"Embryon, mon amour, Jérôme Lejeune à Maryville"

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Entretien avec Aude Dugast

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er juin 2004 (ZENIT.org) – « Embryon, mon amour, Jérôme Lejeune à Maryville »: c’est le titre d’une passionnante enquête à suspense, signée Céline Siorac, sur le procès de Maryville. Aude Dugast, de la Fondation Lejeune présente le livre à Zenit (Collection « e-dite actualité », 250 pp., 20 euros).

Zenit : Ce livre raconte une histoire vraie ?

Aude Dugast : Oui, il raconte l’histoire du combat d’une femme lors du procès de Maryville (1989) : sept embryons conçus in vitro ont été congelés et les parents divorcent ; que vont devenir les embryons ? La mère veut les garder et les appelle ses enfants. Le père veut les détruire. Le juge appelé à trancher la question lance un appel à témoins en direction de scientifiques susceptibles de l’éclairer quant à la qualification de ces embryons : êtres humains ou simples objets ? Le Pr. Jérôme Lejeune vient témoigner.

Zenit : Quel est l’enjeu du procès ?

Aude Dugast : La question posée, « ces embryons sont-ils des « marchandises » considérées dès lors comme des biens mobiliers ou bien ces embryons sont-ils des jeunes êtres humains ? » est essentielle. Cette qualification est fondamentale ; si les embryons sont qualifiés d’êtres humains, Mary Davis, leur mère, peut légitimement en demander la garde, si ce sont des objets, rien ne s’oppose à leur destruction.

Zenit : Ce procès a eu lieu en 1989, pourquoi éditer cet ouvrage en 2004 ?

Aude Dugast : Le 10ème anniversaire de la mort du Professeur Lejeune est l’occasion de travailler sur ses écrits et ses déclarations et donc de publier ce qui nous paraît intéressant pour nos débats de société. (Une biographie sur sa vie sera également publiée en octobre 2004). Car en fait il s’agit d’un livre d’actualité… Le 8 juin le Sénat français va voter en seconde lecture la loi de bioéthique… L’enjeu est la recherche sur l’embryon : 200.000 embryons au minimum sont congelés. 35.000 embryons de plus chaque année… Cela ne vaut-il pas le coup de réfléchir à la question ?

Zenit : Pourquoi Jérôme Lejeune intervient-il dans cette affaire ?

Aude Dugast : Il y a 3000 ans Salomon a déjà jugé : la vraie mère est celle qui veut la vie de l’enfant… Jérôme Lejeune répond à l’appel du juge et à la demande de l’avocat de la mère des embryons, afin d’apporter l’éclairage de la génétique sur le début de la vie. C’est le premier procès de ce genre. Il a, comme celui de Salomon, une valeur symbolique.

Zenit : En quoi la science permet-elle de répondre à la question du juge ?

Aude Dugast : En nous initiant aux mystères de la génétique, le professeur Lejeune montre que dès la fusion des gamètes, toute l’information génétique humaine est donnée. La distinction entre le pré-embryon et l’embryon n’a aucun fondement scientifique car dès la conception, la structure moléculaire du zygote et l’information génétique sont totalement imbriquées.

Zenit : Un débat qui doit être passionnant ?

Aude Dugast : Absolument ! Le lecteur assiste à une discussion passionnée : d’un côté l’avocat de Mary Davis, la mère, assisté du Professeur Lejeune qui, avec toute la pédagogie qu’on lui connaît, définit scientifiquement l’embryon et montre comment la science permet de mieux comprendre l’être humain. De l’autre, l’avocat du père des embryons qui craint par-dessus tout de devoir un jour assumer la responsabilité de ses enfants et préfère donc les détruire.
Quel sera le sort de ces embryons, « orphelins transitoires dans le temps suspendu de la bonbonne » ? Qui saura emporter la conviction du juge Dale Young ?

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ZENIT Staff

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