CITE DU VATICAN, Jeudi 3 juin 2004 (ZENIT.org) – Père Gérard Chabanon, Français, 56 ans, nouveau Supérieur Général de la Société des Missionnaires d’Afrique a répondu aux questions de ses confrères Julien M. Cormier et Donald MacLeod dans l’entretien ci-dessous publié par le site de la Société des Missionnaires d’Afrique (http://www.africamission-mafr.org/chapitreinternetfr23.htm). Portrait d’un « sportif de la mission » africaine.
Le Père Chabanon, a été élu Supérieur Général de la Société des Missionnaires d’Afrique pour les six prochaines années (2004-2010). Fondée en Algérie en 1868, la Société a été connue sous le nom de » Pères Blancs d’Afrique » et a toujours vécu » la rencontre » dans le monde africain et dans le monde musulman. Elle compte aujourd’hui 1.700 membres et travaille sous la direction des évêques dans 22 pays d’Afrique et 18 pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
Les 60 capitulants de 18 nationalités ont choisi le P. Gérard Chabanon le 2 juin. Le P. Chabanon succède au P. François Richard dont le mandat s’achevait (1998-2004). Une caractéristique de ce 26e Chapitre de la Société est la participation de 14 capitulants natifs de 6 pays d’Afrique. Les 46 autres membres du Chapitre sont originaires de trois pays d’Amérique et de 9 pays d’Europe. Tous les capitulants sont encore, ou ont été, en mission en Afrique et, pour l’un d’entre eux, au Proche Orient. Le Chapitre général a débuté le 10 mai et devrait se terminer vers le 15 juin après avoir décidé des orientations de la Société pour les six prochaines années.
JMC : Père Chabanon, tout en vous offrant nos vœux suite à votre élection par le Chapitre Général, nous voudrions donner aux Confrères et à nos ami(e)s de par le monde, l’occasion de mieux vous connaître. En entrant en fonction comme Supérieur Général des Missionnaires d’Afrique, quelle connaissance avez-vous de ce continent et de ses habitants ? .
Je connais d’abord le Mali où j’ai travaillé comme coopérant pendant deux ans alors que j’allais avoir vingt ans. J’y ai découvert une jeunesse attentive, désireuse d’apprendre. Puis après mon ordination, j’ai été nommé en Tanzanie où je suis resté pendant vingt ans. À l’occasion de mon mandat comme Supérieur Régional de Tanzanie, j’ai eu l’occasion de rendre visite aux pays voisins, la Zambie, l’Ouganda et le Kenya. Plus récemment, j’ai donné une session à Bukavu au Congo. Comme Supérieur Provincial de France, il y a deux ans, nous avons tenu un Conseil Plénier à Bobo Dioulasso au Burkina Faso.
DML : Je me rappelle qu’à l’époque où nous étions ensemble à Mbeya, vous aimiez beaucoup pratiquer activement le sport. Suivez-vous toujours un programme d’entraînement physique ?
Oui, je pratique toujours activement le sport. Au temps où nous vivions à Mbeya, c’est vrai que j’aimais jouer au foot avec les équipes locales. On se souvient des fameux » Ipinda Stars « ! Actuellement, mes sports favoris sont le vélo et la randonnée en montagne.
JMC : Jusqu’à maintenant, quelle connaissance avez-vous des confrères, des structures et du fonctionnement de la Société ?
Ma connaissance des confrères est avant tout celle des confrères qui travaillent en Afrique de l’Est et de ceux qui vivent en Europe. En tant que Régional et Provincial, j’ai découvert le fonctionnement de la Société au travers de rencontres, de réunions, de conseils divers. Au niveau des structures de formation, j’ai passé un an et demi à Totteridge, Londres, ce qui m’a permis de mieux comprendre les étapes de notre formation initiale.
DML : Vous êtes originaire de Vals-près Le Puy où il y eu pendant quelques années un Séminaire des Missions tenu par les Pères Blancs. Ces premiers contacts avec des missionnaires en formation, alors que vous étiez tout jeune, ont-ils pu influencer votre vocation ?
Assurément puisque c’est alors que j’ai senti un appel à travailler comme missionnaire. J’avais connu les Pères Jésuites qui occupaient le Séminaire de Vals avant les Pères Blancs. Puis ces derniers sont venus et je vis clairement que pour répondre à un appel de l’Afrique, je devais entrer dans la Société des Missionnaires d’Afrique.
JMC : Au cours de votre vie missionnaire, est-ce qu’il y a un passage de l’Evangile qui vous a particulièrement inspiré ?
Le passage de l’Evangile qui m’inspire le plus depuis quelques années, c’est la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Alors que tout éloignait ces deux personnes, une véritable rencontre s’est établie au fil de la discussion. Dans ce texte, je trouve intéressant le fait que Jésus aide la femme a dépasser ses certitudes plus ou moins fondées. Jésus, lui ne s’arrête pas à ce que la vie de la femme est apparemment désordonnée. Sans moraliser, il la conduit vers une parole de vie.
DML : Vous avez déjà participé à deux Chapitres Généraux. Jusqu’à maintenant, quelle impression avez-vous de celui-ci ?
Avec sa variété de participants, surtout un bon groupe de jeunes hommes, je sens que ce Chapitre se rapproche des valeurs de l’Évangile. Une deuxième chose importante, c’est l’utilisation de la méthode dite de » programmation prospective « . Elle nous aide à progresser, lentement mais sûrement, en terrain solide. Ainsi nous pourrons établir les priorités dans l’action en tenant compte du personnel disponible et de nos finances limitées.
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