CITE DU VATICAN, Jeudi 12 février 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II convoque un nouveau synode des évêques, sur le thème de l’eucharistie.
L’Eucharistie, thème de la dernière (14e) encyclique de Jean-Paul II, « Ecclesia de Eucharistia », publiée le Jeudi saint 2003, 23 avril, sera en effet le thème sur lequel se pencheront les évêques du monde du 2 au 29 octobre 2004 au Vatican.
Plus précisément le thème annoncé aujourd’hui par un communiqué en italien du secrétariat du synode des évêques: « L’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise ».
Ce sera la XIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques.
Une nouvelle qui survient au lendemain de l’annonce du changement à la tête du secrétariat générale du synode: l’archevêque Croate, Mgr Nikola Eterovic, remplace le cardinal Jan Pieter Schotte, Scheutiste flamand.
La 14e encyclique de Jean-Paul II, qui a marqué sa 25e année de pontificat, visait à redonner à l’Eucharistie sa place, au centre de la vie chrétienne.
Le pape annonçait lui-même, le Mercredi saint dernier, 16 avril, lors de l’audience générale, qu’il a voulu consacrer une encyclique à l’Eucharistie pour redonner aux fidèles le sens de ce sacrement, « mystère central de la foi et de la vie chrétienne », et pour offrir une « réflexion de fond sur ce sacrement qui résume tout le bien spirituel de l’Eglise ». C’était l’année du rosaire : le pape soulignait aussi le lien entre Marie et l’Eucharistie.
On peut estimer que les effets escomptés par Jean-Paul II de son encyclique de 2003 sont aussi ceux attendus comme fruits de ce synode. Dans l’introduction de « Ecclesia de Eucharistia », Jean-Paul II explique: « J’espère que la présente encyclique pourra contribuer efficacement à dissiper les ombres sur le plan doctrinal et les manières de faire inacceptables, afin que l’Eucharistie continue à resplendir dans toute la magnificence de son mystère ».
Le pape rappelle en effet les documents du magistère consacrés à l’Eucharistie : « les exposés doctrinaux des décrets sur la sainte Eucharistie et sur le saint Sacrifice de la Messe promulgués par le Concile de Trente », trois encycliques – « Miræ caritatis » de Léon XIII (28 mai 1902), « Mediator Dei » de Pie XII (20 novembre 1947) et « Mysterium fidei » de Paul VI (3 septembre 1965).
A propos du concile, il fait remarquer que « le Concile Vatican II n’a pas publié de document spécifique sur le Mystère eucharistique, mais il en a illustré les divers aspects dans l’ensemble de ses documents, spécialement dans la constitution dogmatique sur l’Église « Lumen gentium » et dans la constitution sur la sainte Liturgie « Sacrosanctum concilium », dont c’est le 40e anniversaire.
Pour ce qui est des enseignements de son pontificat, il ajoute: « Dans les premières années de mon ministère apostolique sur la Chaire de Pierre, par la lettre apostolique « Dominicæ cenæ » (24 février 1980), j’ai eu l’occasion de traiter certains aspects du Mystère eucharistique et de son incidence dans la vie de ceux qui en sont les ministres ».
« Je reviens aujourd’hui sur ce sujet, continue le pape, avec un cœur encore plus rempli d’émotion et de gratitude, faisant en quelque sorte écho à la parole du psalmiste : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur » (Ps 116 [114-115], 12-13) ».
Signes positifs de foi et d’amour eucharistiques
Le pape souligne les effets positifs de ces enseignements et de la réforme conciliaire en disant: « Une croissance intérieure de la communauté chrétienne a répondu à ce souci d’annonce de la part du Magistère. Il n’y a pas de doute que la réforme liturgique du Concile a produit de grands bénéfices de participation plus consciente, plus active et plus fructueuse des fidèles au saint Sacrifice de l’autel. Par ailleurs, dans beaucoup d’endroits, l’adoration du Saint-Sacrement a une large place chaque jour et devient source inépuisable de sainteté. La pieuse participation des fidèles à la procession du Saint-Sacrement lors de la solennité du Corps et du Sang du Christ est une grâce du Seigneur qui remplit de joie chaque année ceux qui y participent. On pourrait mentionner ici d’autres signes positifs de foi et d’amour eucharistiques ».
Une compréhension très réductrice du Mystère eucharistique
Cependant le pape note également les « ombres » au tableau: « Il y a en effet des lieux où l’on note un abandon presque complet du culte de l’adoration eucharistique. À cela s’ajoutent, dans tel ou tel contexte ecclésial, des abus qui contribuent à obscurcir la foi droite et la doctrine catholique concernant cet admirable Sacrement. Parfois se fait jour une compréhension très réductrice du Mystère eucharistique. Privé de sa valeur sacrificielle, il est vécu comme s’il n’allait pas au-delà du sens et de la valeur d’une rencontre conviviale et fraternelle. De plus, la nécessité du sacerdoce ministériel, qui s’appuie sur la succession apostolique, est parfois obscurcie, et le caractère sacramentel de l’Eucharistie est réduit à la seule efficacité de l’annonce. D’où, ici ou là, des initiatives œcuméniques qui, bien que suscitées par une intention généreuse, se laissent aller à des pratiques eucharistiques contraires à la discipline dans laquelle l’Église exprime sa foi. Comment ne pas manifester une profonde souffrance face à tout cela ? L’Eucharistie est un don trop grand pour pouvoir supporter des ambiguïtés et des réductions ».