« L’avenir des destinations traditionnelles. Leur expérience est-elle utile aux pays émergents d’Europe? »: c’est le titre du symposium organisé du 19 au 21 mai à Rimini, et à Saint-Marin, à l’occasion de la 42e réunion de la Commission régionale de l’Organisation mondiale du tourisme pour l’Europe (CEU).
« Le respect des valeurs chrétiennes peut développer le tourisme durable et une plus grande attention et sensibilité vis-à-vis de la culture et des traditions locales », a affirmé ce jeudi 20 mai, au matin, l’Observateur permanent du Saint-Siège auprès de cet organisme, Mgr Piero Monni.
« Même si les données enregistrent des inversions de tendance, nous n’assistons pas de toute façon à une explosion touristique des sites de l’Est européen », constatait Mgr Monni.
« L’Europe, disait-il, même si elle se caractérise par une offre variée de produits touristiques, a promu pendant des années une typologie de sites touristiques traditionnels et les attentes ne manquent pas que ces sites révèlent ces valeurs qui ont été plutôt marginalisées au cours des années; je veux me référer aux valeurs culturelles, morales et spirituelles qui font partie d’une sérieuse conception de la promotion touristique. Ces valeurs favorisent l’accroissement des propres connaissances, une capacité de dialogue renouvelée et une plus grande disponibilité à la rencontre ».
Il précisait: "Le problème de la compétition à l’intérieur du soi-disant « Village Global » se présente avec des problématiques semblables même dans la dimension localisée européenne à laquelle les valeurs chrétiennes ne peuvent être soustraites, problématiques perceptibles de façon évidente dans beaucoup de sites touristiques émergents. Et c’est toujours le respect de ces valeurs chrétiennes qui peut développer le tourisme durable et une plus grande attention et sensibilité vis-à-vis de la culture et des traditions locales ».
Il concluait: « Dans cette optique, le tourisme pourra se révéler comme soupape de développement socio-économique et, selon les prévisions, devenir l’industrie mondiale numéro un du troisième millénaire au cours duquel l’Europe atteindra une position pré-éminente. Ce serait une erreur de vouloir aliéner de cet engagement compétitif les valeurs d’une civilisation dont le développement du tourisme actuel est grandement débiteur ».
Au micro de Radio Vatican, Mgr Monni faisait remarquer que « le terrorisme et la tension internationale n’incitent pas à se lancer vers des destinations lointaines. De fait, vous voyons une augmentation du tourisme national, et du tourisme européen ».
Il ajoutait à propos des touristes catholiques: « Nous ne pouvons absolument pas oublier que nous sommes chrétiens, nos racines chrétiennes. Lorsqu’on entre en contact avec des peuples d’autres civilisations, chacun apporte son patrimoine moral, historique, culturel, et l’on découvre que les autres peuples conservent et cultivent les valeurs que nous, occidentaux, et chrétiens, nous avons cultivées au cours des siècles. Dans le tourisme, il convient avant tout de prévoir ce contact qui sert à développer dans toute la communauté touristique ce sens de la connaissance du prochain, et à conduire au respect des autres cultures et surtout au respect des idéologies et des droits fondamentaux de ces personnes. Aller dans certaines régions avec le seul concept d’être supérieurs, de pouvoir dominer, de pouvoir exploiter les situations, parce que l’on dispose d’un certain avantage économique, n’est certainement pas positif pour la construction d’un tourisme à mesure d’homme et donc à mesure de sa dignité humaine ».