Communiqué
La réalisation d’un clonage embryonnaire humain par un vétérinaire coréen venant d’être publiée par la très sérieuse revue Science, il n’est pas permis de prendre cette nouvelle à la légère.
L’accueil de la presse à cet événement reste mesuré. Pourtant, l’importance donnée par les journalistes à la menace du clonage reproductif contraste avec leur indifférence éthique sur le clonage à finalité thérapeutique.
Comme si l’instrumentalisation d’embryons humains ne pesait pas sur l’humanité tout entière. Nous rejoignons dans son indignation le sénateur américain Sam Brownback : « L’instrumentalisation d’un être humain pour le bénéfice d’autres diminue la valeur de la vie. » C’est la valeur de chacun d’entre nous qui est dévaluée.
Certaines circonstances liées à cette acrobatie retiennent l’attention. Notamment le fait que 16 femmes ont été requises pour fournir les 246 ovocytes nécessaires. Etaient-elles vraiment bénévoles ? Quelle a été leur véritable motivation ? Quand on sait qu’elles ont dû subir chacune plusieurs stimulation ovariennes, traitement non dénué d’inconvénients, on s’interroge sur le comité d’éthique qui a validé l’opération. Il serait inquiétant que leur consentement ait été obtenu dans la perspective d’un accès à la maternité.
Comme pour la brebis Dolly, la dérisoire proportion des embryons produits et plus encore le fait qu’un seul ait pu se développer assez pour fournir des cellules souches ne permet pas de pavoiser.
Enfin, on s’interroge sur l’acharnement d’un certain monde scientifique à s’engager dans une voie semée d’embûches, alors que déjà en beaucoup de domaines l’utilisation des cellules souches présentes dans tout organisme rencontre des succès. Pourquoi chercher dans l’embryon ce que nous possédons déjà ?
Docteur Henri Lafont
Président
15 Février 2004