CITE DU VATICAN, Jeudi 17 juin 2004 (ZENIT.org) – Choisir des options pastorales pouvant favoriser avant tout la paix et la réconciliation, c’est la recommandation de Jean-Paul II aux évêques de Colombie qu’il a reçus jeudi matin au terme de leur visite ad limina. Il les a invités à défendre à famille et à promouvoir l’évangélisation.
Jean-Paul II a évoqué son voyage apostolique dans ce pays en 1986. La Colombie, constatait Jean-Paul II, subit depuis longtemps « une guerre civile meurtrière, avec ses victimes innocentes, la détresse de tant de familles et le désarroi de la société », mais aussi « la pauvreté, l’insécurité et la faiblesse de ses capacités de développement ».
C’est dans ce contexte que Jean-Paul II citait implicitement « Pacem in Terris » en recommandant aux évêques de « favoriser les options pastorales pouvant promouvoir avant tout la paix et la réconciliation, pour contribuer à la construction d’une société solidement ancrée sur les principes chrétiens de la vérité et de la justice, de l’amour et de la liberté ».
Il leur recommandait tout spécialement de favoriser « le pardon qui découle d’un désir sincère de réconciliation avec Dieu et ses frères ». Les pasteurs ne doivent pas hésiter, insiste le pape, « à s’engager » pastoralement pour la réconciliation qui fait partie de « l’évangélisation ».
Ils doivent être convaincus de la nécessité « d’éclairer le travail des laïcs dans la recherche de solutions efficaces et stables aux graves maux qui affligent une bonne partie de la population colombienne, et qui sont la cause de cette guerre civile qui a fait tant de morts, y compris au sein des Serviteurs de l’Evangile ».
Le pape évoquait Mgr Isaías Duarte, archevêque de Cali, assassiné, et les autres prêtres ou religieux également assassinés ces dernières années dans le pays.
Pour ce qui est de « la défense et de la promotion de la famille », le pape y voit un « autre domaine prioritaire de l’action pastorale », au moment où elle est « attaquée de partout au moyen d’arguments subtils et multiples ».
Jean-Paul II insiste sur la nécessité de « continuer à affirmer avec force qu’elle est un service primordial pour la société », et à affirmer en même temps « la vérité sur le mariage et la famille fondée par Dieu ». « Ne rien faire serait une grave omission pastorale », avertit Jean-Paul II : cela « conduirait à l’erreur les croyants, mais aussi ceux qui ont la grande responsabilité de prendre les décisions pour le peuple ».
Enfin, « la floraison des vocations est un signe d’espérance pour l’Eglise de Colombie », se réjouissait Jean-Paul II qui encourageait les évêques à « ne pas sous-estimer la poursuite de cette pastorale » qui doit « s’enraciner dans la prière ».
Le pape se réjouissait aussi des « fruits de sainteté » de l’Eglise en Colombie, en évoquant en particulier la récente béatification du Père Mariano Euse et de Mère Laura Montoya, « vénérée avec le surnom de Mère des indigènes ».
Enfin, Jean-Paul II a encouragé les pasteurs colombien à « garder confiance dans l’avenir », encouragés par la parole du Christ « Duc in Altum » que le pape a proposée comme thème d’entrée dans le troisième millénaire chrétien. « L’évangélisation, rappelait le pape, est la mission primordiale de l’Eglise ».