« Le moment est venu de tenir une conférence internationale sur la Région des Grands Lacs sous l’égide des Nations unies et de l’Union africaine », insistent les évêques dans un mémorandum adressé au Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan.
Ils formulent une série de propositions pour pacifier la région, où cinq ans de conflit ont fait trois millions de morts.
Dans la province méridionale de Katanga, au moins cent civils désarmés auraient été massacrés: une nouvelle confirmée par la « MONUC », la Mission des Nations unies dans l’ex-Zaïre.
Les évêques dénoncent la poursuite des combats dans la région orientale du Congo, en dépit des accords entre gouvernements et belligérants.
Les « pays agresseurs », dénoncent les évêques « sont manipulés par des puissances étrangères qui fournissent leur appui politique, financier et militaire ».
Ils font état de la circulation d’une « quantité d’armes impressionnante » qui alimentent le conflit et sont une « source permanente d’insécurité ».
Ils demande que l’ONU pousse les belligérants à la signature d’une déclaration solennelle de paix comportant un engagement à la démobilisation des milices encore en action, tout en prévoyant des sanctions pour qui chercherait à reprendre les hostilités, et la mise hors la loi des responsables de la violation des accords, y compris avec la possibilité de la traîner devant le cour pénale internationale.
Soucieux de la situation de la population, les évêques souhaitent un sommet de l’ONU pour mettre fin à la dilapidation des ressources économiques congolaises.
Ils proposent l’institution d’un fonds international de solidarité pour reconstruire hôpitaux, maisons, et infrastructures, détruits par la guerre.
Enfin, ils recommandent la création, toujours sous l’égide de la communauté internationale, d’une instance de consultation régulière entre les chefs d’Etats du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda et de la république démocratique du Congo.