CITE DU VATICAN, Jeudi 23 octobre 2003 (ZENIT.org) – « Le courage de proclamer l’Evangile jusqu’au dernier souffle »: c’est ce que souhaite le pape Jean-Paul II aux nouveaux cardinaux.
Dans la matinée du samedi 18 octobre 2003, le Pape Jean-Paul II a rencontré, dans la Salle Paul VI, les membres du Collège cardinalice, à l’issue du Congrès qui s’est tenu à l’occasion du XXV anniversaire de son Pontificat. Au cours de la rencontre, le Saint-Père a prononcé les paroles suivantes, indique L’Osservatore Romano en langue française:
Monsieur le Cardinal Doyen,
Messieurs les Cardinaux et Patriarches,
Vénérés frères dans l’épiscopat!
1. J’ai écouté avec une grande attention votre message, lu par le Doyen du Collège cardinalice, Monsieur le Cardinal Joseph Ratzinger. C’est avec l’âme reconnaissante que je reçois le salut respectueux et les voeux cordiaux qu’il a voulu m’adresser au nom de toutes les personnes présentes.
Je salue Messieurs les Cardinaux, les vénérés Patriarches, les Présidents des Conférences épiscopales et ceux qui ont pris part au Congrès que vous avez organisé, au cours duquel ont été passées en revue quelques-unes des orientations doctrinales et pastorales qui ont inspiré, au cours des vingt-cinq années écoulées, l’activité du Successeur de Pierre.
Bien-aimés frères du Collège cardinalice, c’est à vous en particulier que s’adressent mes remerciements sincères pour la proximité affectueuse que vous me témoignez non seulement en cette circonstance, mais en permanence. Cette rencontre en est également une démonstration éloquente. Aujourd’hui, apparaît, d’une certaine façon, de manière plus visible encore le sens d’unité et de collégialité qui doit animer les saints Pasteurs dans le service commun au Peuple de Dieu. Merci de votre témoignage!
2. En revenant en esprit aux cinq lustres écoulés, je me rappelle les nombreuses fois où vous m’avez aidé, par vos conseils, à mieux comprendre des questions importantes concernant l’Eglise et l’humanité. Comment pourrais-je ne pas reconnaître que le Seigneur a agi à travers vous pour soutenir le service que Pierre est appelé à rendre aux croyants et à tous les hommes?
L’homme d’aujourd’hui – comme vous avez voulu le souligner, Monsieur le Cardinal-Doyen – se débat dans une recherche tourmentée de valeurs. Lui aussi – selon l’intuition qui fut déjà celle de saint Augustin – ne pourra trouver la paix que dans l’amour pour Dieu poussé jusqu’à la disponibilité à se sacrifier lui-même.
Les profondes mutations qui ont eu lieu au cours des vingt-cinq dernières années interpellent notre ministère de Pasteurs, envoyés par Dieu en tant que témoins courageux de la vérité et de l’espérance. Le courage de proclamer l’Evangile ne doit jamais faire défaut; au contraire, jusqu’au dernier souffle, il doit être notre principal engagement, affronté avec un dévouement toujours renouvelé.
3. L’unique Evangile annoncé avec un seul coeur et une seule âme: tel est le commandement du Christ; voilà ce que nous demande, en tant qu’individus et en tant que Collège, l’Eglise d’aujourd’hui et de toujours; voilà ce qu’attend de nous l’homme contemporain.
C’est pourquoi il est indispensable de cultiver entre nous une profonde unité, qui ne se limite pas à une collégialité affective, mais qui se fonde sur un plein partage doctrinal et qui se traduise par une entente harmonieuse au niveau opératif.
Comment pourrions-nous être d’authentiques maîtres pour l’humanité et des apôtres crédibles de la nouvelle évangélisation, si nous laissions entrer dans nos coeurs la zizanie de la division? L’homme d’aujourd’hui a besoin du Christ et de sa parole de salut. Seul le Seigneur, en effet, sait apporter de véritables réponses aux inquiétudes et aux interrogations de nos contemporains. Il nous a envoyés dans le monde comme Collège unique et indivis, qui, d’une voix unanime, doit témoigner de sa personne, de sa parole, de son mystère. Il en va de notre crédibilité!
Plus notre oeuvre sera incisive, plus nous saurons faire resplendir le visage de l’Eglise qui aime les pauvres, qui est simple et qui se range du côté des plus faibles. Un exemple emblématique de cette attitude évangélique nous est offert par Mère Teresa de Calcutta, que j’aurai demain la joie d’inscrire dans l’album des bienheureux.
4. Messieurs les Cardinaux, provenant de chaque continent, vous qui appartenez à titre spécial à la vénérable Eglise de Rome, vous pouvez être un soutien précieux pour le Successeur de Pierre dans l’accomplissement de sa mission. A travers votre ministère, à travers le sage regroupement de vos cultures d’appartenance, à travers l’ardeur de votre consécration, vous formez une vénérable couronne qui embellit le visage de l’Epouse du Christ. C’est également pour cette raison que vous est demandé un effort constant pour faire preuve d’une fidélité plus totale à Dieu et à son Eglise. En effet, la sainteté est le secret de l’évangélisation et de chaque renouveau pastoral authentique.
Alors que j’assure chacun de vous de mon souvenir dans la prière, je vous demande de continuer à prier pour moi, afin que je puisse exercer fidèlement mon service à l’Eglise, tant que le Seigneur le voudra. Que Marie, Mère de l’Eglise, nous accompagne et nous protège et que l’évangéliste Luc, dont nous célébrons aujourd’hui la fête, intercède pour nous.
Avec ces sentiments, je donne de tout coeur à tous une Bénédiction apostolique spéciale.
128 Cardinaux et 4 Patriarches ont participé du 15 au 18 octobre au Congrès, organisé par le Collège cardinalice, passant en revue un certain nombre d’orientations doctrinales et pastorales qui ont inspiré les 25 années de Pontificat de Jean-Paul II, explique l’OR.
Les Présidents des Conférences épiscopales des cinq continents se sont unis à eux. Aux côtés du Saint-Père étaient présents le Card. Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat; le Card. Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Doyen du Collège cardinalice; le Card. Jan P. Schotte, Secrétaire général du Synode des Evêques; S.Exc. Mgr Leonardo Sandri, Substitut de la Secrétairerie d’Etat, et S.Exc. Mgr Jean-Louis Tauran, Secrétaire pour les Relations avec les Etats; Mgr Gabriele Caccia, Assesseur de la Secrétairerie d’Etat, et Mgr Piero Parolin, Sous-Secrétaire pour les Relations avec les Etats; S.Exc. Mgr James M. Harvey, Préfet de la Maison pontificale, et S.Exc. Mgr Stanislaw Dziwisz, Préfet-adjoint; Mgr Paolo de Nicolò, Régent de la Maison pontificale; Mgr Mieczylaw Mokrzycki, du Secrétariat particulier du Saint-Père. Après le chant du « Pater Noster », Jean-Paul II a salué l’un après l’autre les 59 Présidents des Conférences épiscopales et des Conseils pontificaux, puis a offert aux Prélats une croix pectorale, oeuvre des frères Piero et Claudio Savi. Cette rencontre a conclu le Congrès.
(©L’Osservatore Romano – 21 octobre 2003)