CITE DU VATICAN, Vendredi 20 février 2004 (ZENIT.org) – Le cardinal Lustiger évoque la situation nouvelle de la France mais aussi de l’Europe où « l’évangélisation ne se jauge pas selon la référence au passé, mais selon l’appel de l’avenir ». Il voit dans l’Europe un « Macédonien » semblable à celui du songe de saint Paul.
Le cardinal Jean-Marie Lustiger a évoqué quatre domaines où convergent les efforts d’une région apostolique – jeunes, vocations, prêtres, paroisses – dans son adresse au pape Jean-Paul II, lors de l’audience commune aux évêques des huit diocèses de la région de l’Île de France et du diocèse aux Armées, en visite ad limina, ce vendredi 20 février 2004 au matin. Il discerne une situation nouvelle pour l’annonce de l’Evangile (cf. Texte intégral ci-dessous in « Documents »).
« Cette situation nouvelle où l’évangélisation ne se jauge pas selon la référence au passé, mais selon l’appel de l’avenir, est le motif de notre optimisme, d’autant plus résolu qu’il repose sur la grâce de Dieu à l’œuvre en ce monde nouveau. Même si l’on nous accuse de rêver, il nous semble que, si nous rêvons, nous le faisons en compagnie de Paul, lorsqu’il voyait en songe le Macédonien lui dire : «Viens à notre secours» (Ac 16, 9). Le Macédonien c’est l’Europe, notre vieil Occident, notre Pays… »
Et d’expliquer: « Ce que l’on décrit à juste raison comme ignorance du christianisme, détachement des pratiques religieuses, affaissement des mœurs, déstructuration de la cellule familiale, désarroi de la jeunesse, etc., loin de nous inviter à la nostalgie devant ce qui fut mais qui n’est plus, nous provoque au courage. Dans cette situation, nous osons lire un appel des nouvelles générations à découvrir dans l’Évangile leur raison de vivre et, par là, la grandeur de la condition humaine reçue des mains du Créateur. Pour beaucoup, profondément interrogés par un pluralisme religieux inédit jusqu’à ce jour, c’est l’appel à se laisser « saisir par le Christ » qui l’emportera. Ils apprendront à le suivre, Lui, unique Sauveur du monde, sur la voie de l’amour et du service de cet Evangile de Vérité ».
Le cardinal Lustiger évoque quatre exemples des réalisations pastorales dans ces diocèses depuis leur création, en 1966. Le premier domaine est celui de la jeunesse (avec comme tournant les JMJ de 1997). Le deuxième domaine – « objet d’un véritable travail dans notre Province », souligne le cardinal Lustiger: « l’appel aux vocations sacerdotales et la formation première des prêtres »: une année « spirituelle » avant le séminaire a été mise en place.
En troisième lieu, explique le cardinal Lustiger, « nous essayons de remédier à l’inégalité du nombre de prêtres disponibles non pas par une répartition mécanique ou purement numérique des forces sacerdotales – ce qui reviendrait à partager la pénurie –, mais par la mise en commun – selon une formule fondée sur une expérience de plus de dix ans – d’équipes sacerdotales vivant exemplairement la vie fraternelle et s’efforçant d’être des points d’appui stratégiques pour la nouvelle évangélisation », c’est la « Fraternité missionnaire des prêtres pour la ville » (FMPV).
L’archevêque de Paris ajoute: « Un quatrième domaine où convergent nos efforts, c’est la mise en valeur des paroisses comme foyer vital de la vie chrétienne dans les villes et indispensable à l’annonce de l’Évangile ».