu comme un temps fort dans un effort missionnaire à plus long terme. La mission continue donc à Paris et les paroisses proposent d’autres activités.
Par ailleurs, un nouveau Congrès est maintenant en préparation à Lisbonne. L’expérience que Paris va y apporter contribuera à faire avancer l’ensemble de ce projet afin que l’évangélisation de nos grandes cités devienne de plus en plus l’affaire de tous les chrétiens !

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ZENIT Staff

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