CITE DU VATICAN, Jeudi 18 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Le pape redit « avec force et conviction » la nécessité de la vie consacrée « pour l’Eglise et pour le monde ». Quant aux communautés nouvelles de France, elles ont encore besoin de « mûrir, de s’enraciner et parfois de s’organiser selon les règles canoniques en vigueur », affirme Jean-Paul II, qui a reçu jeudi matin en audience collective le cardinal Panafieu, les évêques et un administrateur diocésain de la province ecclésiastique de Marseille, ainsi que l’archevêque de Monaco, au terme de leur visite ad limina.
C’est le troisième discours adressé par le pape aux évêques de France. Les thèmes des deux premiers discours étaient le ministère de l’évêque et le deuxième les prêtres et la formation des futurs prêtres. Les visites ad limina des évêques de France sont réparties jusqu’en février par provinces ecclésiastique : au terme, les évêques auront engrangé les recommandations de Jean-Paul II sur les thèmes les plus importants pour leur pastorale aujourd’hui en France.
« Les personnes qui sont engagées dans la vie consacrée, soulignait Jean-Paul II, ont un rôle primordial à jouer. La vie consacrée sous toutes ses formes, anciennes et nouvelles, est un don de Dieu pour l’Eglise ».
« Je tiens à redire avec force et conviction, insistait le pape, la nécessité de la vie consacrée pour l’Eglise et pour le monde. En effet, un diocèse sans communautés de vie consacrée ‘serait privé de beaucoup de dons spirituels, de lieux réservés à la recherche de Dieu, d’activités apostoliques et de méthodes pastorales spécifiques’ ».
Evoquant la crise que traverse la vie consacrée, le pape notait son importance « dans les congrégations apostoliques », avec la » diminution progressive et constante du nombre des membres des divers Instituts présents sur le territoire » et « de faibles rentrées dans les noviciats ». Jean-Paul II soulignait les implications du vieillissement des communautés.
Par ailleurs, le pape recommandait aux « responsables des instituts de vie consacrée » d’être « attentifs à la formation permanente de leurs membres, en particulier sur le plan théologique et spirituel ».
Pour ce qui est de la relation avec les fidèles laïcs, le pape disait se réjouir « de voir que des congrégations prennent soin de proposer leur charisme à des laïcs de tous âges et de toutes conditions, et de les associer à leur mission ».
Jean-Paul II encourageait le travail apostolique et caritatif des personnes consacrées « en France comme dans les pays les plus pauvres de la planète, particulièrement en Afrique ». Il mentionnait leurs engagements « dans le domaine de la solidarité envers les exclus, avec les enfants illettrés, avec les jeunes de la rue, avec les personnes qui connaissent l’expérience dramatique de la précarité ou de la pauvreté, avec les malades du sida ou atteints par d’autres pandémies, ou encore avec les immigrés et les personnes déplacées ».
Le pape leur recommandait tout particulièrement d’être attentifs aux jeunes, au cours de leur formation et lorsqu’ils entendent l’appel à la vie consacrée. Les jeunes ont besoin, disait Jean-Paul II « de témoins audacieux qui les appellent à vivre l’Evangile et à se mettre avec générosité au service de leurs frères ».
Au passage, le pape rappelait « la part éminente » des instituts religieux »à la recherche intellectuelle ». « Les religieux en France ont souvent été des phares dans ce domaine », insistait-il.
Le pape abordait ensuite la question des vocations au célibat consacré dans les communautés nouvelles. Les nouvelles communautés, disait-il, « ont une audace qui manque parfois aux instituts qui existent de plus longue date », et elles constituent « une chance pour l’Eglise ».
Pourtant, elles ont besoin d’être aidées par les évêques, soulignait le pape : « elles ont encore besoin de mûrir, de s’enraciner et parfois de s’organiser selon les règles canoniques en vigueur ». D’autre part, ajoutait Jean-Paul II, les communautés religieuses de longue tradition « peuvent s’enrichir grâce au dialogue et à l’échange de dons avec les fondations qui naissent en notre temps ».
Enfin, Jean-Paul II soulignait l’importance du rôle joué par les « communautés de vie contemplative des diocèses » : elles « contribuent à la fécondité apostolique des paroisses, des mouvements et des services, et sont pour de nombreux jeunes et adultes des points de référence et des espaces dans lesquels ils peuvent trouver des repères solides pour la construction et l’affermissement de leur vie humaine et spirituelle ». C’est pourquoi le pape encourageait les évêques à promouvoir ce genre de vie consacrée.
Notons également l’encouragement du pape adressé aux personnes consacrées engagées dans les domaines de l’information, de la radio et de la télévision.