Une vingtaine de membres de l’Université polonaise d’Opole – une ville de 120.000 habitants -, sont en effet venus à Rome fêter le dixième anniversaire de la fondation de la faculté de théologie et pour conférer au pape un doctorat honoris causa.
« Les cathédrales, les oeuvres d’art, la musique ou la littérature » sont des « signes » qui « témoignent d’une certaine manière silencieusement » des racines chrétiennes de l’Europe. Mais les universités peuvent en « parler à voix haute et dans un langage universel », remarque Jean-Paul II.
Bien sûr, il se peut que « cette voix » ne soit pas écoutée « de ceux qui sont étourdis par l’idéologie du « laïcisme » du continent européen. Mais cela ne « dispense » pas pour autant « les hommes de science du devoir de rendre témoignage par un approfondissement des secrets de la science et de la sagesse qui ont crû dans le terreau fertile du christianisme ».
Józef Musielok, recteur de cette université a pour sa part souligné que le doctorat honoris causa était décerné à Jean-Paul II, pour rappeler qu’il y a dix ans, le pape a contribué à rendre possible la fusion entre l’Institut de théologie pastorale du diocèse d’Opole (alors confié à l’Université de Lublin où Karol Wojtyla a été professeur) et l’école supérieure de pédagogie d’Opole, donnant ainsi naissance à l’actuelle faculté de théologie: la première de ce type à se voir intégrée à une université d’Etat. C’était cinquante ans après la suppression des facultés de théologie de Cracovie et de Varsovie voulue par le régime communiste.
Jean-Paul II a rappelé lui-même qu’il avait naguère encouragé la fondation de cette faculté de théologie et son insertion au sein de l’Université publique: « J’étais conscient, expliquait-il, que la naissance de cet athénée serait d’une grande importance pour Opole et sa région ».
« En créant la possibilité du développement des sciences humaines, l’université peut aider, soulignait le pape, à la purification de la mémoire, qui, sans faire oublier les torts et les fautes, permet de pardonner et de demander pardon ». C’est ainsi, continuait Jean-Paul II, que les cœurs peuvent s’ouvrir aux valeurs de la « vérité », du « bien » et de la « beauté », que croyants et laïcs peuvent partager.
Jean-Paul II a également souligné un autre aspect, mentionné dans la salutation de l’archevêque d’Opole, Mgr Alfons Nossol: l’intégration sociale suscitée par la faculté.
« Je rends grâce à Dieu, disait Jean-Paul II, du fait que l’université (…) collabore avec l’Eglise dans le travail actuel d’intégration sociale dans la région d’Opole ».
Or l’intégration, notait le pape, ne doit pas se comprendre comme « l’effacement des différences, l’unification des façons de penser, l’oubli d’une histoire souvent marquée par des signes de division », mais au contraire comme « la recherche persévérante des valeurs communes à tous les hommes », dont les racines sont diverses, l’histoire différente.