Le pape s’est réjoui de la bonne qualité des relations diplomatiques entre l’Espagne et le Saint-Siège. Il n’a pas manqué d’évoquer ses cinq visites dans ce pays, soulignant la dernière, en mai 2003 : « un signe d’espérance pour l’Eglise comme pour la société espagnole de voir leurs grandes valeurs vécues avec intensité ».
Le pape voit dans ces valeurs « comme l’âme qui garantie la cohésion de toute action humaine », source de « créativité » et « d’élan » devant le « découragement » et « l’adversité »! Il évoquait à ce propos les « attentats terroristes » de Madrid le 11 mars dernier.
Or, c’est justement sur « des valeurs fondamentales intangibles, nécessaires à un ordre mondial juste et digne de l’homme » que l’Eglise, continuait le pape, « s’efforce d’inviter toutes les personnes de bonne volonté à bâtir la société ».
Et Jean-Paul II de désigner « l’incohérence de certaines tendances qui, tout en exaltant le bien-être personnel, contestent sa dignité et ses droits fondamentaux ». Le pape donnait pour exemple la « limitation » ou la « manipulation » du « droit premier à la vie », en précisant : « c’est le cas de l’avortement ».
« La protection de la vie est, insistait le pape, l’affaire de tous : il ne s’agit nullement d’un privilège chrétien, mais d’un devoir de toute conscience qui aspire à la vérité et se préoccupe de l’avenir de l’humanité ».
C’est pourquoi le pape en appelait aux « gouvernants », en tant que « garants des droits universels », et leur rappelait « l’obligation » qui est la leur de « défendre la vie, notamment celle des plus faibles ».
Jean-Paul II dénonçait un sophisme : « On baptise souvent conquêtes sociales le privilège de quelques-uns obtenu au détriment des autres ». Il expliquait que les « responsables publics » ont le devoir, en tant que « protecteurs » et non « source » de ces « droits innés », de se montrer « beaucoup plus attentifs et réceptifs ».