Ouzbékistan : La présence amicale d’un prêtre catholique à la mosquée

CITE DU VATICAN, Lundi 23 février 2004 (ZENIT.org) – A Boukhara, la présence d’un prêtre catholique à la mosquée ne pose pas de problème, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (eglasie.mepasie.org), dans son édition de la mi-février (n°391).

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A Boukhara (1), en Ouzbékistan, il est assez rare de croiser un Occidental dans une mosquée de la ville et il est encore plus inhabituel d’y trouver un prêtre catholique. C’est pourtant le cas du P. Wojciech Kordas quand il se rend à la mosquée voisine de sa paroisse alors que la ville est essentiellement musulmane et que la communauté catholique locale ne dépasse pas les vingt personnes (2). Ce missionnaire polonais est arrivé à Boukhara en septembre 2003 comme curé de la paroisse St André. Très vite, il a tenté de tisser des liens d’amitié avec les musulmans, avec les imams locaux en particulier.

Le P. Kordas explique qu’il se rend à la mosquée, vieille de huit siècles, une ou deux fois par semaine ou bien lorsqu’il est invité à l’occasion d’un mariage ou d’une circoncision. « Je saisis toutes les occasions pour entrer en contact avec les gens », assure-t-il. En novembre dernier, durant le ramadan, au cours duquel les musulmans jeûnent de l’aube jusqu’au soir, le prêtre a organisé quelques « iftari », les repas du soir qui rompent le jeûne, avec ses voisins et l’imam de la mosquée. « Je dressais la table et demandais à mes voisins musulmans de m’aider à préparer le repas selon les règles », raconte le P. Kordas. L’imam Shuhrad, âgé de 26 ans, se souvient que le prêtre, après avoir prié avec les musulmans, « nous a parlé de l’Eglise catholique ».

A son tour, l’imam explique au visiteur de passage la vie de la mosquée. Une cinquantaine de croyants se réunissent pour la prière sept fois pas jour, selon la pratique habituelle de l’islam, explique-t-il. L’heure de la prière change tous les jours suivant les phases de la lune. Dans l’entrée principale de la mosquée, sept cadrans indiquent l’heure de la prière pour la journée. Assis sur un tapis de prière, l’iman Shuhrad précise que l’islam reconnaît les religions monothéistes mais, ajoute-t-il, beaucoup de croyants n’éprouvent pas de sympathie pour le christianisme et de souligner que la doctrine de la Trinité, de Jésus Fils de Dieu et le célibat des prêtres ne sont pas acceptables pour les musulmans.

Dans son ministère, le P. Kordas considère l’ouverture aux autres religions comme indispensable d’une façon générale et inévitable dans son cas, sa paroisse comptant vingt catholiques immergés dans une population à 88 % musulmane et où les chrétiens orthodoxes représentent 9 % des habitants. L’existence de la paroisse St André a été reconnue légalement en mars 2002. Auparavant, pendant trois ans, elle était logée dans l’appartement d’un paroissien. Elle occupe maintenant le premier étage d’un immeuble avec une chapelle et un jardin d’enfants en voie d’achèvement. Les paroissiens rêvent d’une église et d’un centre paroissial mais, avoue le P. Kordas, manquent l’argent et l’autorisation administrative. Il célèbre l’Eucharistie trois fois par semaine, le vendredi, le samedi et le dimanche. Il enseigne le catéchisme et l’anglais mais veut limiter son travail d’évangélisation à annoncer la Bonne nouvelle d’abord à ceux qui n’ont pas de religion.

Le P. Kordas est un des neuf prêtres et des trois frères, tous franciscains conventuels, d’Ouzbékistan où la communauté catholique compte cinq cents fidèles. Avant son arrivée, la petite communauté de Boukhara était desservie par un prêtre de Samarkand.
(1) L’Ouzbékistan, 21 millions d’habitants, ancienne République soviétique, est devenu Etat indépendant à la chute de l’Union soviétique en 1991.
(2) Sur la présence chrétienne en Ouzbékistan, voir EDA 318, 372, 380

© EDA

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ZENIT Staff

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